L'Enfant prodigue ou le Panier percé

L'Enfant prodigue, ou le Panier percé, folie en un acte, mêlée de couplets, de  Coster et Ourry, 21 février 1811.

Théâtre de la Gaîté.

Almanach des Muses 1812.

Sur la page de titre de la brochure, Paris, chez Barba, 1811 :

L'Enfant prodigue, ou le panier percé, folie en un acte, mêlée de couplets, Par MM. Auguste et Ferdinand, Représentée pour la première fois, à Paris, sur le Théâtre de la Gaîté, le jeudi 21 février 1811.

Auguste, c’est Coster, Ferdinand, c’est Ourry.

Les Tablettes de Polymnie, journal consacré à tout ce qui intéresse l’art musical, (Minkoff Reprints, Genève), n° 19 du 5 mars 1811, p. 294-296 :

[Après avoir rendu compte des Ruines de Babylone, un mélodrame, le critique passe à ce nouvel Enfant prodigue (sujet très prisé au théâtre). Il s’agit d’une sorte de parodie d’un poème très émouvant de Campenon, que les auteurs de pièce tournent allégrement en ridicule, en transposant l’histoire dans la boutique d’un charcutier dont le fils est parti avec une belle somme d’argent, qu’il a dilapidé avant de revenir incognito. Bien sûr, il est reconnu par son ancienne maîtresse, qui est pâtissière et le gave de gâteaux. La pièce s’achève presque comme la parabole, avec le sacrifice du cochon gras et la noce de l’enfant prodigue, occasion d’un ballet fort gai de charcutiers et de poissardes. Que dire d’une telle pièce ? Qu’elle a de jolis couplets, mais que les auteurs y abusent des pointes et des calembours, mais leur (mauvaise) excuse est qu’on est au Théâtre de la Gaîté... Il y a une hiérarchie entre les théâtres... Pour le carnaval, à la Gaîté, on peut apparemment s'attendre au pire.]

Théâtre de la Gaîté.

Les Ruines de Babylone.

L'Enfant prodigue, ou le Panier percé.

[L’article commence par la critique des Ruines de Babylone, de Guilbert-Pixerécourt.]

Il n'y a, dit-on, que manière de savoir retourner les sujets, et la tragédie la plus lugubre peut devenir très-burlesque en la parodiant. Tandis que le charmant poëme de l'Enfant prodigue, de M. Campenon produit à ses lecteurs de tendres et douces émotions, MM. Ferdinand et Auguste se sont égayés sur le même sujet, et leur Enfant prodigue est en possession de dérater tous les rieurs habitués des boulevards.

Le fils aîné de Mr. Lardon, charcutier de Reims, a eu la tête tournée par les attraits de l'incomparable Tourneuse, Mlle. Malaga, célèbre danseuse de corde. Il quitte pour elle la boutique paternelle, emporte mille écus au papa , et parvient à les dissiper en dix ans. Réduit enfin à la misère, il vient conduire du bétail, de Ste-.Ménehould chez Mr. Lardon. Exténué de fatigue, mourant de faim, il n'est d'abord reconnu de personne. Heureusement les yeux de l'amour sont bientôt clairvoyants. Mlle. Charlotte, jeune pâtissière, qui a reçu une éducation distinguée, qui fait comme un ange les brioches, les échaudés et les gâteaux de Nanterre, retrouve avec plaisir, dans le conducteur de pourceaux, l'infidèle Antoine qui devait l'épouser autrefois. Elle appaise son appétit avec un morceau de charlotte, et l'aide à obtenir le pardon paternel. On tue le cochon gras, et la noce de l'enfant prodigue et de sa belle pâtissière est précédée d'un ballet de charcutiers et de poissardes qui offre des carricatures extrêmement gaies. Les airs de ce ballet grotesque sont très-heureusement choisis.

Il y a dans cette pièce de jolis couplets auxquels on pourrait peut-être reprocher trop de tendance aux pointes et aux calembourgs ; mais hélas ! on les tolère, que dis-je ? on les applaudit, on les admire au Vaudeville même !... que ne fera-t-on pas, en carnaval, au Théâtre de la Gaîté ?

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