Créer un site internet

Herman et Verner, ou les Militaires

Herman et Verner, ou les Militaires, fait historique en trois actes et en prose, de Favières, 27 floréal an 11 [17 mai 1803].

Théâtre Français de la République

Titre :

Herman et Verner, ou les Militaires

Genre

fait historique

Nombre d'actes :

3

Vers / prose

en prose

Musique :

non

Date de création :

27 floréal an 11 [17 mai 1803]

Théâtre :

Théâtre Français de la République

Auteur(s) des paroles :

Favières

Almanach des Muses 1804

Herman, capitaine d'un jeune soldat nommé Verner, s'est engagé sur sa parole d'honneur à lui donner son congé après trois ans de service. Ce terme est expiré. Verner, rentré dans le sein de sa famille, se prépare à conclure un hymen desiré depuis long-temps, lorsque le colonel du régiment refuse de signer le congé promis. Verner est désespéré ; mais Herman, fidèle à sa parole, donne sa démission de capitaine, et se présente comme soldat à la place de Verner. Assaut de générosité. L'empereur, instruit du dévouement d'Herman, l'élève au grade de major, et accorde à Verner son congé. Le jeune homme épouse sa maîtresse.

Des situations attachantes.

Sur la page de titre de la brochure, Paris, chez Huet, chez Charon, an 11 [1803] :

Herman et Verner, ou les Militaires, fait historique, en trois actes et en prose, Par M. Favières ; Représenté, pour la première fois, par les Comédiens sociétaires du Théâtre Français de la République, le 27 Floréal an 11.

La Décade philosophique, littéraire et politique,an 11, 3me trimestre, n° 25 du 10 prairial, p. 438-439 :

[Ouvert par le doute sur la réalité de l’anecdote, le compte rendu donne un résumé de la pièce qui en montre l’inconsistance. L’intrigue se réduit à un « combat de grandeur d'ame » dénoué de façon artificielle. Le jugement porté sur la pièce est sévère : s’il est possible de fonder une pièce sur « les actions généreuses et les sentimens d'héroïsme », il faut respecter des conditions strictes (vraisemblance, caractère dramatique, intérêt, lien des incidents avec le « nœud principal ». Ce n’est pas le cas ici : épisodes décousus, personnages inutiles, invraisemblances. La pièce a réussi grâce « à l'ensemble parfait du jeu des acteurs », et peut-être aussi au « dialogue, facile et naturel ». Favières est présenté comme auteur expérimenté de plusieurs opéras comiques (c’est une circonstance aggravante).]

Théâtre Français, rue de la Loi.

Hermann et Verner, ou les Militaires , drame en trois actes, en prose.

Une anecdote historique, fausse ou vraie, consignée dans quelques journaux, a fourni le sujet de cet ouvrage.

Un jeune villageois, nommé Verner, s'est engagé pour trois ans au service de l'empereur, dans la compagnie d’Hermann ; ce capitaine a reçu ce jeune soldat à la condition expresse de lui rendre sa liberté à l'expiration des trois années. Elles viennent d'expirer ; le jeune Verner enchanté se livre d'avance à la joie de retrouver ses parens et sa maîtresse, et de conclure un mariage qui doit faire son bonheur. Mais il plaît au colonel de ne vouloir pas signer le congé de Verner à moins qu'il ne se fasse remplacer. Le capitaine Hermann, et par amitié pour le jeune homme, et par respect pour sa promesse, donne , sans balancer, sa démission de capitaine et se propose pour remplacer le jeune soldat. Celui-ci, qui apprend la générosité d’Hermann, refuse son congé, et ce combat de grandeur d'ame, qui fait tout le sujet de la pièce, se termine à la satisfaction générale, parce que l'empereur, instruit du mérite et des bons services d’Hermann, lui envoie le brevet de major du régiment, promotion qui met le colonel dans l'impossibilité de pousser plus loin son entêtement.

Les actions généreuses et les sentimens d'héroïsme sont en général très-utiles à représenter quelquefois sur la scène ; mais il faut tâcher qu'ils soient vraisemblables et surtout dramatiques ; il faut encore que l'action soit attachante et que tous les incidens se lient fortement au nœud principal.

Il semblerait que la rapidité avec laquelle l'auteur a conçu et composé sa pièce ait nui à ses moyens de développement ; tous les épisodes sont décousus, et plusieurs personnages sont inutiles.

On ne çonçoit pas trop bien comment Hermann ayant engagé Verner pour trois ans , le colonel peut s'opposer au congé,. encore moins comment il peut accuser le jeune homme de désertion , bien moins encore comment il consent à l'échange proposé par Hermann.

Mais la pièce doit son succès à l'ensemble parfait du jeu des acteurs, surtout à celui de Baptiste aîné et de Mlle Mars. Le dialogue, facile et naturel, peut avoir également contribué à faire pardonner les invraisemblances du fond.

L'auteur, demandé par le public, s'appelle Favières ; c'est celui de plusieurs opéras comiques justement applaudis au théâtre Faydeau, et entre autres de Paul et Virginie.                  L. C.

Magasin encyclopédique, ou journal des sciences, des lettres et des arts, 9e année, 1803, tome 1, p. 257-258 :

[Le compte rendu s’ouvre sur un diagnostic bien pessimiste sur l’état du théâtre : trop d’auteurs produisant trop de pièces nouvelles, souvent mauvaises. Et même le Théâtre Français est condamné à s’abaisser des tragédies et des comédies aux drames ou aux « prétendus faits historiques », où on n’exige « ni style ni vraisemblance », et qui ne peuvent tomber. Si Hermann et Verner a réussi, c’est par le jeu des acteurs, car le sujet est mauvais, et il est de plus mal exploité. Après une rapide analyse du sujet, on ne revient pas sur la valeur de la pièce. Le critique se contente de dénoncer des personnages inutiles (simples moyens d’allonger la pièce) et donne .

THÉÂTRE FRANÇOIS DE LA RÉPUBLIQUE.

Hermann et Verner, fait historique en trois actes et en prose.

Si les auteurs n'ont jamais été plus féconds qu'à-présent, aussi n'a-t'on jamais vu plus de mauvais ouvrages. Les vingt théâtres de Paris donnent presque tous les jours des pièces nouvelles, et trouvent des auteurs pour les en fournir et des spectateurs pour les voir. Moins heureux que les petits spectacles, le théâtre François a vu tomber presque toutes ses nouveautés : n'ayant réussi ni dans ses tragédies, ni dans ses comédies, il donne des drames et des prétendus faits historiques, qui sont pour ce théâtre, ce que sont les mélodrames au boulevart, c'est-à-dire, que comme on n'y exige ni style ni vraisemblance, il est impossible de les voir tomber. La pièce d'Hermann et Verner a réussi, grace au jeu des acteurs; car le sujet n'etoit rien moins qu'heureux, et l'auteur n'a pas même su profiter des situations qui se présentaient d'elles-mêmes et qui auroient fait naître quelque intérêt.

Verner, jeune villageois, s'est engagé au service de l'empereur : son engagement expiré, il demande son congé qui lui est refusé par son colonel. Herman, son capitaine, qui avoit cru pouvoir lui promettre sa liberté, outré de la rigueur du colonel, se démet de son grade et offre de remplacer Verner qui refuse d'être libre à ce prix. Une lettre de l'empereur qui annonce l'élévation du capitaine au grade de major termine heureusement ces débats, et Verner, qui ne vouloit quitter le service que pour se marier, épouse sa maîtresse.

Il y a dans cette pièce des personnages qui ne servent qu'à l'alonger [sic], sans être utiles à l'action. Tels sont les rôies du caporal et du neveu du colonel.

L'auteur est M. Favières.                           T. D.

Magasin encyclopédique, ou journal des sciences, des lettres et des arts, 9e année, 1803, tome 2, p. 284 : annonce de la publication de la pièce.

Ajouter un commentaire

Anti-spam