Le Club des Sans-souci ou les Deux pupilles, comédie en un acte, de Révéroni Saint-Cyr, 25 avril 1793.
Théâtre de la rue Feydeau.
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Titre :
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Le Club des Sans-souci, ou les deux Pupilles
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Genre
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comédie
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Nombre d'actes :
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1
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Vers / prose
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en prose, avec des couplets en vers
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Musique :
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vaudevilles
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Date de création :
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25 avril 1793
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Théâtre :
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Théâtre de la rue Feydeau
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Auteur(s) des paroles :
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Révéroni Saint-Cyr
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L’Esprit des journaux français et étrangers, 1794, volume 4 (avril 1794), p. 264-265 :
[Compte rendu rapide d’une pièce légère : l’intrigue, résumée rapidement, aboutit à un double mariage (neveu/pupille; oncle/pupille : cela semble ne poser problème à personne...). La critique se réduit à trouver le titre mal adapté à la pièce, et à trouver que « ce petit ouvrage est agréable ; il y a de l'esprit, du comique ». L’auteur a été nommé. Puis rapide évocation de l’interprétation, qui met surtout en valeur Gavaudan, l’acteur qui monte et montera encore. Un couplet qui a été redemandé clôt le compte rendu.]
Le club des Sans-souci, comédie en un acte.
Un savant a un neveu, jeune militaire, qui a fait des dettes, & dont son pere ne veut plus entendre parler. Le savant aime ce neveu : il a même chez lui son buste en plâtre & colorié : mais il ignore que, tous les soirs, sitôt qu'il est couché, ce jeune étourdi vient passer une heure ou deux avec deux pupilles charmantes qu'il a chez lui ; le jeune homme entre chez elles par la fenêtre, & au moyen d'un phaéton très-élevé. La soubrette est dans ses intérêts, & ces trois femmes appellent leur réunion avec l'officier, le club des Sans-souci. On y dessine, on y fait de la musique, & il est défendu d'y parler amour & politique : mais il arrive qu'un soir l'étourdi ne peut plus s'en aller : on a battu un rappel & la patrouille semble s'être fixée exprès au bas de la fenêtre. Son oncle, qui avoit des lettres à écrire, ne s'est pas couché : on l'entend venir. Où cachera-t-on Lindor?... II prend le parti de se mettre à la place de son buste. L'oncle arrive, avoue aux deux pupilles qu'il est décidé à payer les dettes de son neveu qu'il aime. Lindor quitte sa place, se jette à ses pieds ; & l'oncle, touché de son repentir & de ses promesses, lui donne une des deux pupilles & épouse l'autre.
Telle est l'intrigue légere de la comédie en un acte, en vaudevilles, donnée, sur ce théatre, sous le titre du club des Sans-souci ; titre qui promet plus qu'il ne tient, & qui, peut-être, n'est pas celui que doit porter la piece. Quoi qu'il en soit, ce petit ouvrage est agréable ; il y a de l'esprit, du comique, & le public en a demandé l'auteur, qui est S. Cyr. Gavaudan y joue fort bien le rôle de Lindor : ce jeune artiste, qui chante avec un goût infini, ira très-loin, si ses progrès à venir sont en proportion de ceux qu'il a faits depuis quelque tems. Il est bien secondé par Mad. Lesage , & par Belmont, Georget, &c. Le public a redemandé le couplet suivant, que chante l'officier, lorsqu'il sort de son phaéton pour entrer par la fenêtre.
AIR : De la croisée.
Ne craignez rien : mon phaéton
Est fait pour les bonnes fortunes :
Point de chaînes, de carillon,
Train léger, peint en couleurs brunes ;
Petit jokei, qui reste en bas,
Semble un amour qui toujours veille ;
Et mon cheval n'entendra pas,
Car il n'a pas d'oreille. (Bis)
(Journal des spectacles, &c. )
D’après la base César, la pièce, du baron Reveroni de Saint-Cyr, a pour titre complet le Club des sans-soucis, ou les Deux pupilles. Elle a été jouée 38 fois au Théâtre Feydeau, du 12 janvier 1794 au 28 octobre 1796 (20 fois en 1794, 10 fois en 1795, 8 fois en 1796).
Dans la Gazette nationale, ou le Moniteur universel, les dates de représentation qu’on trouve sont fort éloignées de celles fournies par César. J’ai relevé (sans exhaustivité aucune) :
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25 avril 1793 (première)
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1er mai 1793
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6 mai 1793
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7 mai 1793
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8 mai 1793
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12 mai 1793
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15 mai 1793
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16 mai 1793
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22 mai 1793
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10 juin 1793
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12 juin 1793
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19 juin 1793
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23 juin 1793
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30 juin 1793
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17 octobre 1793 (26 vendémiaire an 2)
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21 décembre 1793 (1er nivôse an 2)
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23 décembre 1793 (3 nivôse an 2)
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26 décembre 1793 (6 nivôse an 2)
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29 décembre 1793 (9 nivôse an 2)
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12 janvier 1794 (23 nivôse an 2) (première date citée par César)
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16 janvier 1794 (27 nivôse an 2)
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19 janvier 1794 (30 nivôse an 2)
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23 janvier 1794 (4 pluviôse an 2)
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14 février 1794 (26 pluviôse an 2)
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4 mars 1794 (14 ventôse an 2)
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et sans doute etc.
Dans son Dictionnaire néologique des hommes et des choses, tome troisième (Hambourg, 1802), p. 236, le Cousin Jacques, Louis Abel Beffroy de Reygny, présente ainsi la pièce de Révéroni Saint-Cyr (et en profite pour se plaindre des vols et plagiats qu'il a subis) :
CLUB DES SANS-SOUCIS, (Le) petite pièce en vaudevilles et en un acte, qui n'est ni triste, ni gaie, ni spirituelle, ni bête, ni royaliste, ni démocratique, mais qui fut jouée deux cents fois à Feydeau lors de la terreur, pour consoler la Direction de la perte du Club des Bonnes-Gens. C'est faussement qu'on attribue cette bluette au Cousin-Jacques ; c'est bien assez qu'on ait volé à celui-ci son ouverture, comme on lui a volé tant d'autres closes, pour lesquelles il n'a jamais fait une seule réclamation.
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