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Jacques Callot à Nancy (Coster et Dumolard)

Jacques Callot à Nancy, vaudeville-anecdote en un acte, de Coster et Dumolard, 26 juin  1813.

Théâtre du Vaudeville.

Il existe une autre pièce portant ce titre, celle d’Eugène Decour, jouée pour la première fois à Paris, sur le Théâtre des Jeunes Elèves, rue de Thionville, le 4 Brumaire an 14 (26 octobre 1805) (chez Allut et chez Martinet, 1806).

Titre :

Jacques Callot à Nancy

Genre

vaudeville-anecdote

Nombre d'actes :

1

Vers / prose ?

en prose, avec des couplets en vers

Musique :

vaudevilles

Date de création :

26 juin 1813

Théâtre :

Théâtre du Vaudeville

Auteur(s) des paroles :

Auguste *** et Dumolard

Magasin encyclopédique, ou journal des sciences, des lettres et des arts, 18e année, 1813, tome IV, p. 193 :

[La pièce repose sur une anecdote, que le compte rendu raconte d’entrée. Sa mise en pièce de théâtre souffre de l’absence d’intrigue comme de « connoissance de la scène », compensée par « quelques jolis couplets ». Un reproche : l’abus « de jeux de mots du plus mauvais ton » (l’exemple donné ne convainc pas complètement. Signe de la réussite de la pièce, les auteurs ont été nommés.]

THÉATRE DU VAUDEVILLE.

Jacques Callot à Nancy, vaudeville-anecdote en un acte, joué le 26 juin.

Louis XIII, ayant pris Nancy en 1631, proposa à Callot de représenter cette nouvelle conquête, comme il avoit fait la prise de la Rochelle. Callot supplia S. M. de l'en dispenser. Quelques courtisans voulant l'y obliger, il répondit, qu'il se couperait plutôt le pouce que de rien faire contre l'honneur de son prince et de sa patrie. Le Roi reçut son excuse, et dit que le Duc de Lorraine étoit heureux d'avoir des sujets si fidèles.

Tel est le trait honorable que les auteurs ont mis au théâtre. Il n'y a dans la pièce nulle intrigue, nulle connoissance de la scène; mais quelques jolis couplets. Il est fâcheux que l'ouvrage soit déparé par des jeux de mots du plus mauvais ton, tel que celui du sculpteur ivrogne qui dit qu'il va s'enrôler dans les compagnies grises.

La pièce a réussi. Elle est de MM. Auguste *** et Dumolard.

L’Esprit des journaux français et étrangers, tome VII, juillet 1813, p. 296-297 :

[Une pièce sans intérêt ni action, des scènes décousues, qu’aucun nœud ne réunit, mais qui réussit quand même, parce qu’elle a « de la gaîté, de jolis couplets, des saillies heureuses, des mots plaisans », et c’est suffisant pour plaire au parterre. Le compte rendu résume assez vite la non-intrigue la pièce, à savoir le refus patriotique de Callot de graver le siège de Nancy par Richelieu. Il met cette anecdote en lien avec une anecdote comparable concernant le peintre et ivrogne Lantara (qui refuse d evendre un dessin à vil prix, et le déchire). L’action de Lantara est moins noble que celle de Callot, mais la pièce qui la célèbre, Lantara, ou le Peintre au cabaret, est meilleure. On a cru bon d’introduire dans la pièce une intrigue sentimentale (un tuteur ayant décidé de donner sa pupille au meilleur défenseur de Nancy : c’est Callot qui est choisi). Le critique reproche à Callot de s’être vanté de sa belle action, mais c’est sans doute pour avoir l’occasion de citer deux vers empruntés à la Pucelle de Voltaire, à la fin du chant XIV. Les auteurs ont été nommés.]

Callot à Nanci [sic].

Avec de l'esprit on se tire toujours d'affaire, et quoiqu'il n'y ait dans ce vaudeville ni intérêt, ni action, qu'on n'y voie guère qu'une suite de scènes décousues, qui se succèdent sans avoir l'air d'être liées entre elles par aucun nœud la pièce a réussi.. De la gaîté, de jolis couplets, des saillies heureuses, des mots plaisans ont suffi au. parterre. Pauvre parterre, il n'est pas toujours si bien, traité !

Callot, l'un des plus habile et des plus laborieux artistes dont la Lorraine se glorifie, avait été choisi pour éterniser le souvenir des conquêtes du cardinal de Richelieu. Le prélat, quoiqu'il prit [sic] des villes à-peu-prés comme il faisait des tragédies, n’en tenait pas moins à ses succès militaires. Déjà Callot avait gravé pour lui la vue du siège de La Rochelle, ville dont le ministre avait dirigé l'attaque, et qu'il se vantait d'avoir prise malgré trois rois. Quand il eut enlevé Nanci au duc de Lorraine, Callot fut chargé d'élever un nouveau monument à la gloire, du cardinal-ministre. L'artiste refusa, et dit qu'il aimerait mieux ne jamais travailler que de faire quelque chose de contraire à l'honneur de son pays et de son. prince.

Une boutade du peintre Lantara a fourni le sujet d'une des plus jolies pièces qui soit au répertoire du Vaudeville. Lantara déchire le dessin, qu'il vient de faire plutôt que de le vendre à vil prix. Callot refuse d'employer sou burin à consacrer les malheurs de sa patrie, au risque de compromettre sa fortune et peut-être sa liberté. Cette action est tout autrement importante que l'autre ; mais ce ne sont pas les plus belles actions qui ont fait faire les meilleures pièces, et Lantara, tout ivrogne qu'il était, a mieux inspiré les auteurs qui ont voulu le célébrer, que le sage et généreux Callot. Dans la pièce, on a donné une maîtresse à Callot. Cette maîtresse est fort jolie, puisqu'elle est représentée par Mlle. Rivière. Mais ce n'est que pour la forme que Callot est amoureux, et l'on voit bien que si le tuteur de la jeune personne ne voulait pas consentir au mariage, il se consolerait aisément. Ce tuteur ne sait pas trop ce qu'il veut ; mais comme il a déclaré que la main de sa pupille appartiendrait à celui qui se distinguerait le plus pendant le siège, et que l'action de Callot est regardée comme fort au-dessus des exploits de ceux qui ont rendu la ville au bout de deux jours, la demoiselle revient de droit à l'artiste. Je suis seulement fâché que Callot se vante à sa sœur de sa belle action :

Il est aisé, mais il est beau pourtant,
D'être modeste alors que l'on est grand.

La pièce est de MM. Auguste et Dumolard.

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