Inès et Pédrille, ou la Cousine supposée

Inès et Pédrille, ou la Cousine supposée, comédie en trois actes et en prose, de Delestre-Poirson et Victorin, 22 avril 1813.

Théâtre de l’Odéon [Théâtre de l’Impératrice].

Victorin, c'est, semble-t-il, Victorin Fabre, d'après la Bibliothèque dramatique de Monsieur de Soleinne.

Titre :

Inès et Pédrille, ou la Cousine supposée

Genre

comédie

Nombre d'actes :

3

Vers / prose

en prose

Musique :

non

Date de création :

22 avril 1813

Théâtre :

Théâtre de l’Odéon (théâtre de l’Impératrice)

Auteur(s) des paroles :

Delestre-Poirson et Victorin

Sur la page de titre de la brochure, à Paris, chez Fages, mai 1813 :

Inès et Pédrille, ou la Cousine supposée, comédie en trois actes et en prose, par MM. Delestre-Poirson et Victorin, Représentée pour la première fois, sur le Théâtre de l’Odéon, par les Comédiens ordinaires de S. M. l’Impératrice et Reine, le 22 avril 1813.

 

Liste des personnages :

PERSONNAGES.

ACTEURS.

BERNARDILLE, riche joaillier de Tolède.

M. Chazel.

LÉONOR, sa pupille.

Mme. Perroud.

DONA THÉRÈSE.

Mme. Descuillée.

PÉDRILLE, valet de Thérèse.

M. Perroud.

INÈS, sœur de Pédrille

Mlle. Delattre.

FABRICE, courrier.

M. Talon.

L'ALCADE.

M. Edouard.

PASCAL, valet de Bernardille.

M. Azema.

Deux valets de Bernardille.

Un notaire.

Alguazils.

Personnages muets.

La Scène est à Tolède.

Le décor change à chaque acte :

  • pour l'acte premier  

Le Théâtre représente une salle de la maison de Bernardille.

  • pour l'acte II :

Le Théâtre représente au fond le Prado, et des maisons sur le devant. On distingue celle de dona Thérèse.

  • pour l'acte III :

Le Théâtre représente le salon de D. Thérèse.

La pièce s'achève par un vaudeville dont le dernier couplet cherche à obtenir l'indulgence du public :

LÉONOR, au Public.

Or, Messieurs, l'auteur de l'ouvrage
Que l'on juge en ce moment-ci,
S'il n'obtient pas votre suffrage,
Tristement prendra son parti ;
Mais il voudrait avoir su plaire,
Et nous désirons avec lui,
Voir les loges et le parterre,
De l'auteur, prendre le parti.

Journal des arts, des sciences, et de littérature, Volume 13, n° 219 (quatrième année), 25 avril 1815 :p. 113 :

[Leur pièce étant jouée après le Faux Imposteur victime d'une « terrible catastrophe », les auteurs d’Inès et Pédrille ont sans doute éprouvé une grande crainte pour leur propre pièce, mais leur pièce a été mieux accueillli, même si le critique en montre bien les défauts : un sujet usé (le tuteur trompé par la pupille, avec mariage final avec l’amant), une intrigue assez faible, des incidents pas très neufs, ni assez nombreux. On attendait plus du couple qui donne son nom à la pièce, qui néanmoins « marche bien », et conserve son intérêt jusqu’à la fin. Le dialogue est naturel, ce qui est de plus en plus rare, et les mots heureux ne sont pas plaqués sur la situation, mais sont inspirés par elle. Les tentatives de siffler la pièce ont été vite neutralisées, et les auteurs ont pu être « demandés et nommés ».]

Quoi qu'il en soit,si les auteurs d' Inès et Pédrille étaient dans la salle, s'ils ont été témoins de la terrible catastrophe du Faux Imposteur, s'ils ont entendu les signes aigus du mécontement [sic] du parterre, ils devaient en tirer de funestes présages. Mais lorsque la toile se leva pour eux, l'orage était appaisé, et les premières scènes de la comédie ne contribuèrent pas peu à ramener le calme et la sérénité, Inès et Pédrille est une pièce d'intrigue tirée en partie de l'immortel roman de Gilblas Comme. dans tous les ouvrages de ce genre : deux amans bien épris, un valet fripon, une rusée soubrette, s'entendent pour duper un tuteur, une tante, un alcade : et comme les auteurs ont toujours soin de ne donner précisément à ceux-ci que la dose d'esprit qu'il leur faut pour n'être pas tout à fait des imbécilles, c'est toujours l'amour qui triomphe pour la plus grande édification de la jeunesse. L’intrigue n'est peut être pas bien forte, ni les incidens assez neufs, assez multipliés : on voudrait qu'Inès et Pédrille, ces maîtres passés en fourberies, eussent plus souvent occasion de faire éclater les rares talens qu'ils ont reçus du ciel, mais la pièce marche bien : l'intérêt se soutient jusqu'à la fin. On remarque dans le dialogue un naturel qui devient de plus en plus rare aujourd'hui, et l'on sent que les mots heureux, répandus dans l'ouvrage, sont inspirés par la situation.

Quelques sifflets, que la première pièce apparemment n'avait fait que mettre en haleine, ont essayé de troubler le succès de la seconde : mais le parterre, qui a voulu que rien ne nuisit à l'accueil favorable qu'elle recevait, a pris, avec raison, le parti des auteurs. Ils ont été demandés et nommés : ce sont MM. Delestre et Victorin.

Magasin encyclopédique, ou journal des sciences, des lettres et des arts, 18e année, 1813, tome III, p. 171 :

[Le Théâtre de l’Impératrice n’est pas au mieux en 1813, et il cherche le succès de tous côtés. Deux pièces jouées le même jour pour une représentation au bénéfice d’un acteur ont eu un succès inégal : l’une, le Faux Imposteur, est tombée, l’autre, Inès et Pédrille a mieux réussi (mais c’est peut-être simplement par comparaison avec la première...). Son intrigue est d’une banalité extrême : une pupille qui trompe son tuteur avec l’aide de domestiques, pour épouser son amant. C’est vrai qu’« il n'y a rien de bien neuf dans tout cela ».]

ODÉON. THÉATRE DE L'IMPÉRATRICE.

Ce théâtre vient d'engager quelques sujets pour réparer sa troupe. Martelli, qui joue depuis long-temps les premiers rôles en province, y a débuté avec succès, ainsi que Mademoiselle Desbordes.

On a donné, il y a quelque temps, au bénéfice de Péroud, une représentation dans laquelle on a joué deux pièces en trois actes. L'une étoit intitulée le Faux Imposteur, l'autre Inès et Pédrille. La première a été sifflée dès les premières scènes. Voici quelques mots sur la seconde.

Leonora, suivant l'habitude de toutes les pupilles de comédie, hait à la mort son tuteur, et aime le jeune Léon. A l'aide d'un fripon, nommé Pédrille, frère d'Inès, fille très-serviable, il parvient à enlever sa maîtresse. Il la conduit chez sa tante, bonne dame très-crédule, à qui il la présente sous le nom à'Elvire, sa prétendue. Le tuteur arrive, un écrin à la main, pour vendre des diamans. On l'invite, en qualité de témoin, à signer le contrat de mariage. Il signe, et ne reconnoît sa chère pupille que lorsque l'alcade, envoyé à la poursuite de la belle, entre pour s'en saisir.

Il n'y a rien de bien neuf dans tout cela: mais la première pièce a fait paroître la seconde passable. Elle est de MM. Delestre et Victorin.

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