Les Deux Parisiens, ou le Tirage au sort

Les Deux Parisiens, ou le Tirage au sort, Comédie en un Acte et en Prose, mêlée de Couplets, par M. Sewrin, 16 décembre 1815.

Théâtre royal de l’Odéon.

Titre :

Deux Parisiens (les), ou le Tirage au sort

Genre

comédie mêlée de couplets

Nombre d'actes :

1

Vers / prose ?

en prose, avec des couplets en vers

Musique :

vaudevilles

Date de création :

16 décembre 1815

Théâtre :

Théâtre Royal de l’Odéon

Auteur(s) des paroles :

M. Sewrin

Sur la page de titre de la brochure, à Paris, chez Barba, 1816 :

Les deux Parisiens, ou le Tirage au sort, Comédie en un Acte et en Prose, mêlée de Couplets ; Par Mr. Sewrin. Représentée pour la première fois à Paris, sur le Théâtre Royal de l’Odéon, le 16 Décembre 1815.

Mercure de France, tome soixante-cinquième (1815), p. 186-188 :

[L'abréviation « V. A. » signifie « Votre Altesse » : la correspondance dramatique est censée être adressée à un haut personnage, « le prince de *** ».]

CORRESPONDANCE DRAMATIQUE.

Cette semaine n'a pas été positivement stérile en nouveautés ; on a donné deux Encore une nuit de la garde nationale, ou le Poste à la Barrière, tableau vaudeville en un acte, et les Deux Parisiens, ou le Tirage au sort, vaudeville en un acte. La première n'est composée que des rognures, dont les auteurs d'une Nuit au corps de garde ont bien voulu gratifier le théâtre de la Porte Saint-Martin, et la seconde est le rebut des Variétés que M. Sewrin a porté à l'Odéon. Je crois rendre service à V. A. en me dispensant de lui donner l'analyse de deux productions aussi médiocres. [...]

L'Odéon, avec les Deux Parisiens, n'a pas été plus heureux. Quoique cette pièce, à la honte de M. Sewrin, ait obtenu du succès, il est difficile d'imaginer une intrigue plus nulle, des scènes plus froides, un dialogue plus sot, et. des couplets moins piquans. Voici celui qui a été redemandé, et nous ne savons qui a eu le plus de courage ou des unis de M. Sewrin qui ont crié bis ou de l'acteur qui l'a répété :

Air du Vaudeville des Deux Edmond.

Vous qui, par goût, ou par caprice,
Voulez vivre célibataire,
Et craignes d'être.... mari,
        Restez garçons.
Mais vous, qui voulez prendre femme,
Suivez le conseil que j'vous donne ;
Croyez-moi, ne bargnignez pas,
        Vite, mariez-vous.

Passe encore si cette mauvaise plaisanterie de faire chanter un couplet sans rime avait été neuve; mais il y a long-temps que j'ai entendu sur les boulevards un niais qui souhaitait la fête à sa maîtresse en ces termes :

Les beaux-esprits ne sont pas rares,
On le voit à nos almanachs.
Quand on a besoin de leur aide
Ces messieurs sont je ne sais où.
Or, pour célébrer votre fête,
J'ai fait moi-même ce couplet ;
Ne m'en voulez donc point, madame,
Si mes vers ne riment a rien ?

On voit que le premier couplet que j'ai cité est encore plus bête que celui-ci. M. Sewrin n'est pas de ces auteurs qui, en s'appropriant une idée, l'embellissent par leur esprit, et font oublier l'original qu'ils ont imité ; au contraire, un mot spirituel, qui est transcrit par ce trop fécond écrivain, devient tout à coup d'une niaiserie à étonner, Ah ! Monseigneur, si jamais le nouveau vaudeville parvenait malheureusement jusqu'à vous, et je suis bien sûr qu'il y parviendra ; or M. Sewrin fait, hélas ! imprimer toutes ses pièces, je vous supplie de désabuser ceux de vos compatriotes qui ne seraient point encore venus à Paris, et leur dire qu'en général les Parisiens sont moins sots que ceux de M. Sewrin. On assure que cet auteur a voulu se venger des habitans de notre capitale en les traduisant sur la scène, et surtout en leur prêtant son esprit Vous conviendrez que le tour est sanglant, et qu'Aristophane, de cynique mémoire, n'aurait pas mieux fait, lui qui se piquait d'être méchant !

Aux Deux Parisiens près, le théâtre de l'Odéon paraît avoir renoncé aux inepties dont on l'encombrait chaque jour. D'anciennes pièces ont été remises; on étudie des nouveautés, qu'on attribue cette fois à des hommes qui ont fait leurs preuves d'esprit et de bon goût; des débuts nous promettent de compléter une troupe à qui il manque cinq ou six chefs d'emploi. L'ancienne administration, comme on sait, ne l'avait presque composée que de doublures.

Magasin encyclopédique, ou journal des sciences, des lettres et des arts, 20e année, 1815, tome VI, p. 413-414 :

THÉATRE ROYAL DE L'ODÉON.

M. Picard doit reprendre, au mois de Janvier, les rênes de ce théâtre, et la troupe en ce moment pelotte en attendant partie. Elle a donné, il y a quelques jours, la reprise du Contrariant, comédie .en vers, et en trois actes, jouée anciennement au Théâtre Molière avec quelques succès. Elle a été entendue avec plaisir.

A cette pièce a succédé, le 16 Décembre, un vaudeville intitulé : les Deux Parisiens, ou le Tirage au sort,

M. de Courville habite une maison dans le Vivarais ; il a deux filles à marier, Albertine et Clémence. Deux jeunes gens quittent Paris, et arrivent chez lui, recommandés par un ami intime de Courville. Sans avoir vu ces Demoiselles, Fonbonne et Surval, qui sont nos Parisiens, s'enflamment tous deux à la fois, au nom seul d'Albertine. Ne voulant céder ni l'un ni l'autre, ils conviennent de tirer au sort. D'après sa décision, Surval peut exclusivement adresser ses hommages à Albertine, et Fonbonne ne peut, sans manquer à sa parole, faire sa cour qu'à Clémence. Mais ce dernier se trouve pour la première fois en tête - à - tête avec Albertine qu'il prend pour Clémence ; les deux amans se plaisent, et voilà le traité des deux amis violé.

Surval, de son côté, a un entretien avec Clémence, qui se fait elle-même passer pour Albertine ; et ils sont également épris l'un de l'autre. Discussion entre les deux Parisiens, qui sont persuadés de leur rivalité. L'altercation va prendre un caractère sérieux, lorsque tout se débrouille, et s'arrange.

Il y avoit peu de monde ; la pièce a fait peu d'effet; elle a paru foible. C'est un fonds de porte-feuille dont M. SEWRIN s'est débarrassé en faveur de l'Odéon.

Mémorial dramatique, ou Almanach théâtral pour l’an 1817, p. 98-99 :

[L’intrigue est d’un bon niveau de manque d’originalité, et son effet est de produire de l’ennui.]

ODÉON.

LES DEUX PARISIENS, ou le Tirage au sort, vaudeville en un acte, par M. Sewrin. (16 décembre).

M. de Courville habite une maison de campagne dans le Vivarais ; il a deux filles à marier, Albertine et Clémence. Deux jeunes gens quittent Paris arrivent chez lui, recommandés par un ami intime de Courville Sans avoir vu ces demoiselles, Fonbonne et Surval, qui sont nos Parisiens, s'enflamment tous deux à la fois au nom seul d'Albertine. Ne voulant céder ni l'un, ni l'autre ; ils conviennent de tirer au sort. D'après sa décision, Surval peut exclusivement adresser ses hommages à Albertine, et Fonbonne ne peut, sans manquer à sa parole, faire sa cour qu'à Clémence. Mais ce dernier se trouve pour la première fois en tête-à-tête avec Albertine qu'il prend pour Clémence ; les deux amans se plaisent, et voilà le traité des deux amis violé.

Surval, de son côté, a un entretien avec Clémence qui se fait elle-même passer pour Albertine ; et ils sont également épris l'un de l'autre. Discussion entre les Parisiens qui sont persuadés de leur rivalité. L'altercation va prendre un caractère sérieux, lorsque tout se débrouille à la satisfaction de tout le monde, excepté à celle du public, qui a gardé un profond silence. Quand on baille, disait Rivarol, il est difficile de siffler, et fort heureusement pour M. Sewrin tous les assistans bâillaient à qui mieux mieux.

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