Henriot et Boulotte

Henriot et Boulotte, parodie de Henri VIII en un acte, en prose, mêlée de chant, avec un prologue, de Morin de Voligny, 6 octobre 1791.

Théâtre de Molière.

D'après la base César, la pièce est une parodie d'auteur inconnu, ayant eu 9 représentations au Théâtre Molière du 7 octobre au 20 décembre 1791. Les autres éléments de la description sont proposé par André Tissier, Les spectacles à Paris pendant la Révolution, tome 1, p. 438.

Le Mercure universel du 6 octobre annonce la première représentation au Théâtre de Molière, p. 79. Dans le numéro du 7 octobre, il publie un compte rendu de la pièce p. 95.

[Le compte rendu commence par une présentation de la pièce, une parodie, genre dont il souligne la difficulté. Henriot et Boulotte est d'un faible niveau, et ne prend de sens que pour ceux qui ont vu la pièce parodiée, Henry VIII et Anne de Boulen, de Marie-Joseph Chénier. Le résumé de l'intrigue est vite fait, et la pièce ne vaut que par une farce (cet enfant dont il faut protéger la tête) et « quelques saillies assez fines ». Puis le critique invite le directeur du théâtre à mieux choisir ses pièces, l'indulgence dont le journal a fait preuve devant avoir une fin. Annonce final du compte rendu des Solitaires anglais.]

Théatre de Moliere.

L’on sait que le genre des parodies est ingrat et difficile. Il ne faut pas s’étonner d'en voir si peu de bonnes ; et si celle donnée hier sous le titre d'Henriot et Boulotte. ne peut être rangée dans cette classe. Cette production, que l’auteur appelle complaisamment un ouvrage, se refuse à « l’analyse ; d’ailleurs elle ne pourroit avoir de sel que pour les personnes qui ont vu Henry VIII et Anne de Boulen. En deux mots, monseigneur bat sa femme et n’en veut plus depuis qu’il a vu Jeannette ; l’enfant de Boulotte arrive ; il n’a que 5 pieds de haut : un grand bourlet garantit sa tête des coups qu'il peut se donner, et cette farce a beaucoup fait rire ; mais l’auteur ne doit pas exiger davantage, car si l’on excepte quelques saillies assez fines, la pièce ne vaut pas l’intention ; et tout ce qu’il en résulte, c’est que M. Chénier est parodié.

Pour ne point décourager une entreprise naissante, nous nous sommes jusqu’ici fait un devoir de l’indulgence, sans pourtant manquer à l’impartialité qui a toujours été notre guide ; mais nous devons donner une marque de notre zèle pour le bien de ce théâtre, en invitant le directeur à faire un meilleur choix des pièces qu’on lui présente.

Le Triomphe des femmes, ou les Solitaires anglais, drame en 3 actes, donné avant-hier, a réussi ; n’ayant pu assister à cette représentation, nous parlerons de la seconde.

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