L'Hôtel prussien

L'Hôtel prussien, comédie en cinq actes, en prose, de Ponteuil, 14 septembre 1791.

Théâtre de la rue Feydeau.

Titre :

Hôtel prussien

Genre

comédie

Nombre d'actes :

5

Vers / prose

prose

Musique :

non

Date de création :

14 septembre 1791

Théâtre :

Théâtre Feydeau

Auteur(s) des paroles :

M. Ponteuil

Mercure universel et correspondance nationale, tome 7, n° 201 du samedi 17 septembre 1791, p. 270 :

[Les débuts de l'Hôtel prussien n'ont pas été faciles : la pièce n'a réussi qu'au prix de coupures que le critique juge encore insuffisantes pour « chang[er] la pièce ». L'auteur a paru, il est connu par une autre pièce jouée en 1790 sur un autre théâtre avec plus de succès. Cet Hôtel prussien est de toute façon une fausse nouveauté, adaptation d'un drame allemand, déjà mis au théâtre sous un autre titre (mais je ne sais ni ou, ni quand, et si c'était déjà une œuvre de Ponteuil). Le résultat est de toute façon jugé mauvais : pas de cohérence, l'impression que tout s'enchaîne sans raison, de façon invraisemblable. Au lieu d'une intrigue, « une procession ». Le critique concède que les deux derniers actes ont de l'intérêt, mais il ne dit pas en quoi. Et il préfère consacrer les dernières lignes dont il dispose à parler d'une autre pièce et d'un chanteur prometteur.

Le Consentement forcé est une pièce de Guyot de Merville créée en 1738 et ayant connu un grand succès jusqu'à la fin du siècle et au-delà. L'allusion à l'accrochage « à l'écossaise » est plus mystérieux : l'Écossaise de Voltaire ?]

Theatre de la rue Feydeau.

L'Hôtel prussien. comédie en cinq actes, n’avoit eu, à la première représentation, qu’un succès fort contesté ; la seconde , donnée hier , a été beaucoup plus applaudie ; quelques coupures ont un peu resserré la marche, mais n’ont point changé la pièce. On a demandé l’auteur, qui a paru : c’est M. Ponteuil, auteur de l'Ecole des frères, jouée avec plus de succès au théâtre alors du Palais-Royal.

Ce drame, tiré de l’allemand, avoit déjà été donné sous le titre de l'Hôtel garni. Nous connoissons trop le prix du temps, dont on n’est jamais si avare qu’au spectacle, pour entrer dans le détail pénible d’une pièce dont les scènes sont accrochées à l'Ecossaise, au Consentement forcé, et en général à tous les drames du monde,

« Qui forment un peuple fort grand,
» Le créateur en a béni l'engeance. »

beaucoup d’entrées, de sorties, point de motifs, des événemens diffus, multipliés, maladroits, des confidences invraisemblables, en un mot, une procession, voilà la pièce, qui, malgré l’intérêt des deux derniers actes, et les efforts des acteurs, ne peut satisfaire les gens de goût.

On donnoit ensuite l'Histoire universelle ; M. Gavaudan, dont nous n'avions point jusqu’ici parlé du début, y déploie une voix fraîche et agréable ; perfectionné de plus en plus par une bonne méthode de chant, il peut remplir avec succès un emploi auquel l’appelle sa jeunesse. Le public lui a prodigué ses encouragemens.

L’Esprit des journaux français et étrangers, 1791, volume 12 (décembre 1791), p. 333-334 :

[La pièce adaptée de l’allemand, n’a pas trouvé grâce aux yeux du critique : comédie avec un seul rôle comique (c'est plutôt un drame), pièce sans originalité, intrigue inconsistante et dialogue banal. Une seule scène dramatique, mais même elle n’est pas neuve. La demande finale des auteurs semble suspecte au critique (songerait-il à une cabale ?).]

Théatre de la rue Feydeau.

Le mercredi 14 septembre, on a donné la premiere représentation de l'Hôtel prussien, comédie en cinq actes, en prose.

Cette piece est une espece de drame tiré de l'allemand : il n'y a guere qu'un mauvais rôle de niais qui puisse justifier le titre de comédie qu'on lui a donné. Le fond est celui de beaucoup d'autres drames. Un jeune homme, nommé Dorville, a contracté un mariage secret avec la fille d'un officier sans le consentement de ses parens. Réduit à l'indigence, il ne peut payer son hôte : il n'a de ressource que dans les émolumens d'une place qu'on lui a promise ; mais on lui manque de parole. Un faux ami, nommé le baron de Dort, profite de cette situation pour chercher à séduire Mme. Dorville par ses offres, & à éloigner le mari par des impostures & des bassesses. Cependant par le plus grand hasard du monde, les peres des deux époux se trouvent tous deux dans l'Hôtel prussien : on découvre les viles manœuvres du baron, & le pere de Mme. Dorville ratifie son mariage.

Cette action est noyée dans une longue suite de scenes oiseuses & dans le dialogue le plus commun. Un seul endroit a prouvé quelques intentions dramatiques : c'est la scene où le pere de Dorville raconte à celui de la jeune femme, qui est son ami, l'histoire d'un pere dur qui a contrarié l’inclination de sa fille, & qui refusa obstinément de se laisser fléchir : l'autre condamne hautement tant de barbarie : Eh bien ! c'est vous-même qui en êtes coupable, réplique son ami. Cette idée n'est pas plus neuve que le reste de la piece.

Quelques personnes ont demandé beaucoup l'auteur : on a nommé M. Ponteuil.

D’après la base César, la pièce n'a eu que 2 représentations, les 14 et 16 septembre 1791.

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