L'Enfant et la poupée, ou le Masque d'airain, tableaux en une action précédée d'un prologue en prose, de Villiers. musique arrangée par Leblanc, 27 février 1812.
Salle des Jeux gymniques.
Sur la page de titre de la brochure, à Paris, chez Barba, 1812 :
L'Enfant et la poupée, tableaux en une action, précédée d'un prologue en prose. Par M. P. Villiers. Musique arrangée par M. Leblanc. Représentée à Paris, à la Salle des Jeux Gymniques, le 27 févier 1812.
Le prologue occupe les pages 2-15
Liste des personnages :
PERSONNAGES DU PROLOGUE.
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RUDOLPHE, commandant le fort.
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M. Révalard.
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ASTRAGULD.
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M. Ahn.
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ALBERTINE, concierge.
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Mme Camus.
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NAPOLINE.
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Mlle Elisa Gougibus.
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L'action occupe les pages16-23.
Liste des personnages :
PERSONNAGES DE L'ACTION.
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CHRISTIAN, Burgrave.
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M. Hippolyte.
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HONORA, son épouse.
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Mme Spitalier.
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NAPOLINE, Fille d'Honora.
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Mlle Elisa Gougibus.
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RUDOLPHE, commandant le fort, dévoué à l'usurpateur Ugolin.
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M. Révalard.
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ASTRAGULD, ami de Rudolphe.
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M. Ahn.
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GUNDULPHE.
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M. Kreuston.
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COSTUBALD,
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M. Constant.
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Une Estafette.
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M. Paul.
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ALBERTINE, Concierge.
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Mme Camus.
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RENÉ, Jardinier.
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M. Rousseau.
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Un Factionnaire.
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M. Ferin.
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La Scène dans un fort près de Nuremberg.
Description du décor :
L'ENFANT ET LA POUPÉE, ACTION PANTOMIME.
(Le Théâtre représente, à gauche, une porte de citadelle et son pont-levis. Une tourelle à côté, une porte secrète au bas, et une guérite. Au pied de la tourelle s'ajuste un mur de quinze pouces garni de fer et un fossé derrière, qui borde un jardin garni de cyprès et de saules pleureurs, etc. Au milieu un tombeau gothique, dont l'entablement est porté par une cariatide qui se détache du tombeau, de manière à ce qu'on puisse se glisser derrière. Elle tourne sur pivot. Au bout du petit mur d'assise la porte grillée du jardin, placée diagonalement.)
Journal de Paris, n° 60 du 29 février 1812, p. 1-2 :
[De ce compte rendu, on peut retenir d'abord l'analyse du titre, prometteur de sentiments opposés, enfantillage et terreur. Ensuite, le scrupule du critique qui ne veut pas déflorer l'intrigue, mais indique néanmoins que « le résultat est la punition du crime et le triomphe de l'innocence » : il ne reste plus qu'à découvrir « le détail des incidens » qui amène à cette fin sans surprise (la pantomime n'est finalement pas si loin du mélodrame). Enfin, la mise en valeur de la très jeune artiste qui assume le rôle important de Napoline, la très jeune Elisa Gougibus qui a déjà triomphé dans la Petite Nichon, dont il suggère qu'elle pourrait être absence le temps de perdre ses dents de lait, la maladie des « dents de sept ans »... Le tout est dispersé dans le résumé d'une intrigue mélodramatique, procurant des « émotions fortes ». L'auteur est nommé, M. Villiers.]
THÉATRE DES JEUX GYMNIQUES.
Première représentation de l'Enfant et la Poupée, ou le Masque d'airain.
Le titre de l'Enfant et la Poupée semblait promettre un joyeux enfantillage, mais celui du Masque d'airain annonçait quelque chose de plus imposant. En effet, quoiqu'un enfant soit le principal personnage de cette pièce, la terreur en est le premier moyen.
Le comte Ugolin, pour s'emparer du burgraviat de Nuremberg, a fait enfermer dans une tour le prince Christian, qui en était le légitime possesseur, et l'a condamné à porter éternellement un masque d'airain. L'épouse du prisonnier, la malheureuse Honora, gémit non loin de lui dans un souterrain, creusé sous un tombeau que l'usurpateur lui a fait élever en répandant le bruit de sa mort. La cruauté d'Ugolin n'est point encore assouvie, il a résolu d'immoler à sa sureté ces deux victimes, et charge de cette horrible exécution le barbare Rudolphe, gouverneur de la forteresse où Christian est enfermé.
La mort de ces deux infortunés paraît certaine ; mais la Providence se sert pour les sauver d'un faible enfant. Je ne veux pas diminuer l'attrait de curiosité que cette pièce offrira aux amateurs, en entrant dans le détail des incidens dont le résultat est la punition du crime et le triomphe de l'innocence. Quelle douce récompense pour l'intéressante et courageuse Napoline ! en sauvant Honora et Christian, elle a arraché au trépas son père et sa mère.
Cette pièce sera du goût des personnes qui aiment et qui cherchent les émotions fortes. L'organisation nerveuse la plus inerte sera vigoureusement agitée par des tableaux terribles, que n'adoucit ni la figure ni le jeu de M. Revalard.
La jeune Elisa Gougibus a surpassé, dans le rôle de Napoline, la réputation qu'elle s'était faite dans la Petite Nichon. Après avoir bien servi l'auteur, elle est venue le nommer : c'est M. Villiers; il doit craindre de voir les représentations de sa pièce interrompues : on assure que sa principale actrice va être bientôt malade de ses dents de sept ans.
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