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Gilles-Robinson et Arlequin-Vendredi

Gilles-Robinson et Arlequin-Vendredi, imitation burlesque de Robinson Crusoé, en trois actes qui n'en font qu'un, d'Alexandre Guesdon et Simonnin, 19 vendémiaire an 14 [11 octobre 1805].

Théâtre des Jeunes Artistes.

Sur la page de titre de la brochure, à Paris, chez Fages, 1805 :

Gilles-Robinson et Arlequin-Vendredi, imitation burlesque de Robinson Crusoé, en trois actes qui n'en font qu'un, à grand spectacle, Mêlée de Chants, Danses, Combats, Marches, Pantomime, Evolutions, etc. Par MM. Alexandre Guesdon et Simonnin, Représentée pour la première fois, à Paris, sur le Théâtre des Jeunes-Artistes, le 19 vendémiaire an 14 (11 Octobre 1805).

Courrier des spectacles, n° 3185 du 21 vendémiaire an 14 [13 octobre 1805], p. 2 :

[Une large part du compte rendu est consacré à la comparaison de la pièce nouvelle, la parodie du Robinson Crusoé  de Pixerécourt, à une autre apparition récente de Robinson Crusoé sur un théâtre, Robinson cadet, œuvre des mêmes auteurs, mais leur nom n'a pas été révélé.. Cette dernière a connu un échec qui n'a pas rebuté les auteurs de la pièce du jour. Le sujet de Robinson Crusoé est à la mode, puisque, depuis la création malheureuse de Robinson cadet, le Théâtre de la Porte Saint-Martin a proposé le Robinson Crusoé, mélodrame de Pixerécourt, mais trois « destins » différents : Robinson cadet a échoué, et la pièce du Théâtre de la Porte Saint-Martin, sans être un chef d'œuvre, a été suffisamment bien reçue pour que les auteurs soient nommés. Et sa parodie au Théâtre des Jeunes Artistes en forme d'arlequinade a suffisamment plu à une partie des spectateurs pour que les auteurs soient demandés, et nommés. La liste des différences entre les deux pièces permet surtout de voir des similitudes, et les qualités qu'on attribue à la plus récente sont plutôt paradoxales : un style distingué, celui de « l'Académie des Halles », des scènes de pantomime bien imitées, des « traits de critique » peu nombreux et peu mordants. La pièce s'achève par un « éloge des danseurs et danseuses », pour leur légèreté, pourtant inférieure à celle de leurs confrères du Théâtre de la Porte Saint-Martin (Talon est le nom de l'acteur jouant Robinson dans la pièce de Pixerécourt) : encore un compliment paradoxal.]]

Théâtre des Jeunes Artistes.

Gilles-Robinson et Arlequin-Vendredi.

Il y a quinze jours que l'on a joué au Théâtre de la Cite un Robinson Cadet. Comme il étoit venu avant terme, son existence n’a pu être de longue durée, et son ainé de la Porte St.-Martin l’a traité comme Saturne traitoit ses enfans, il l’a dévoré. Cette disgrâce n’a pas dégoûté les auteurs de leur fécondité ; ils ont composé des mêmes élémens un autre petit Robinson, qu'on vient de produire, tout grandelet, avec son Vendredi, dans le voisinage du frère ainé. Comme il est d’une complexion aussi frêle que le premier, il est à présumer qu’il n’aura pas une existence plus longue et plus heureuse.

Les gens de la campagne prétendent que les enfans qui ont beaucoup d’esprit ne vivent pas. Si cette croyance est vraie, le petit Robinson ne périra pas par ce défaut. Cependant on y a ri quelquefois ; mais plus souvent on a haussé les épaules. Il est vrai qu’on n’avoit pas promis un chef-d’œuvre, et comme il y a des parodistes de différentes forces, il y a aussi des spectateurs de différens goûts ; plusieurs ont sçu se contenter de peu, et pour récompenser les auteurs de leur bonne volonté, ils ont voulu les connoitre. Ce sont MM. Alexandre Guédon et Simonin.

Les situations sont calquées sur celles de la Porte St.-Martin. Robinson est ici remplacé par Gilles, Vendredi par Arlequin, les Caraïbes par des Charbonniers, Iglou par Glouglou, Isidore par Landor, Diego par Gigo, les peaux d’ours par des peaux de souris et de taupes, les branches d’arbres par des éventails verds, et le perroquet par une pie. Il est un rôle et un acteur que l’on n’a point parodié, c'est la trombe que l’on a reléguée à fond de cale. Le style de cette parodie est le style de l’Académie des Halles. Quelques scènes de pantomime assez bien imitées eu ont fait le succès. Il y a quelques traits de critique qui ne sont pas bien méchans, mais pour lesquels les auteurs ont cru devoir faire amende honorable. (Il n'y avoit pas de quoi) Les deux couplets de la fin sont consacrés à l’éloge des danseurs et danseuses dont on chante le pied léger ; mais rien disent les auteurs,

Rien n’est plus léger, plus fin,
Que le Talon de la Porte
De la Porte St.-Martin.

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