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L’Epiménide français

L’Epiménide français, comédie épisodique en un acte, en vers, de Riouffe, 26 janvier 1790.

Théâtre de Monsieur.

Le nom de l’auteur est donné par André Tissier, les Spectacles à Paris pendant la Révolution, volume 1.

Titre :

Epiménide français (l’)

Genre

comédie épisodique

Nombre d'actes :

1

Vers / prose ?

en vers

Musique :

non

Date de création :

26 janvier 1790

Théâtre :

Théâtre de Monsieur

Auteur(s) des paroles :

 

L’Esprit des journaux français et étrangers, 1790, tome IV (avril 1790), p. 334-336 :

[La pièce est évidemment plus que comparable avec le Réveil d’Epiménide, joué au Théâtre de la Nation, au début du mois de janvier. Le critique ne compare pas vraiment les deux pièces (et n’accuse personne de plagiat). Sinon, il décrit bien la pièce comme une succession de rencontres du pauvre Epiménide avec tous ceux qui vont lui révéler tout ce qui a changé. Le défilé des personnages permet de repérer les thèmes « patriotiques » de l’année 1790, la liberté, l’égalité, la nation, le roi.]

THÉATRE DE MONSIEUR,

[...]

L'Epiménide françois, comédie épisodique, en un acte , en vers, que l'on a donné le 26 janvier, pour la premiere fois, est encore une heureuse tentative pour adapter à la scene un cadre que les circonstances rendent si piquant.

Cette piece a été reçue avec de grands applaudissemens, & elle a infiniment amusé.

L'Epiménide françois étoit avant son sommeil président au parlement ; & c'est à l'audience même qu'il s'est endormi. Un pareil sujet ne pouvant fournir qu'une piece épisodique, l'intrigue est si peu de chofe qu'on nous dispensera d'en faire mention, il suffira d'indiquer les principales scenes à tiroir qui en forment le nœud.

Un libraire vient pour associer Epiménide à une entreprise littéraire relative à la révolution ; il se plaint de ne plus vendre les sermonnaires ni les historiens ; de ce

    Qu'en district on change la Sorbonne ;
Qu'on fait des motions où l'on faisoit le prône.

Il n'est guere entendu d'Epiménide, parce qu'il lui parle d'un ordre de choses qui doit être nouveau pour lui; son fermier vient lui apporter de l'argent, ce qu'il entend fort bien ; mais ce fermier l'étonne encore en lui parlant d'une égalité qu'il n'avoit, pas connue avant de s'endormir; car il n'a pas lu, comme son fermier, les droits de l'homme.

Son garde-chasse vient lui annoncer que ses terres sont sans gibier, & ses viviers sans poissons ; une espece de charlatan vient lui proposer de se laisser voir à la foire pour de l'argent, sous le nom de l'aristocrate dormeur ; un caporal lui apporte un billet pour monter sa garde, & lui fait faire l'exercice.

Arrive ensuite un de ses confreres, sous trois costumes , qu'il montre successivement sur la scene, d'une maniere assez gaie. C'est un conseiller-clerc ; sous sa robe de magistrat, il porte une soutane, & sous sa soutane un uniforme national. C'est un aristocrate , mais peureux, & comme il rencontre, chez son ami, le caporal & deux fusiliers qui l'intimident, il crie en tremblant : Vive la nation ! Vive la nation !

Enfin les dames de la Halle viennent lui préſenter une cocarde qu'elles attachent à son chapeau ; & la piece finit par des couplets en l'honneur du roi, qui ont été vivement applaudis.

L'auteur de cette petite comédie, qui a été demandé, ne s'est point fait connoître. Il étoit difficile, vu le sujet, que cet ouvrage n'offrît point de ressemblances avec la jolie piece de M. de Flins, aussi en a-t-on remarqué quelques-uns : au reste, il y a de l'originalité dans les détails, beaucoup de gaieté & d'esprit, & des vers très-piquans. On a beaucoup applaudi celui-ci dans le rôle d'Epimenide :

Pendant que je dormois , la raison a veillé.

La base César ne connaît pas cet Epiménide français.

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