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L’Ile de l’Espérance, ou le Songe réalisé

L’Ile de l’Espérance, ou le Songe réalisé, pièce allégorique en un acte mêlée de vaudevilles, à l’occasion de la paix générale, de Marc-Antoine Désaugiers, Gentil en société avec Brazier, 6 juin 1814.

Un bon nombre de bibliographies ne signalent pas Brazier comme auteur de la pièce.

Théâtre des Variétés.

Titre :

Ile de l’Espérance (l’), ou le Songe réalisé

Genre

pièce allégorique mêlée de vaudevilles

Nombre d'actes :

1

Vers / prose

en prose, avec des couplets en vers

Musique :

vaudevilles

Date de création :

6 juin 1814

Théâtre :

Théâtre des Variétés

Auteur(s) des paroles :

Marc-Antoine Désaugiers, Gentil en société avec Brazier

Magasin encyclopédique, ou journal des sciences, des lettres et des arts, 19e année, 1814, tome III, p. 394 :

[Comme il s’agit de célébrer la paix (en juin 1814, c’est bien sûr la chute de l’Empire qu’on célèbre), la pièce répond à une attente du public (à moins que le critique ne choisisse d’améliorer le réel...). Une allégorie pas si facile (les betteraves, le pastel ?). Mais un pavillon français ramène d’exil ceux qui sont partis, certainement depuis longtemps. Vision idyllique d’une paix qui n’est pourtant pas si glorieuse.]

THÉATRE DES VARIÉTÉS.

L'Ile de l’Espérance, vaudeville en un acte.

Les allégories sont toujours froides au théâtre. Celle-ci a dû son succès à l'intention des auteurs, qui ont choisi ce cadre pour célébrer la paix.

L'Espérance, la Gaieté, l’Amour, figurent dans la pièce avec des personnages qui attendent un gouvernement qui fasse le bonheur de leur patrie dont ils sont exilés. L'un d'eux s'amuse à planter des betteraves pour faire du sucre, et l'autre du pastel pour faire de l'indigo. Le Capitaine Desiré arrive sur un vaisseau portant pavillon français; il leur annonce la paix et le bonheur, et il les reconduit dans leur patrie. Cette pièce est de MM. Desaugiers, Gentil et Brazier.

Théodore Muret, L’Histoire par le théâtre 1789-1851, deuxième série, la Restauration, p. 31-32 :

[Le chapitre I rend compte de ce qui s’est passé dans les théâtres parisiens après la chute de Napoléon Ier. Il rapporte en particulier le succès de deux vaudevilles joués en mai et juin, le Retour des Lis et l’Ile de l’Espérance.]

Dans un autre vaudeville de Désaugiers et Gentil, en société avec Brazier, l'Ile de l'Espérance, jouée également aux Variétés, nous retrouvons des couplets dans le même sens :

Aux plaines où l'on se battait
On rit, on chante et l'on s'embrasse.
Du triste canon qui grondait
Le gai flacon a pris la place.
Le tambourin seul va ronflant....
Tout a changé du noir au blanc.
.   .   .   .   .   .   .   .   .   .   .   .   .   .
.   .   .   .   .   .   .   .   .   .   .   .   .   .
Vous allez tous dans un instant
    Entendre ces murailles
Retentir de bruit éclatant
    Du signal des batailles.
  Mais quel que soit son fracas,
  Ne vous en alarmez pas.
    Ce n'est plus Mars qui tonne.
L'airain trop longtemps destructeur,
    Après vingt ans s'étonne
    D'annoncer le bonheur.

La France éprouvait donc, en 1814, le besoin absolu de la paix, et ce vœu si ardent fait concevoir comment d'autres sentiments purent se taire ou s'amoindrir par la satisfaction accordée à celui-là. Grande leçon que l'histoire recueille, même quand elle a pour interprètes des auteurs de vaudevilles !

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