La Fille coupable et repentante, mélodrame en trois actes, de Varez, musique de Quaisain, ballets de Richard, 11 fructidor an 12 [29 août 1804].
Théâtre de l’Ambigu-Comique.
Le Courrier des spectacles du 11 fructidor an 12 ne donne pas le programme du Théâtre de l’Ambigu-Comique.
Courrier des spectacles, n° 2742 du 12 fructidor an 12 (30 août 1804), p. 3 :
[L’article s’ouvre par le résumé de l’intrigue de ce mélodrame émouvant, sur le sujet classique de la fille mère qui revient vers son père, qui a perdu la raison en même temps qu'il a perdu sa fille. On sait comment ce genre d’histoire finit : le père reconnaît sa fille quand elle reprend le costume qu’il lui a connu, et la famille se réconcilie. Ici, l’amant qui a abandonné femme et enfant ne reparaît pas, et c’est le vieux père qui adopte l’enfant. Dans un dernier paragraphe, le critique met la pièce nouvelle en relation avec Fitz-Henri, joué en même temps au Théâtre de la Gaîté après l’avoir été au Théâtre des Jeunes Élèves, sans départager les deux pièces. Celle de l’Ambigu-Comique a réussi aussi, et les raisons sont nombreuses : par le pathétique, par les ballets (deux moyens de réussir pour un mélodrame joué sur le Boulevard), et plus encore par les interprètes, dont deux sont particulièrement remarquables. Les auteurs sont cités (paroles, musique et ballets).
Théâtre de l’Ambigu-comique.
Première représentation de la Fille coupable repentante.
Eléonore, fille de M. de Volmare, séduite, arrachée à la maison paternelle, puis abandonnée par Durville son amant, revient, suivie de son fils en bas âge, au lieu où elle sait que respire encore son malheureux père. Enfermé dans une maison de foux, il n’a d’autre consolation que celle d’arroser tous les malins de ses larmes un tombeau élevé à son Eléonore qu’il croit morte, et de le couvrir de fleurs. Profitant d’un moment où il est moins surveillé par ses gardes, il s’échappe, parcourt la forêt dans la crainte d’être enchaîné de nouveau, et y rencontre Eléonore et son fils, qui cherchent sous les arbres un asyle contre l’orage. On le poursuit, on le saisit, et on le reconduit à l’hospice, où il se livre de nouveau à son occupation chérie, celle de répandre des larmes et des fleurs sur le tombeau de sa fille. Eléonore qui s’est présentée à M. de Selmour, le fondateur de l’hospice, veut, pour expier sa faute, consacrer sa vie au soulagement des infortunés renfermés dans cette maison.
M. de Selmour applaudit à son dévouement, et l’offre aux yeux de son père, qui reconnoîtroit en elle sa fille si elle étoit encore parée d’une robe blanche, et une rose sur la tète. M. de Selmour, pour satisfaire à ce vœu, entraîne Eléonore, lui fait prendre le costume désiré par son père, qui la reconnoit alors, lui pardonne et adopte son enfant.
Le fonds de ce mélodrame est le même que celui de Fitz Henri, mélodrame joué avec succès au théâtre de la rue de Thionville. Il a réussi, grace à quelques scènes pathétiques qui produisent toujours beaucoup d’effet aux Boulevards, grace au ballet du troisième acte, et un ballet, on le sait, entre pour beaucoup dans la réussite d’un mélodrame, grâce sur-tout aux acteurs, et particulièrement à M. Joigny et à Mlle. Lévêque, qui ont mérité, par leur jeu plein d’intelligence et de sensibilité d’être redemandés unanimement après la pièce. Ils ont paru tous deux au bruit des applaudissemens. Les auteurs sont, pour les paroles M. Varais, pour la musique, M. Quaisain, et pour les ballets, M. Richard.
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