Il faut le voir pour le croire, ou le Cerf aéronaute, par MM. Franconi, 5 avril 1815.
Cirque olympique des sieurs Franconi.
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Titre :
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Il faut le voir pour le croire, ou le Cerf aéronaute
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Genre
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spectacle avec animaux
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Musique :
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oui
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Date de création :
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5 avril 1815
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Théâtre :
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Cirque olympique des sieurs Franconi
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Concepteur(s) :
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MM. Franconi
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Dans Les Animaux savants, ou Exercices des chevaux de MM. Franconi, du cerf Coco, du cerf Azor..., de Madame B***, née de V....l (Paris, 1816), une gravure représente les « Exercices du cerf Coco et [l’]Ascension du cerf Azor ». Elle précède un texte à la gloire d’un spectacle que l’auteur fait revivre à travers le syeux d’enfants assistant au spectacle des « animaux savants » de Franconi. Le cerf aéronaute, c’est l’illustre Coco, qu’on fait entrer dans la nacelle d’un faux ballon qu’on fait monter vers le plafond par une corde et une poulie avant qu’on ne mette le feu à des feux d’artifice qui ne semblent pas avoir ému « le valeureux cerf (p. 55-59).
Journal de l’Empire, 25 avril 1815, p. 2 :
[Les feuilletons sont rares dans le Journal de l’Empire en ce mois d’avril, politiquement compliqué (les Cent-Jours), et celui du 25 avril tente de combler le retard pris dans l’analyse des nouveautés théâtrales. Après deux autres spectacles des Franconi (Diane et les Satyres, Orsino), il s’agit maintenant du voyage aérien du cerf Coco. Spectacle spectaculaire, qui a emballé le public. Il n’y a rien d’autre à en dire (le Nain jaune se demande peut-être pourquoi le critique du Journal de l’Empire rend compte d’un tel spectacle, finalement assez éloigné du théâtre).]
MM. Franconi qui savent combien la variété a de charme pour les Français, ne négligent rien pour satisfaire leur goût dominant ; ils nous ont fait voir Coco sous bien des formes différentes, et toujours avec succès : le voici maintenant transformé en aéronaute. Une assemblée nombreuse et choisie s'étoit réunie au Cirque pour voir le voyageur aérien d'une nouvelle espèce : son ascension a eu un brillant succès ; il s'est élevé avec un imperturbable sang-froid au milieu des feux et des gerbes qui se croisoieut de toutes parts ; il a plané quelque temps à la hauteur du lustre ; et enfin il est redescendu lentement au milieu des acclamations et des bravos de tous les spectateurs : il faut le voir pour le croire.
Le Nain jaune, n° 360 (cinquième année) du 10 avril 1815, p. 13-14 :
[L’essentiel de l’ironie dépensée par le Nain jaune s’adresse à l’illustre critique du Journal de l’Empire auquel la revue satirique voue une haine solide. Il est accusé ici de faire des articles complaisants en échange d’une loge à l’année (ce n’est finalement pas grand chose). Le spectacle lui-même est vite jugé : du dressage. peu de spectateurs.]
Cirque Olympique. – M. Geoffroy, qu’êtes-vous devenu ? Tel doit être le cri de douleur des écuyers Franconi. Quel lecteur de feuilleton ne se rappelle en effet les éloges pompeux prodigués aux comédiens quadrupèdes du Cirque Olympique par le même Aristarque qui déchirait Talma ? Un petit compliment périodique réveillait l'attention des indifférens qui auraient pu oublier ou négliger Coquette et Coco. M. Geoffroy avait la double attention de rappeler à ses abonnés les merveilles de ces intéressantes bêtes, et de faire souvenir les malins qu’il avait une loge à l’année dans ce joli spectacle.
Le Nain Jaune, qui n’a dans aucun théâtre une loge qui lui soit donnée par l’administration, n’est pas obligé de payer sa place en complimens ; et, dans son indépendance, il s’armerait du fouet de la critique même contre les chevaux, si par hasard ils se montraient moins dignes des savantes leçons de leur illustre Automédon.
MM. Franconi , auxquels on ne peut pas refuser une grande activité, et surtout une grande patience, sont parvenus à soumettre le cerf Coco aux exercices qui semblent les plus incompatibles avec son caractère craintif. Ils viennent de le transformer aujourd’hui en voyageur aérien : ce qui prouve qu’une bête peut monter dans un ballon. Nous en avions déjà d’autres preuves.
Le Cerf aéronaute me paraît digne d'exciter, plus qu'il ne le fait, la curiosité française. L’affiche, porte en gros caractères : Il faut le voir pour le croire ; si j'en juge par le nombre de spectateurs qui garnissaient la salle, il doit y avoir encore bien des incrédules.
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