Le Grand chasseur, ou l'Ile des Palmiers, mélodrame en 3 actes, en prose et à grand spectacle, de Loaisel-Tréogate et *** [Guilbert de Pixerécourt], créé sur le Théâtre de l'Ambigu-Comique le 6 novembre 1804.
Courrier des spectacles, n° 2810 du 16 brumaire an 13 [7 novembre 1804], p. 4 :
[Récit d'une chute. Le résumé de l'intrigue, fait sans enthousiasme, explique le faible succès d'une pièce qui manque d'intérêt, et l'intérêt est ce qui fait réussir les mélodrames, comme l'explique fort justement le critique. L'auteur (seul Loaisel de Tréogate a été nommé) et l'actrice principale sont distingués (mais l'actrice a brillé pour ses talents à manier le sabre).
Théâtre de l'Ambigu-Comique.
Première représentation du Grand Chasseur.
Il est bien rare qu’un mélodrame éprouve une chute complète. S’il pêche du côté de l’intérêt ou du style, les décorations, les ballets, les combats, enfin tout l’attirail de la pantomime, rétablissent l’équilibre, dumoins pour beaucoup d’habitués des Boulevards. L’auteur de la pièce nouvelle n’a point une grande part à revendiquer dans le succès, qui appartient presqu’entièrement au maître des ballets, ou au décorateur, ou à celui qui a réglé les combats ; son ouvrage est froid et insignifiant, il a voulu vainement l’égayer par deux rôles comiques, dont les lazzis et les propos, contrastant trop avec les situations pénibles où se trouvent les principaux personages [sic], ont fini par exciter les murmures. Il n'y a réellement qu’un rôle qui soit passablement tracé. C’est celui de Zisca. Cette princesse est sur le point d’épouser le roi de l'île des Palmiers, surnommé le Grand Chasseur, dont une jeune Georgienne, jetée sur le rivage avec un Prince persan, son époux, devient la prisonnnière. Le Grand Chasseur est épris de ses charmes, et comme la loi de l'île condamne à mort tout Persan que le sort y conduit, il fait traîner le prince au supplice.
Zisca,dévorée de jalousie empêche, le sacrifice à la tête des Amazones qu’elle commande, mais le roi disperse bientôt cette milice révoltée et reprend son prisonnier. Pour cette fois, il va être livré aux flammes. Zisca donne une fausse alerte ; le Grand Chasseur croit que les Persans sont débarqués ; il vole à leur rencontre ; durant. ce tems, le prince persan est délivré, et secondé bientôt par les troupes de son parti, il triompha du roi, à qui il accorde généreusement la vie et la paix. Quelques personnes ayant demandé l’auteur, on est venu annoncer M. Loisel Tréogate. Mlle. Bourgeois, chargée du rôle de Zisca, a été appelée et a paru après la représentation ; il est difficile de se battre au sabre avec plus de force et d’adresse.
Faible succès pour cette pièce : Guilbert de Pixerécourt lui attribue dans la chronologie de ses œuvres 27 représentations parisiennes et 4 en province. Le grand spécialiste du mélodrame est habitué à mieux.
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