Corisandre ou les Foux par enchantement, opéra en trois actes, paroles de Lebailly et de Liniers, musique de Langlé, 8 mars 1791.
Académie de Musique
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Titre :
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Corisandre [, ou les Foux par enchantement]
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Genre
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opéra
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Nombre d'actes :
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3
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Vers / prose ?
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en vers
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Musique :
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oui
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Date de création :
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8 mars 1791
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Théâtre :
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Académie de Musique
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Auteur(s) des paroles :
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Lebailly et de Liniers
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Compositeur(s) :
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M. Langlé
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Almanach des Muses 1792
Épisode du poème de la Pucelle. Corisandre est une belle Idiote dont le regard a le pouvoir de faire perdre la tête. Plusieurs chevaliers anglois et françois subissent le charme : mais Lourdis, loin de devenir fou en la voyant, perd la grossièreté de son caractère et devient assez aimable pour lui faire perdre son insensibilité.
La folie des Chevaliers a fait beaucoup rire.
Des airs charmans : c'est le premier ouvrage de M. Langlé.
Sur la page de titre de la brochure, à Genève, 1791 :
Corisandre, comédie-opéra en trois actes, représenté sur le théâtre de l'Académie de musique ; Le mardi 8 mars 1791. Les Paroles de M***. La Musique de M. Langlé.
Mercure de France, tome CXXXIX, n° 12 du samedi 19 mars 1791, p. 111-112 :
[Après avoir rendu compte de Cora qui a peu réussi, le critique présente une œuvre plus appréciée, Corisandre, personnage de « belle Idiote » emprunté à la Pucelle de Voltaire. Après avoir rappelé ce qui fait le piquant du personnage (elle rend fou d’amour tout homme de qualité, et il faut qu’un simple écuyer s’éprenne d’elle pour qu’elle retrouve le sens commun). La pièce a plu : « La folie des Chevaliers a beaucoup fait rire », la musique a enchanté, et les interprètes principaux ont été remarquables, comme les ballets.]
On vient de mettre aussi sur ce même Théatre [l’Opéra, ci-devant Académie royale de Musique] Corisandre, dont le Poëme, le plus gai qu'on ait fait en France, a fourni l'idée. Corisandre est une belle Idiote dont le regard a le pouvoir de faire perdre la tête.
L'Amour voulut que tout Roi, Chevalier,
Homme d'Eglise, & jeune Bachelier,
Dès qu'il verrait la belle imbécille,
Perdit le sens à se faire lier ;
Mais les Valets, le Peuple, espece vile,
Etaient exempts de cette bizarre loi.
Il fallait être ou Noble, ou Prêtre, ou Roi,
Pour être fou.
Plusieurs Chevaliers Français & Anglais subissent le charme ; mais Lourdis, Ecuyer de l'un d'eux, loin de devenir fou en la voyant, perd la grossiéreté de son caractere, & devient assez aimable pour lui faire perdre son insensibilité. L'enchanteur amoureux qui la tenait captive est puni de sa déloyauté.
La folie des Chevaliers a beaucoup fait rire & a fixé le succès de cet Opéra. La musique, qui est de M. Langlé, contient beaucoup de morceaux très-agréables. Madame Ponteuil a été fort applaudie dans un air de bravoure qu'elle a très-bien chanté, ainsi que dans un duo où M. Lays a partagé avec elle les applaudissemens. On a distingué aussi un air cantabilé chanté par le même M. Lays, avec beaucoup d'ex pression & de pureté. Les ballets sont dignes du reste de l'Ouvrage.
L'Esprit des journaux français et étrangers, vingtième année (1791), tome IV (avril), p. 342-345 :
Paris
Académie royale de musique.
Le mardi 8 mars, on a donné la premiere représentation de Corisandre, opéra en trois actes, paroles de M. ***, musique de M. Langlé.
Le sujet de cet opéra , tiré d'un poëme très-connu, étoit d'autant plus difficile à mettre sur le théâtre, qu'en promettant de la gaîté, il falloit ne pas s'écarter des bornes de la décence ; l'auteur a rempli ce but, puisque l'ouvrage, écrit avec assez de soin, a amusé ; qu'il a été généralement applaudi , & n'a éprouvé aucun murmure dans les endroits les plus délicats.
Jeanne d'Arc, le bon roi Charles & la belle Agnès Sorel, ne paraissent point dans cet ouvrage ; mais on y retrouve des gens qui, plus d'une fois, nous ont intéressé dans l'original. Le fier Chandos, le brave Tirconel, & la sotte, mais dangereuse Corisandre, y sont souvent en scène. L'auteur y a joint deux chevaliers François, Florestan & Roger, Dulcindor, jeune bachelier, & Lourdìs, écuyer de Florestan, personnage qui est mis-là pour le fameux muletier du conte.
On voit combien, les charmes de Corisandre étoient redoutables pour tous ceux qui osoient les fixer.
L'amour voulut que tout roi, chevalier,
Homme de robe & jeune bâchelier,
Dès qu'il verrait cette jeune imbécille,
Perdît le sens à se faire lier.
Florestan, Roger & leurs dames rencontrent Chandos & Tirconel au pied d'un antique château. Là, ils vont se battre pour la querelle qui divise leurs deux nations; mais un nain sonne du cor sur la platte-forme du château ; une dame paroît, & les engage à suspendre leur combat, pour mériter un prix plus glorieux, en rompant l'enchantement du château. En effet Agramant, enchanteur, y a renfermé Corisandre, & doit perdre sa puissance si cette jeune personne s'enflamme pour un autre que pour lui. Tous les chevaliers veulent se précipiter dans le château : Agramant paroît, suivi de Corisandre, & soudain, à l'aspect de ses charmes, tous les chevaliers perdent la raison : Lourdís, l'écuyer, est le seul qu'elle fixe avec une sorte d'intérêt ; aussi devient-il moins fou que les autres : Florestan se croit Oreste, & en a les fureurs ; Roger pense être un sauvage ; Chandos, une guitarre à la main, chante à la manière des troubadours, danse & prédit l'avenir : Tirconel devient un langoureux berger de l'Astrée; & Dulcindor, le bachelier, revêtu d'une robe & chargé de rubans, pense être une jolie femme. Telles sont les genres de folie de tous ces héros, qui font mille extravagances jusqu'au moment où Corisandre, sensible enfin aux vœux de Lourdis, cède au pouvoir de l'amour, qui conduit toute l'intrigue, & donne son cœur à ce galant écuyer. Agramant, qui avoit été consulter, dans son tombeau, le fameux Merlin, est écrasé sous le poids d'un rocher ; l'amour remonte aux cieux, & les sylphes s'empressent de donner une fête à tous nos voyageurs.
L'auteur du poëme a tiré de son sujet tout le parti dont il étoit susceptible. Le caractère niais & naïf de Corisandre y est bien conservé ; les traits de folie des héros bien nuancés & d'un grand comique ; les fêtes & les ballets bien amenés : en un mot, il a su employer avec adresse les trois arts qui doivent toujours distinguer l'opéra ; des effets de musique, des décorations & des ballets. Peut-être des censeurs un peu rigides regarderont-ils cet ouvrage plus comme une piece de carnaval que comme un grand opéra ; mais il est aisé de leur répondre : le public a beaucoup ri, le public s'est amusé ; sans intérêt, son attention a toujours été captivée ; le but de l'auteur est donc rempli. Son style est quelquefois un- peu négligé ; mais ses scènes sont bien coupées, & ses situations bien ménagées.
La musique, qui est le premier ouvrage de théâtre de M. Langlé, a fait beaucoup de plaisir : on y trouve des airs charmans ; &, ce qui n'est pas commun dans nos modernes opéras, des duos, des trios & des quinques. Un air de bravoure, supérieurement chanté par Mad. Ponteuil, un duo, avec accompagnement de cor que M. le Brun a très-bien exécuté au troisième acte, & un air que M. Laïs a chanté avec un goût fini, ont excité l'enthousiasme. II a paru plaisant de voir M. Chiron, qui joue le troubadour Chandos, danser & jouer, pour ainsi dire, la comédie. M. Lainez est bien placé dans le rôle de Florestan, & MM. Rousseau & Chardini ajoutent, par leurs talens, à l'ensemble de cet-ouvrage. Les ballets sont de la composition de MM. Gardel & Laurent : ils sont bien dessiné , sur-tout ceux des sylphes, des lutins & des magicien s: on y voit danser MM. Nivelon, Goyon, Laborie, Laurent, Beaupré, & Melles, Miller, Coulon & Chevigny.
(Journal de Paris ; Chronique de Paris ; Affiches, annonces & avis divers.)
La base César donne comme titre à cet opéra : Corisandre, ou les fous par enchantement.
Nom des auteurs : Antoine François Lebailly et le comte de Linières. Nom du compositeur : Honoré-François-Marie Langlé.
Carrière à l'Opéra :
8 représentations en 1791 (08/03 – 09/04).
14 représentations en 1792 (29/06 – 29-11).
3 représentations en 1793 (03/01 – 11/06).
7 représentations en 1796 23/08 – 18/11).
2 représentations en 1797 (25/01 – 26/02).
34 représentations de 1791 à 1797.
En 1796, lors de trois représentations, l'œuvre a été accompagnée d’un « divertissement nouveau ».
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