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Henriette et Verseuil

Henriette et Verseuil, opéra-comique en un acte, de Guillet (et Hus pour trois morceaux de chant), musique de Solié, 11 thermidor an XI (30 juillet 1803).

Théâtre de l’Opéra-Comique National.

Titre :

Henriette et Verseuil

Genre

opéra comique

Nombre d'actes :

1

Vers / prose

en prose, avec des couplets en vers

Musique :

oui

Date de création :

11 thermidor an XI (30 juillet 1803)

Théâtre :

Théâtre de l’Opéra-Comique national

Auteur(s) des paroles :

Guillet (et Hus pour trois morceaux de chant)

Compositeur(s) :

Solié

Sur la page de titre de la brochure,

Henriette et Verseuil, comédie en un acte, mêlée de chant ; Par M. Guillet ; Musique de M. Solier ; Représentée pour la première fois sur le Théâtre de l’Opéra-Comique National, le 11 Thermidor an XI. Les Paroles de trois Morceaux de Chant sont de M. Hus.

Courrier des spectacles, n° 2338 du 12 thermidor an 11 [31 juillet 1803], p. 2 :

[L’article s’ouvre par une assez longue discussion de la valeur de la pièce, qui a réussi, mais qui le doit largement à la qualité des interprètes : elle n’est « qu’un assemblage assez insignifiant de scènes dont quelques unes sont trop longues ; qu’un cadre où quelques personnages semblent tout étonnés de figurer » : le critique donne deux exemples de ces rôles qu’il estime inutiles. L’intrigue n’est guère originale : une fois de plus, un père veut marier sa fille au fils d’un ami mort, et l’auteur, en nouveau Marivaux, imagine de faire prendre une fausse identité à sa fille pour éprouver les sentiments du fiancé qu’on lui propose. Un cousin plein de suffisance tente de séduire celle qu’on ne lui destine pas, mais ce n’est pas lui que la jeune fille a choisi... Pas de jugement sur cette intrigue, c’est à la musique que le critique se consacre, pour dire qu’elle n’est guère remarquable (des morceaux « simples comme le sujet », mais elle contient des air bien chantés par d’excellents interprètes. Après avoir dit tout le bien qu’il pense des chanteurs-acteurs, il donne, sans commentaires, le nom des auteurs qui ont été demandés.]

Théâtre Feydeau.

Premiere représentation d’Henriette et Verseuil.

Cette piece a réussi ; mais cette premiere épreuve sera peut être suivie d’autres moins heureuses. Le public a écouté patiemment, l’indulgence a applaudi, les acteurs ont fait le reste. En effet, quoique les noms de deux des premiers virtuoses de ce théâtre manquassent sur l’affiche, et les citer c’est faire leur éloge, l’ouvrage n’en a pas été moins bien rendu ; aussi l’auteur doit-il en conscience aux acteurs une portion des suffrages qu’il a obtenus du public ; car sa production n’est qu’un assemblage assez insignifiant de scènes dont quelques unes sont trop longues ; qu’un cadre où quelques personnages semblent tout étonnés de figurer. Pourroit il par exemple faire connoître pour quel but il a écrit les rôles d’Oncle, joué par Juliet, et de Soubrette, joué par Mlle Rosette Gavaudan ? Une grande partie du public n’a pas cru devoir faire ces questions, et l’auteur doit s’estimer heureux de l’avoir trouvé dans son jour de clémence.

Un pere est sur le point de marier sa fille Henriette au fils de son ancien ami mort en Amérique. Il l’attend pour le jour même avec un oncle et un cousin de son âge. Connoissant le caractère indifférent de Verseuil, le pere engage sa fille à prendre pour quelques instans le caractere et le nom d’une cousine supposée, nommée Cécile ; ensorte qu’au moment où Verseuil, l’oncle et le cousin arrivent, le pere leur présente la prétendue cousine. Verseuil en est enchanté, le cousin Sainville ne fixe qu’elle ; il croit qu’un premier coup-d’œil a décidé la victoire, et il est triomphant. Verseuil au contraire veut recevoir de Cécile le prix d’un amour qu’il ne connoisoit pas encore ; le pere d’Henriette, l’oncle et la soubrette se cachent dans un cabinet d’où ils peuvent voir toute la scene entre les deux amans. On les surprend ; Verseuil fait parler son amour, Sainville ses prétentions ; la demoiselle se déclare, et le portrait qu’elle tire de son sein annonce que c’est Verseuil que son cœur a choisi.

La musique de cet opéra n’offre rien de ce qu’on appelle du tours de force. Tous les morceaux sont simples comme le sujet, mais en même tems il y règne une pureté, une réunion gracieuse de sons qui rappellent toujours le talent de l’aimable auteur du Secret. Il n’y a rien de plus frais que l’air chanté avec beaucoup de goût par Mlle Rosette Gavaudan ; le rondeau parfaitement chanté par Jausserand, les couplets de Juliet ont réuni alternativement tous les suffrages, ainsi que le sextuor dont la facture est infiniment savante et agréable.

Gavaudan a eu dans le rôle de Verseuil des momens pleins de vérité ; Jausserand dans celui de Sainville a peint avec exactitude la fatuité d’un jeune homme plein de son petit mérite. Messieurs Chenard, Juliet et Mad. Gavaudan ont rendu les autres rôles avec le talent qu’on leur connoit ; et les citer, c’est faire leur éloge.

Les auteurs ont été demandés : celui de sparoles est M. Guilliet, et celui de la musique M. Solié.

F. J. B. P. G ***.

Magasin encyclopédique, ou journal des sciences, des lettres et des arts, 9e année, 1803, tome II, p. 547 :

[Le début du compte rendu est clair : pas d’originalité dans une pièce qui reprend un sujet mille fois traité, et qui ne ménage aucun suspense. L’auteur des paroles doit son succès au compositeur, auteur d’une musique « simple et naturelle, mais expressive », comme à l’orchestre et aux acteurs, dont un nouveau remarqué.]

THÉATRE FEYDEAU.

Henriette et Verseuil.

Combien de fois n'a-t-on pas vu, au théâtre, un fat mis en rivalité avec un homme à sentiment, l'un éconduit, l'autre épousé. C'est pourtant encore le fond de la pièce jouée pour la première fois le 11 thermidor, et dont le titre n'annonçoit en effet rien de bien neuf. L'auteur, M Guillet, est un débutant un peu tardif dans la carrière dramatique. Il doit rendre grâce de son succès à la musique de Solié, simple et naturelle, mais expressive, et parfaitement exécutée par les acteurs et par l'orchestre. Jausserand, qui vient de rentrer à Feydeau, et qui a très-bien joué et chanté le rôle de Verseuil, a beaucoup acquis depuis son départ. Il a joué avec succès, dans les départemens, tous les rôles de l'emploi d’Elleviou.

Le Nouvel Esprit des journaux français et étrangers, tome premier, vendémiaire an XII [septembre 1803], p. 229 :

[Compte rendu rapide, un peu condescendant. L’auteur a des dispositions, mais sa pièce est terne. La musique est mieux jugée.]

Théâtre de l'Opéra-comique, rue Feydeau.

Henriette et Verseuil.

Bluette sans prétention, qui annonce des dispositions dans son jeune auteur, mais qui n'a presque pas de couleur. Musique adaptée aux paroles.

Nicole Wild, David Charlton, Théâtre de l'Opéra-Comique Paris : répertoire 1762-1972, p. 275, connaissent 5 représentations de la pièce.

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