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Diane et l'Amour

Diane et l'Amour, opéra anacréontique en un acte et en vers, de Moline, musique d'Edelmann, 15 ventôse an 10 [6 mars 1802].

Théâtre des Jeunes Élèves de la rue de Thionville.

Le Courrier des spectacles qui annonce la première représentation de la pièce précise qu'elle est une « œuvre posthume d'Edelmann ».

Courrier des spectacles, n° 1832 du 16 ventôse an 10 [7 mars 1802], p. 2 :

[Le critique choisit de déplorer le manque d'originalité du théâtre de son temps, les auteurs n'étant capables de reprendre les sujets d'œuvres antérieures, dont il rappelle les auteurs. Seul mérite des auteurs de la pièce nouvelle, s'être limités à deux actes : le sujet ne comporte pas la possibilité de trois actes. L'intrigue – une variation mythologique sur l'amour – est vite résumée. Et elle est comparée finalement avec une autre pièce, datant de l'année précédente, le Nid d'Amours ou les Amours vengés, jouée le 19 brumaire, une date pas tout à fait quelconque. Un ballet d'Eugène Hus, créé peut-être en 1795 au Théâtre de Bordeaux, d'après la base César qui ne donne pas une date précise, puis abondamment au Théâtre des Jeunes Artistes en 1798 et 1799 (et peut-être au-delà). En tout cas la pièce nouvelle a aussi ses atouts : costumes et ballets sont pleins de fraîcheur, et le jeu de mademoiselle Adèle a beaucoup « de grâce et d'intelligence ». Les auteurs sont nommés.]

Théâtre des Jeunes Elèves, rue de Thionville.

La pièce donnée hier sur ce théâtre sous le titre de Diane et l'Amour, a obtenu assez de succès. Cependant, que l'auteur se garde de s'en attribuer la gloire, ce n'est qu'une imitation assez froide de divers ouvrages faits sur le même sujet. Diane et Eudymion [sic] fut joué aux Italiens en 1721. Le sujet de la pièce nouvelle est donc rajeuni, et nous en sommes réduits à ne pouvoir plus que copier. On reproduit les idées d’autrui et on veut passer pour créateur. Nicolas de Montreux et Rotrou ont traité ce même passage de la fable, et tous deux l’ont traité en 3 actes. Nous doutons néanmoins qu’il puisse les comporter. L’auteur de Diane et l'Amour paroît l’avoir senti, et il en a fait un opéra-ballet en deux actes, dont voici le fonds :

Diane et sa nymphe désarment l’amour et le chargent de chaînes de fleurs. Le captif vient supplier la déesse et ses compagnes, et il parvient à les adoucir, au point que Diane, à la vue du jeune Eudymion [sic], se sent émouvoir, et qu’elle finit par se laisser attendrir.

Cette nièce ressemble encore en partie au Nid d’Amours, représenté l’année dernière aux Jeunes Artistes, mais la fraîcheur des costumes et des ballets, et sur-tout le jeu plein de grâce et d’intelligence de Mlle. Adele font pardonner la foiblesse de l’ouvrage.

L’auteur est le citoyen Moline ; la musique est de feu Edelmann.

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