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Ferdinand XV, ou les Barons allemands

Ferdinand XV, ou les Barons allemands, opéra-vaudeville en un acte, de Dabaytua et de Georges Duval, 20 Messidor an 7 [8 juillet 1799].

Théâtre de la Cité Variétés, et de la Pantomime nationale

Almanach des Muses 1800

Courrier des spectacles, n° 870 du 23 messidor an 7 [11 juillet 1799], p. 2 :

[Comme la pièce a du succès, le critique doit bien faire, même avec retard, son analyse. Source de la pièce : un roman de Pigault-Lebrun (qui inspirera également en 1811 un mélodrame d’Alexandre Bernos, le Baron de Felsheim). L’analyse permet de suivre les méandres d’une intrigue mélodramatique : il se passe beaucoup de choses en un acte. Le jugement porté ensuite souligne la gaîté de l’ouvrage, et la qualité de ses couplets. La pièce est jouée avec ensemble, et les auteurs sont nommés, de même que le danseur Gaston qui y a fait ses débuts avec succès.

Dabaytua est nommé ici Dabaytna. Faute d'impression.]

Théâtre de la Cité Variétés et de la Pantomime nationale.

Une indisposition n’ayant pas permis à la personne chargée de voir Ferdinand Quinze , ou les Barons allemands, de rendre compte de cette pièce jouée avec succès pour la première foie le 20 de ce mois , nous allons en donner l’analyse.

Le fond de ce vaudeville est tiré d’un roman du citoyen Pigault-le-Brun, intitulé les Barons de Felsheim.

Ferdinand Quinze, tranquille dans sou antique château de Felsheim, pense à se remarier à l’âge de soixante-quinze ans. Brandtz, son confident ou plutôt son conseil, Brandtz, ancien hussard au service de France, qui a quitté tout et même l’armée pour le suivre, lui cherche pour compagne Caroline, fille du seigneur Edelberg, jeune personne de seize ans, que son père amène pour contracter ces nœuds malgré elle : mais Creitz, suivante de Caroline, a sçu plaire à Brantz, et elle l’engage à renoncer à ses projets de mariage. Effectivement, Brandtz va trouver son maitre : il le porte à rompre avec le baron Edelberg, sous de frivoles prétextes. Ce dernier, irrité de l’affront d’un pareil refus, fait publier qu’il veut venger en champ clos l'antiquité de sa race outragée. Ferdinand Quinze accepte le défi, et tout se prépare pour le combat.

Les deux champions combattent à la lance ; Edelberg est vaincu : bientôt sa fille vient supplier Ferdinand d’épargner les jours de son pere. Le baron de Felsheim pardonne, à condition qu’il n’épousera pas. Son rival, confus de sa défaite, se releve, et Brandtz, pour tout accommoder leur dit qu’une autre inclination a forcé Caroline à rejetter les propositions du Baron. Edelberg est d’abord furieux, puis il s’appaise en apprenant que l’époux préféré par sa fille est d’une antique noblesse. Cependant il faut songer à marier Ferdinand, et que lui donne-t-on ? Brandtz appelle une vieille compagne du Baron, bien entichée de sa race ; et voilà Ferdinand marié. Brandtz termine le tout par son mariage avec Creitz.

Il y a de la gaîté dans cet ouvrage , et quelques couplets heureux. C’est une folie qui est jouée avec ensemble par les citoyens Dumont, Genest et Mairet, et la cit. Julie.

Les auteurs sont les cit. Dabaytua et Georges Duval. Dans le divertissement qui a lieu dans cette pièce, le cit. Gaston a débuté par deux entrées, où sa grâce et sa légèreté lui ont mérité de justes applaudissements.

La citoyenne Vazel, la même que l’on voyoit avec plaisir à l’Odéon lors de l’ouverture de ce théâtre, a débuté dans la première pièce, les Ruses déjouées, et elle a plu beaucoup par l’aisance et le naturel de son jeu, dans cette comédie que le public revoit toujours avec satisfaction.

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