Don Carlos

Don Carlos, fait historique en deux actes mêlé d’ariettes, de Léger et …. [Dutremblay], musique de Deshayes. 21 nivôse an 8 [11 janvier 1800].

Théâtre de l'Opéra Comique National, rue Favart.

Le nom de Dutremblay comme coauteur du livret figure dans le Catalogue général des œuvres dramatiques et lyriques faisant partie du répertoire de la Société des auteurs et compositeurs dramatiques, 1863, p. 108, où la pièce est donnée pour un opéra en trois actes.

La pièce a été réduite en un acte si on suit le Dictionnaire lyrique de Félix Clément et Pierre Larousse, Paris, 1869, p. 219..

Titre :

Don Carlos

Genre

opéra comique

Nombre d'actes :

2

Vers / prose ?

en prose, avec des couplets en vers

Musique :

oui

Date de création :

21 nivôse an 8 (11 janvier 1800)

Théâtre :

Théâtre de l’Opéra-Comique National, rue Favart

Auteur(s) des paroles :

Léger et un anonyme [Dutremblay]

Compositeur(s) :

Deshayes

Almanach des Muses 1801 (qui a vu un opéra en trois actes).

Don Carlos, après sa conspiration contre Philippe II son père, fuit à travers les forêts : il est recueilli par Louise, jeune paysanne qui le soustrait aux yeux de son père, et du jeune Philippe son amant, inspecteur des jardins du comte de Mancenez. Cependant, d'après des ordres sévères, on est à la recherche du coupable ; Louise le cache derrière des fagots, et donne de fausses indications à ceux qui étaient venus pour l'arrêter. Le jeune Philippe, l'amant de Louise, va s'enrôler sous les drapeaux du roi, et marcher contre les restes du parti rebelle, lorsque Don Carlos vient s'offrir à ses coups. Ce dévouement, cette confiance changent les dispositions de Philippe ; il ne pense plus qu'à sauver celui que protège sa maîtresse, et lui indique, comme asyle assuré, au moins pour tout le jour, un pavillon du château ; mais le comte de Mancenez arrive. Don Carlos ne peut plus sortir de sa retraite qu'à l'aide d'une échelle. Elle est déjà prête, lorsque le jeune Philippe, surpris par le comte, est obligé de se retirer. le roi qui se trouve présent envoie le comte exécuter quelque ordre : dans ce moment l'heure à laquelle Don Carlos devait sortir du pavillon a sonné, et le jeune prince appelle Philippe. Le roi surpris d'entendre prononcer son nom, prête l'oreille et reconnaît la voix de son fils. La nature l'emporte sur le ressentiment ; il place lui-même l'échelle qu'attendait Don Carlos. Celui-ci qui croit ne devoir son salut qu'à l'amant de Louise, est fort étonné de le voir bientôt paraître devant lui. Se croyant découvert, il se dispose à frapper l'étranger ; mais il reconnaît son père, tombe à genoux et obtient son pardon.

Des situations ; de l'intérêt. Musique qui a plu généralement.

Courrier des spectacles, n° 1044 du 22 nivôse an 8 [12 janvier 1800], p. 2 :

[L’opéra (qui est pour nous un opéra-comique) a rencontré le succès, d’abord pour sa musique, et les auteurs ont été nommés, même si un des deux librettistes est resté anonyme. La suite de l’article se limite à résumer l’intrigue.]

Théâtre Favart.

L’opéra donné hier à ce théâtre sous le titre de Dom Carlos a réussi. La musique sur-tout a paru faire plaisir au public très-nombreux qui assistoit à cette première représentation. Les auteurs ont été demandés, ceux des paroles sont le citoyen Léger et un anonyme ; celui de la musique est le citoyen Deshayes, avantageusement connu par celle de Zélia.

L’auteur a pris pour sujet de sa pièce le moment où Dom Carlos, après sa conspiration contre Philippe II, son pète, fuit à travers les forêts pour éviter le juste châtiment dû à son crime. Accueilli par une jeune paysanne, le fugitif reçoit d’elle tous les secours de l’hospitalité. Elle le cache aux yeux même de son père et du jeune Philippe son amant, inspecteur des jardins du comte de Mancenez. Cependant d’après des ordres rigoureux, on vient à la recherche du prince coupable. Louise le cache derrière des fagots, et par une fausse indication, éloigne ceux qui étoient venus pour l’arrêter. Le jeune Philippe, cet amant de Louise, se dispose à marcher sous les drapeaux du Roi pour dissiper les restes du parti d’un fils rebelle, lorsque ce jeune homme accablé de remords, vient s’offrir à ses coups. L’étonnement et l’amour changent tout-à-coup les dispositions du jeune villageois, il ne pense plus qu’à sauver celui que protège sa maîtresse, il lui indique comme azile assuré, au moins pour tout le jour, un pavillon du château appartenant au comte de Mancenez ; mais le comte arrive, et une échelle est le seul moyen qui reste à Dom Carlos pour sortir de sa retraite. Déjà elle est prête, lorsque le jeune Philippe surpris par 1e comte de Mancenez, est obligé de se retirer.

Le Roi, qui avoit accompagné le Comte, l’envoye exécuter quelques ordres. L’heure à laquelle Dom Carlos devoit sortir du pavillon sonne, et le prince appelle Philippe. Le Roi, surpris de s’entendre nommer, prête l’oreille, reconnoît la voix de son fils. La nature l’emporte sur le ressentiment : il place lui-même l’échelle pour faire sauver celui dont il se croyoit assez fort pour vouloir la perte.

Dom Carlos croit ne devoir son salut qu’à l’amant de Louise, mais bientôt le jeune Philippe s’offre à ses yeux : se croyant donc découvert, il va pour frapper l’étranger et reconnoît son père. Il tombe à ses genoux et obtient son pardon.

Porte-feuille français pour l'an IX (1801), p. 193-194

Don Carlos, opéra en deux actes, paroles de Léger et ***, musique de Deshayes, représenté le 21 Nivôse.

L'auteur a pris pour sujet de sa pièce, le moment où Dom Carlos, après sa conspiration contre Philippe II, son père, fuit à travers les forêts pour éviter le juste châtiment dû à son crime.

La marche de cet ouvrage est rapide et ingénieuse ; mais la plupart des situations dramatiques n'ont pas le mérite de la nouveauté. – Succès qui ne s'est pas soutenu.

Magasin encyclopédique, ou journal des sciences, des lettres et des arts, 5e année, 1799, tome V, p. 273-274 :

[L’opéra utilise des personnages historiques, mais en trahissant l’histoire. Après avoir résumé l’intrigue, le critique dit son indignation d’une telle transformation des sujets et des caractères : « cette licence plus que poétique n'est pas tolérable ». Très bonne interprétation. Les auteurs, texte et musique, sont simplement cités (mais il y a un anonyme).]

THÉATRE FAVART

Dom Carlos.

L'opéra donné sous ce titre, le 21 nivôse, a réussi.

Dom Carlos, fils de Philippe II, roi d'Espagne, après sa conspiration contre son père, fuit à travers les forêts pour éviter le châtiment réservé à son crime. Accueilli par une jeune paysanne, il reçoit d'elle tous les secours de l'hospitalité;  cependant on vient à la recherche du prince coupable, et Louise le cache, et éloigne par une fausse indication ceux qui étoient venus pour l'arrêter. Philippe, amant de Louise, indique à dom Carlos, comme un asyle assuré, un pavillon du château du comte de Mancenès, dont il est jardinier, et qui est absent. Mais le comte arrive le jour même, et Philippe doit venir le soir aider dom Carlos à fuir au moyen d'une échelle.

Le roi qui avoit accompagné le comte, l'envoie exécuter quelques ordres. L'heure à laquelle dom Carlos doit sortir du pavillon sonne, et le prince appelle Philippe. Le roi, surpris de s'entendre nommer, prête l'oreille, reconnoît la voix de son fils, et place lui-même l'échelle pour faire sauver celui dont il se croyoit assez fort pour vouloir la perte. Dom Carlos ne reconnoissant pas son jeune protecteur, se croit trahi, et va pour frapper l'étranger; mais il reconnoît son père, tombe à ses genoux et reçoit son pardon.

Les auteurs devroient sentir combien il est inconvenant et ridicule de dénaturer à ce point les sujets et les caractères donnés par l'histoire; cette licence plus que poétique n'est pas tolérable.

La pièce a été très-bien jouée par les CC. Elleviou, Philippe, Chenard^ et la C.e Jenny Bouvier.

L'auteur est le C. Léger et un anonyme; et la musique est du C. Deshayes, connu par l'opéra de Zélia.

[Deshayes a écrit la musique de deux pièces intitulées Zélia, Zélia, ou la Grille enchantée et Zélia, ou Zélia, ou le Mari à deux femmes.]

Ajouter un commentaire

Anti-spam
 
×