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Clément Marot

Clément Marot, vaudeville en un acte, d'Armand Gouffé et Georges Duval. 19 Floréal an 7 [8 mai 1799].

Théâtre des Troubadours

Titre :

Clément Marot

Genre

vaudeville anecdotique

Nombre d'actes :

1

Vers / prose

en prose, avec des couplets en vers

Musique :

vaudevilles

Date de création :

19 floréal an 7 [8 mai 1799]

Théâtre :

Théâtre des Troubadours

Auteur(s) des paroles :

Armand Gouffé et Georges Duval

Almanach des Muses 1800

Marot est à peine revenu de l'exil où ses plaisanteries contre la Sorbonne l'avaient fait envoyer, que Bouchard, l'un des principaux membres de cette société, furieux de son retour en France, cherche de nouvelles raisons pour l'en éloigner. La maîtresse de Marot a dîné avec lui un vendredi ; le poète a fait gras, elle le dénonce à Bouchard, qui vient voir Marot, et l'invite à dîner chez lui pour le fait arrêter. Mais Rabelais, présent, empêche Marot de se rendre à l'invitation. Bouchard obtient alors un ordre, Marot va être conduit en prison, lorsqu'on lui apporte sa grace, que Marguerite de Navarre sa protectrice, a obtenue du roi.

De jolis couplets.

Sur la page de titre de la brochure, Paris, chez le Libraire, au Théâtre du Vaudeville, an VII :

Clément Marot, vaudeville-anecdotique en un acte, Par les CC. Armand Gouffé et Georges Duval. représenté, pour la première fois, sur le Théâtre des Troubadours, le 19 floréal, an 7.

Courrier des spectacles, n° 807 du 20 floréal an 7 [9 mai 1799], p. 2 :

[Le nouveau vaudeville part d'une anecdote (Marot servant de la viande à sa maîtresse un vendredi) pour construire une intrigue associant Rabelais et Marguerite de Navarre pour protéger Marot contre les attaques de la Sorbonne, le roi accordant sa grâce au poète. Le reproche essentiel fait à la pièce est de pouvoir « à certains aspects, paroître n'être pas décent » (mais le critique n'en dit pas plus, et il conclut en soulignant la qualité des couplets.]

Théâtre des Troubadours, rue Martin.

Clément Marot donnant à dîner à sa maîtresse un vendredi, lui fit servir du lard et en mangea sans aucune retenue. La dame qui lui en vouloit de ce qu’il l'accusoit de lui avoir été infidelle, alla le dénoncer à un tribunal qui existoit alors en France contre ceux qui ne suivaient pas la discipline de l’église. Telle est l’anecdote qui a fourni le sujet du vaudeville donné hier à ce théâtre, et dont le succès a été complet. Les auteurs ont été vivement demandés, et le citoyen Léger est venu nommer les cit. Armand Gouffé et Duval.

Marot est à peine arrivé d’un exil où les membres de la Sorbonne offensés de ses épigrames l’avoient fait envoyer, que Bouchard, chef de cette société, furieux de le voir de retour en France, a cherché de nouveaux moyens de l'en éloigner. C'est à lui que s’est adressé Laine, la maîtresse de Marot. Bouchard, sous prétexte de le complimenter, vient le voir, et l’invite à dîner pour le faire arrêter ; mais Rabelais qui se trouve chez son ami et qui sait les projets de Bouchard, empêche Marot de se rendre à son invitation. Bouchard obtient un ordre et l’on vient pour arrêter le poëte, lorsqu’on apporte sa grâce que Margueritte de Navarre, sa protectrice, a obtenu du roi. Ce sujet peut, à certains égards , paroître n'être pas décent. Mais sans vouloir discuter ce point , nous nous bornerons à dire que cet ouvrage renferme de très-jolis couplets, dont plusieurs ont été redemandés.

Magasin encyclopédique, ou journal des sciences, des lettres et des arts, 5e année, 1799, tome I, p. 384-385 :

[Sujet très simple, anecdote connue : le compte rendu résume ensuite cette intrigue, mais signale qu’y a été ajouté une scène hors sujet. Le grand mérite de la pièce, ce sont ses couplets « très-gais et délicats », dont le public a redemandé plusieurs. Interprétation de qualité (même si un des acteurs est jugé froid).L'acteur jouant Rabelais est comparé à celui qui jouait ce même rôle dans le Quart d'heure de Rabelais de Le Prévôt d'Iray et Dieulafoy, joué au Théâtre du Vaudeville à partir du 25 nivôse an 7 [14 janvier 1799]. Les auteurs ont été demandés et ont été nommés, mais rien de plus sinon que ce ne sont pas des débutants.]

Théâtre des Troubadours.

Clément Marot, joué sur le théâtre des Troubadours, le 9 floréal an 7, a eu un succès complet. Le sujet est très-simple, et tiré d'une anecdote connue.

Marot, revenu de l'exil auquel il ayoit été condamné par la Sorbonne, pour des écrits trop libres, recommence aussitôt le même genre de vie. Laure, sa maîtresse, qui ne l'aime plus, et qui d'ailleurs le croit infidèle, va le dénoncer à un certain Couchard, président de la Sorbonne. Ce Couchard est un hypocrite qui se dit le meilleur ami de Marot, et travaille sous main pour le faire arrêter. Il y réussit ; mais au moment où les soldats vont entraîner Marot, Rabelais, son ami, arrive avec sa grâce qu'il a obtenue de Marguerite de Navarre. L'auteur a joint à cela une scène où Marot arrache des mains des archers, un pauvre homme que l'on conduisoit en prison pour avoir tué un lapin qui mangeoit son blé.

Les couplets de cette pièce sont très-gais et délicats ; plusieurs ont été redemandés. Le rôle de Couchard a été rendu avec beaucoup de naturel par le C. Tiercelin. Le C. Léger a fort bien joué celui de Marot, quoiqu'on puisse lui reprocher d'être un peu froid. On a beaucoup applaudi la C.ne Hélène, dans celui de la servante de Marot. Quant au rôle de Rabelais, il étoit difficile de le jouer mieux que le C. Duchaume, dans la pièce de ce nom au Vaudeville ; le C. Saint-Léger, qui en étoit chargé, a pris le parti de l'imiter, et a réussi.

Les auteurs ont été demandés. Ce sont les CC. Duval et Armant Gouffé, déjà connus par plusieurs ouvrages dramatiques.

L’Esprit des journaux français et étrangers, vingt-huitième année, tome X, messidor an 7 [juin 1799], p. 202 :

[Compte rendu assez méchant : à quoi bon faire une pièce sur un auteur, un de plus ? Rien de remarquable dans sa vie, le mieux, « c'est de le[s] laisser dans les bibliothèques ».

Parmi les pièces nouvelles qu'ils ont données, on peut remarquer Clément Marot, à Bas les Diables & Monsieur de Bièvres.

La première pièce , un peu froide & dénuée d'intrigue, n'est cependant point mal faite. Elle a peut être exigé plus de travail qu'une pièce dont le sujet eût été plus heureux, & qui auroit obtenu beaucoup de succès. Mais pourquoi le Vaudeville se croit-il obligé de mettre au théâtre tous nos auteurs ? Sans doute on aime à retrouver ces grands personnages, & même il est tel ignorant dans la salle, sans en excepter les premières loges, qui fait alors connoissance avec eux pour la première fois ; mais il ne convient pas de forcer leur introduction sur la scène : & lorsque leur caractère ou les événemens de leur vie n'offrent rien de dramatique, le plus grand service qu'on puisse rendre à eux & au public, c'est de les laisser dans les bibliothèques.

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