Le Charme de la Voix, opéra-comique, paroles de Gaugiran-Nanteuil, musique d'Henri-Montan Berton, 24 janvier 1811.
Une partie des paroles sont une reprise de la Romance, de François Fillette-Loraux, dit le Jeune (dans les scènes 16 et 18).
Théâtre Impérial de l’Opéra-Comique.
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Titre :
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le Charme de la Voix
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Genre
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opéra-comique
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Nombre d'actes :
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1
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Vers / prose ?
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prose, avec des couplets en vers
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Musique :
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oui
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Date de création :
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124 janvier 1811
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Théâtre :
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Théâtre Impérial de l’Opéra-Comique
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Auteur(s) des paroles :
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Gaugiran-Nanteuil
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Compositeur(s) :
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Henri-Montan Berton
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Sur la page de titre de la brochure, à Paris, chez Barba, 1812 :
Le Charme de la Voix, opéra-comique en un acte, Paroles de M. Gaugiran-Nanteuil ; Musique de M. Berton ; Représenté, pour la première fois, à Paris, sur le Théâtre Impérial de l’Opéra-Comique, par les Comédiens ordinaires de S. M. l’Empereur et Roi, le 24 janvier 1811.
En tête de la brochure, avant même la page de titre, Gaugiran-Nanteuil justifie dans une courte préface son travail d'adaptation :
PRÉFACE.
Tous les sujets d'opéra comique ne sont pas également favorables au Poëte et au Musicien : celui-ci prête davantage aux accords de la musique, cet autre à la gaîté du dialogue ou aux situations comiques. Le Charme de la Voix a été traité en comédie par Thomas Corneille ; M. Lesur profita seulement de la donnée de Thomas, et composa un opéra, que des circonstances imprévues et tout-à-fait étrangères au mérite de l'auteur et de la pièce, empêchèrent de rester au théâtre. La musique de cet ouvrage était charmante, et, quelques années après, pour en conserver les fragmens les plus distingués, sous lesquels il mit de nouvelles paroles, M. Loraux le jeune fit paraître sur le même fonds un opéra, sous le titre de la Romance.
C'est à la sollicitation du compositeur de la musique, M. Berton, et du consentement de M. Loraux, que j'ai osé traiter ce sujet pour quatrième fois. J'ai pris le titre de Thomas Corneille, et mon intrigue se rapproche un peu plus de la sienne. Si je m'en étais rapproché davantage, j'aurais peut-être, et sans doute, mieux fait. Abandonnant, au reste, toute prétention littéraire, en fesant cet ouvrage, ma seule intention était de faire ressortir le talent du Musicien célèbre à qui je m'étais associé ; si j'ai réussi, je suis trop heureux la voix enchanteresse de Martin et de Madame Duret, et le talent des Acteurs qui jouent dans la pièce, ont beaucoup plus contribué au succès de cet ouvrage que le zèle et les efforts du Poëte.
Obligé, pour ne pas dénaturer la musique de M. Berton, de conserver quelques paroles de M. Loraux, je les ai soulignées, pour rendre à chacun ce qui lui appartient.
Gn. NANTEUIL.
Paris, ce 5 Mars 1819.
Magasin encyclopédique, ou journal des sciences, des lettres et des arts, 16e année, 1811, tome I, p. 401 :
[Le compte rendu d’un échec : une pièce qu’on tente de faire revivre (mais on ne dit quel était son titre originel : la Romance, de Loraux jeune), et qu’une musique composée de « jolis airs » n’a pu sauver.]
THÉATRE DE L'OPÉRA COMIQUE.
Le Charme de la Voix, opéra comique en un acte, joué le 24 janvier.
Ce petit ouvrage avoit déjà été joué, sans succès, sous un autre titre. On en regrettoit la charmante musique, et c'est ce qui a donné l'idée de raccommoder le poème qui a encore échoué cette fois. Les jolis airs de M. Berton, la voix de Mesdames Duret, Renaud et de Martin n'ont pu lui procurer qu'une légère existence.
L’Esprit des journaux français et étrangers, tome III, mars 1811, p. 275-279 :
[Une pièce avec un titre prometteur, mais qui ne tient pas ses promesses. Après un bel éloge de la voix comme moyen d’exprimer « à la-fois, les nuances de la pensée et les mouvemens du cœur », avec des emprunts à plusieurs pièces antérieures et un rappel des Confessions (la scène de la cantatrice vénitienne), il faut revenir à la pièce faussement nouvelle (rappel rapide d'une partie de ses antécédents), où « l'héroïne principale, Mme. Derval, emploie l'organe de la voix pour ramener un infidèle prêt à oublier ses anciens engagemens », ce qui ne correspond pas aux promesses du titre, car « ce n'est pas le Charme de la Voix qui l'emporte, c'est celui qui doit s'attacher, en général, au souvenir des premières amours ». Inutile de donner l’analyse d’une intrigue déjà connue. Il y a des accessoires ajoutés par l’auteur des paroles qui montrent une certaine habileté, des « intentions très-comiques » dans un rôle de valet. La musique utilise ce cadre pour mettre en valeur les voix de Martine t de Mme Duret. Des morceaux ont été appréciés, mais d’autres l’ont été bien moins. Le livret est jugé inférieur. Si les auteurs ont été demandés, seul le musicien s’est fait connaître.]
Théâtre Impérial de l'Opéra-Comique.
Le Charme de la Voix, opéra-comique en un acte, paroles de M***., musique de M. Berton.
C'est un grand moyen de séduction, dans la beauté même, que cet organe sensible qui exprime, à la-fois, les nuances de la pensée et les mouvemens du cœur. La poésie a essayé plus d'une fois de peindre les transports que peut exciter la douceur d'une jolie voix sur un être bien organisé. Dans un petit acte d'opéra ancien, et qui n'en est pas moins ingénieux, un amant aveugle se console du malheur de ne pas voir sa maîtresse, en lui disant :
C’est un bonheur que je ne connais pas,
Mais vous parlez et j'aime.
Dans une romance non moins agréable, tirée d'un opéra-comique, une jeune fille passionnée, comme on l'est à son âge, avec toute la fraîcheur des sensations et tout le feu d'une ardeur encore novice, dit aussi :
Qu'un son frappe mon oreille,
J'écoute, et dans tous mes sens
Mon ame, qui toujours veille,
Croit entendre ses accens,
Ces accens, ce ton si tendre,
Ce son de voix enchanteur, etc.
Il n'y a pas, en effet, de réminiscences qui portent dans l'ame des impressions plus douces et plus vives à-la-fois, que celles qui naissent du gracieux parler de son amie. Toutes les beautés se réunissent dans les graces du langage ; tout le jeu de la physionomie se développe dans ces momens où la parole sert d'interprète à l'esprit et au sentiment. Autant un organe dur, sourd ou criard nuit au succès d'une femme qui possède, d'ailleurs, mille agrémens, autant une voix flexible, sonore et suave peut embellir la laideur elle-même. Tous ceux qui ont lu les Confessions de J.-J., savent combien cet homme singulier, qui était tout organe et imagination, fut saisi de ravissement en entendant certaine cantatrice de Venise, et comment il ne put être désabusé de sa chimère, qu'en voyant ces figures hideuses auxquelles appartenaient de si jolies voix. Une monstruosité de moins, et l'illusion n'aurait peut-être pas cessé.
II y a quelque chose d'une telle idée dans la pièce nouvelle qui vient d'être donnée, ou plutôt remise à ce théâtre, puisque l'héroïne principale, Mme. Derval, emploie l'organe de la voix pour ramener un infidèle prêt à oublier ses anciens engagemens ; mais cet effet dramatique n'est ici qu'un moyen de reconnaissance ordinaire, au lieu d'être un enchantement qui triomphe de beaucoup d'autres avantages. L'illusion est ici d'autant moins parfaite, que la rivale, qui doit être délaissée, possède les mêmes talens et peut disputer un moment la victoire. Il n'y a pas de raison suffisante pour que l'infidèle se détermine plutôt pour l'une que pour l'autre. Ce n'est pas le Charme de la Voix qui l'emporte, c'est celui qui doit s'attacher, en général, au souvenir des premières amours. Voilà ce qui a été remarqué principalement dans cet ouvrage, dont il est inutile de donner une analyse plus étendue, parce qu'il a déjà été connu sous le titre de la Romance. Les accessoires que l'auteur a ajoutés au fond de son sujet, prouvent qu'il saura très-bien, en travaillant sur un canevas plus heureux, l'embellir de tous les agrémens qui appartiennent à la bonne comédie. I1 y a des intentions très-comiques dans le rôle du valet, et dans les scènes de celui-ci avec le futur beau-père. On ne peut pas en dire autant de la fausse soubrette, qui est à-peu-prés inutile à l'action. On sent bien que l'auteur a cherché un cadre pour placer dans le jour le plus brillant le talent de Martin et celui de Mme. Duret. Il faut lui savoir gré de cette intention. Il a donné au musicien un thème, que celui-ci a rempli de la manière la plus heureuse et la mieux appropriée aux deux grands talens qui devaient donner du prix à l'exécution. Le duo en écho a été applaudi avec transports. D'autres morceaux n'ont pas été moins goûtés, tels que la première romance, chantée par Lisette, son duo avec le valet, et le finale. Le poëme a été, en général, plus froidement accueilli. Les auteurs ont cependant été demandés : celui des paroles a gardé l'anonyme; le musicien, M. Berton, est le seul qui se soit fait connaître.
Nicole Wild et David Charlton, Théâtre de l’Opéra-Comique, Paris : répertoire 1762-1972 :
Livret tiré de la comédie de Thomas Corneille [qui porte le même titre]. Gaugiran-Nanteuil adapta des paroles nouvelles à la partition de Berton pour La Romance (1804). Néanmoins, il conserva « quelques paroles » de Loraux qu’il prit soin de souligner dans le livret « pour rendre à chacun ce qui lui appartient » (Préface du livret).
La pièce a été jouée jusqu’en 1834.
Petit résumé des aventures du Charme de la Voix :
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la comédie de Thomas Corneille (1655) ;
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l’Amour bizarre, ou les Projets dérangés, livret de Charles-Louis Lesur, musique de Henri-Montan Berton, joué le 30 août 1799 et qui connaît deux représentations ;
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la Romance, qui en reprend le livret avec remaniement par François Fillette-Loraux, dit le Jeune, et qui est joué en 1804 ;
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de nouveau le Charme de la Voix (1811), paroles de Gaugiran-Nanteuil, reprenant partiellement celles de François Fillette-Loraux pour la Romance.
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