Fanchon la vielleuse de retour dans ses montagnes

Fanchon la vielleuse de retour dans ses montagnes, comédie en trois actes mêlée de vaudevilles de Joseph Aude et Joseph Servières, créée sur le Théâtre de la société olympique le 21 thermidor an 11 [9 août 1803].

Sur la page de titre de la brochure,: à Paris, chez Roux, an 11 :

Fanchon la vielleuse de retour dans ses montagnes, comédie en trois actes mêlée de vaudevilles, par MM. Aude et Servières. Représentée pour la première fois au Théâtre de la société olympique, le 21 thermidor an 11.

Pièce découlant directement de Fanchon la Vielleuse, dont elle exploite évidemment le succès.

Courrier des spectacles, n° 2345 du 19 thermidor an 11 [7 août 1803], p. 2-3 :

[L'article commence par une importante mise au point sur les différentes pièces mettant en scène la fameuse Fanchon, qui tentent d'exploiter le succès de Fanchon la vielleuse au Théâtre du Vaudeville de la rue de Chartres. La pièce du jour, qui fait l'ouverture du Théâtre Olympique, plus proche de la Fanchon du Théâtre de l'Ambigu-Comique (la Vielleuse du boulevardne manque pas d'atouts, « chants, costumes, décorations, cortège nombreux », mais elle profite aussi du fait que la Fanchon du Vaudeville ne se joue pas en ce moment. Le critique peut ensuite résumer l'intrigue, une belle histoire de famille, Fanchon dont le mariage avec Édouard est empêché par l'hostilité par la mère d'Édouard, sous l'influence de son rival. Fanchon ne peut que se résigner, mais elle n'en fait pas moins preuve de générosité envers la vieille dame. Celle-ci ne peut que céder et accepter Fanchon comme bru, et c'est l'infâme Forcebrune qui est arrêté pour avoir tenté d'enlever Fanchon, et non pas Francarville. Le jugement porté sur la pièce est plutôt sévère : des rôles inutiles, des longueurs. S'il n'y avait pas de chant, la pièce ressemblerait à un mélodrame (et ce n'est pas un compliment !). La pièce a quelques qualités : « quelques couplets soignés, […] des tableaux qui produisent de l'effet ». Les interprètes sont jugés de façon positive (malgré les fausses notes d'une chanteuse). Ils ont fait preuve d'ensemble. Les auteurs sont nommés, à la différence de l'auteur du prologue qui précédait la pièce.]

Théâtre Olympique.

Fanchan de retour dans ses montagnes.

Tandis que la Fanchon du Vaudeville- se repose, et attend pour reparoître une saison plus favorable aux recettes, d’autres Fanchons se parant de ses grâces, se présentent au public, et font tous leurs efforts pour partager les applaudissemens qu’on lui a prodigués ; mais si elles parvienent [sic] à séduire par leur air montagnard, par leur coëffure, par leur vielle, par leur costume, on ne tarde pas à reconnoître à la comparaison que ce sont des Pseudo-Fanchons. Telle est celle qui fit hier l’ouverture du théâtre de la rue de la Victoire. Plus semblable à la Fanchon de l’Ambigu-Comique qu’à celle du Vaudeville, elle s’est entourée de tout ce qui pouvoit la rendre intéressante : chants, costumes, décorations, cortège nombreux ; mais si elle obtenu quelque succès, elle doit plutôt en rendre grâce à l’absence de son modèle de la rue de Chartres qu’à son propre mérite.

Fanchon retourne dans ses montagnes ; c’est là qu’elle veut unir sa destinée à celle d’Edouard de Francarville sous les yeux de son père et de sa famille. Le Marquris de Forcebrune, rival de Francarville, le précède dans la Savoie, et peint à la Duchesse mère d’Edouard la Vieilleuse sous des couleurs si défavorables, que la dame se promet bien de rompre une alliance si disproportionnée, En effet, elle arrive chez Fanchon au moment où son père va l’emmener à la cérémonie, elle parle avec hauteur et déclare qu’elle s’oppose à l’hymen de son fils. Fanchon se résigne , et renonce à l’espoir de devenir l’épouse d'Edouard.

Mais cette Duchesse ne sait pas que c’est à la Vieilleuse [sic] qu’elle doit la fortune dont elle jouit en ce moment : elle ignore que Fanchon, instruite de la perte d’un procès qu’elle vient d’essuyer, lui envoie sous le nom d’une de ses parties adverses des bijoux et une somme considérable. Lorsque la Duchesse en est instruite elle est la première à embrasser sa bienfaitrice et à la nommer sa fille.

Fombrune [sic, pour Forcebrune], qui cherche à enlever Fanchon, et qui a obtenu de l’aveu de madame de Francarville une lettre de cachet pour arrêter Edouard, se trouve pris lui même dans la prison où il voulait jetter son heureux rival.

Tel est en substance le sujet de la piece nouvelle. L’Abbé de Latteignant y figure aussi inutilement que dans celle du Vaudeville ; le frere de Fanchon est un caractère aussi oiseux ; il y a des longueurs, sur-tout au second acte, et tout en général, si l’on n’y chantoit pas, ressembleroit à un mélodrame ; mais l’ouvrage est assez bien joué ; on y remarque quelques couplets soignés, et il y a des tableaux qui produisent de l’effet.

L’acteur qui a chanté le rôle d’Edouard avoit débuté au théâtre de la Porte-St-Martin, dans les Pyramides ; il a une voix étendue, mais un peu nazale, ce qui en détruit l'agrément. Mlle Laure a joué avec beaucoup d’intelligence le rôle de Fanchon, quoique l’on ait eu souvent à lui reprocher de ne pas chanter juste.

Les autres acteurs ont mis assez d’ensemble dans la représentation de cette piece, dont les auteurs sont MM. Aude et Servicres.

On avoit joué auparavant un prologue d’ouverture intitulé : la Chaussée d'Antin, qui a obtenu assez de succès, mais dont l’auteur n’a pas été nommé.

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