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Le Commissionnaire et le jockey

Le Commissionnaire et le jockey, comédie en deux actes et en prose, de Beaunoir, créé sur le Théâtre du Marais le 4 octobre 1791.

Réimpression de l'ancien Moniteur, Gazette nationale ou le Moniteur universel, n° 283 du 10 octobre 1791, p. 72 :

[Le compte rendu de la pièce insiste sur le caractère profondément moral de l'intrigue. les deux personnages principaux s'opposent d'abord par leur comportement, l'un devenu un mauvais sujet en imitant les gens du temps, l'autre gardant les valeurs de la société villageoise. Par la faute du mauvais sujet, le bon garçon est soupçonné de vol, mais le remords oblige le malhonnête à avouer sa faute. Tout finit bien, et la morale triomphe. La pièce est agréable et touchante, et elle a eu du succès, conforté par la qualité des deux jeune actrices qui jouent les rôles principaux.]

THÉATRE DU MARAIS.

Le Commissionnaire et le Jockey, comédie en deux actes et en prose.

Cette pièce offre le contraste de deux petits Auvergnats venus à Paris, dont l'un a quitté l'habit et les mœurs du village pour prendre la tournure élégamment ridicule d'un jockey de petit-maître, le joli nom de Zéphire, et devenir un très-mauvais petit sujet ; l'autre a gardé son nom d'Adrien Léonard, sa veste de bure, avec sa candeur et sa probité native.

M. Zéphire vole un billet de cent écus à la mère de son maître, il charge Adrien, qui se tient ordinairement à la porte de la maison, d'aller toucher l'argent de ce billet à la caisse d'escompte : Adrien, embarrassé de tant d'argent, en attendant le moment de pouvoir le remettre à Zéphire, le cache dans sa sellette. Cependant on est inquiet du billet volé ; on cherche, et les cent écus se trouvent dans la sellette d'Adrien. Il paraît coupable ; on le menace ; il proteste de son innocence, mais ne veut pas dire à qui l'argent appartient ; sa probité ne lui permet pas de trahir celui qui a mis en lui sa confiance; et le malheureux petit enfant aime mieux souffrir des reproches et des avanies qu'il ne mérite pas, que de faire un aveu que sa délicatesse lui défend.

Enfin Zéphire, pressé par les remords, vient le tirer de peine en avouant sa faute : il se plaint que c'est le service et les mauvais exemples de ses jeunes maîtres qui l'ont gâté ; il embrasse Adrien, reprend la veste de laine, et va se remettre à faire des commissions. Les deux petits amis trouvent que liberté pauvre et honnéte vaut mieux que riche esclavage sans honneur : c'est la morale de la pièce.

L'intention est louable, l'ouvrage agréable et touchant, et le succès tel qu'on devait l'espérer.

Les deux rôles principaux sont parfaitement bien joués par deux jeunes actrices. M. Zéphire amuse par son étourderie et sa gentillesse ; Adrien intéresse par beaucoup de grâce et de sensibilité.

D'après la base César, la pièce a connu 11 représentations au Théâtre du Marais, du 4 octobre 1791 au 14 mars 1792, plus une représentation au Grand Théâtre de la Monnaie à Bruxelles le 11 janvier 1791.

Elle a par ailleurs été reprise en 1803 ou 1804 au Théâtre de l'École dramatique (voir la page consacrée au Gourmand puni).

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