Les Femmes infidèles ou l'Anneau de la Reine Berthe, opéra-vaudeville en trois actes et à spectacle, de Monperlier, musique de Dreuilh, 22 septembre 1812.
Théâtre des Célestins à Lyon.
Sur la page de titre de la brochure, à Lyon, chez Maucherat-Longpré, 1812 :
Les Femmes infidelles ou l'Anneau de la Reine Berthe, opéra-vaudeville En trois actes et à spectacle, Par J.-A.-M. Monperlier, musique de M. Dreuilh. Représenté pour la première fois sur le Théâtre des Célestins à Lyon, le 22 septembre 1812. Sous la direction de M. Lainé.
La pièce est parfois présentée avec inversion du titre et du sous titre : l'Anneau de la reine Berthe ou les Femmes infidelles.
Le Journal de Lyon, quatrième année, n° 71 du mardi 15 juin 1813 évoque la reprise de la pièce en juin 1813 dans un article qui parle également d'Archambaud ou Amour et devoir et des Aveugles mendians.
Le Mercure de France signale une représentation parisienne, au Théâtre le la Porte Saint-Martin, le 27 septembre 1817, avec très peu de succès d'ailleurs.
Journal Général de France, n° 1114 du 29 septembre 1817, p. 1 :
[Pour ce qui n'est pas une nouveauté (mais elle n'a peut-être pas été jouée à Paris : c'est un produit lyonnais, dû au très prolifique Monperlier), le théâtre a fait le plein. Ce succès apparent est relié par le critique à la pièce antérieure de l'auteur, le Panier de cerises du même Monperlier, jouée au même théâtre le 15 mai 1817, a échoué : il s'agissait peut-être d'un succès de curiosité. Malgré le goût peu raffiné des spectateurs de ce théâtre (des « mets assez grossiers, pourvu qu'ils ne soient pas trop fades »), ils ont boudé un ouvrage mal construit et des plaisanteries réchauffées. Le résumé de l'intrigue montre que la pièce s'inscrit dans la mode des pièces à talisman – l'anneau de la reine Berthe, qui permet de savoir si une femme est infidèle, et bien sûr toutes le sont – mais en jouant sur la réversibilité de ce genre de pièce : on prouve au curieux que le talisman n'est pas le véritable anneau. Le succès a été contesté, la présence nombreuse de femmes expliquant le rejet d'une pièce multipliant les « épigrammes assez triviales dirigées contre le beau sexe ». Il ne faut donc pas reprocher aux acteurs cet échec. Et mademoiselle Jenny, accusée d'être trop fière d'un succès antérieur, n'a pas craint de porter un costume qui la ridiculise.]
THÉATRE DE LA PORTE SAINT-MARTIN.
Les femmes infidèles, ou l'Anneau de la reine Berthe,
pièce en trois actes, mêlée de couplets.
Les bons Parisiens se sont portés hier au théâtre de la Porte Saint-Martin, pour voir les Femmes infidèles, avec autant d'ardeur que si c'était une nouveauté. La pièce est pourtant imprimée : c'est encore une production du sol lyonnais, qu'on doit aux soins de l'infatigable M. Montperlier..
Les spectateurs ayant fort goûté le Panier de cerises que ce jeune auteur leur a offert dernièrement, il a cru devoir témoigner sa reconnaissance au public en lui servant, tout chaud, un nouveau plat de son métier. Les amateurs qui garnissent ordinairement les galeries et le parterre des spectacles du Boulevard, ne sont pas de fins gourmets ; ils se contentent de mets assez grossiers, pourvu qu'ils ne soient pas trop fades. Cette fois-ci, le poète lyonnais ne les a pas servis selon leur goût. La contexture de l'ouvrage et les plaisanteries qu'on y a semées ne sont en effet que du réchauffé.
Un astrologue a confié à un jeune troubadour l'anneau de la reine Berthe. C'est un talisman au moyen duquel on connaît si une femme est infidèle. Aucune beauté ne résiste à cette fatale épreuve ; et, quand l'impertinent troubadour est bien convaincu qu'il n'y a pas une seule femme fidèle, on lui prouve, dans un cours d'amour, qu'il a été lui-même victime d'une mystification de l'astrologue, et qu'il ne possède pas le véritable anneau de la reine Berthe.
Cette pièce, dans laquelle on trouve toute la gaîté des Trois Saphos lyonnaises, si justement sifflées au Vaudeville, et tout l'esprit de la Belle au bois dormant, applaudie au même théâtre, n'a obtenu qu'un succès très-contesté. La galanterie du parterre, où l'on comptait il est vrai autant de bonnets ronds que de chapeaux, a été fort scandalisée de quelques épigrammes assez triviales dirigées contre le beau sexe.
Les acteurs n'ont aucun reproche à se faire, et mademoiselle Jenny Vertpré, qu'on accusait d'être un peu fière depuis le succès qu'elle a obtenu dans la fameuse Pie voleuse, a prouvé hier, en jouant en pantalon de soie un rôle de page, qu'elle savait au besoin faire abnégation d'amour propre.
Ajouter un commentaire