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Jacques dans la forêt

Jacques dans la forêt, 11 vendémiaire an 9 [3 octobre 1800].

Théâtre de Molière.

Courrier des spectacles, n° 1311 du 14 vendémiaire an 9 [6 octobre 1800], p. 2 :

[Pour conclure la représentation d'inauguration du Théâtre de Molière, après Un trait d'Helvétius, une pantomime dialoguée, Jacques dans la forêt. Le compte rendu de la comédie a été fait dans le numéro précédent, c'est au tour de ce Jacques dans la forêt d'être présenté. Apparemment, la représentation a été agitée, mais le critique a pu suivre le spectacle. Pour l'essentiel il en résume l'intrigue, les aventures d'un jeune homme qui doit enlever sa bien aimée s'il veut pouvoir l'épouser, l'enlèvement obligeant quasiment le père de la jeune fille de la donner en mariage au ravisseur. Pour cela, Jacques a besoin de l'aide de son cousin, et surtout d'une fée dont l'intervention est décisive : elle écoute les vœux de la jeune fille et libère les deux cousins tandis que le père consent enfin au mariage. Pas de commentaire, l'article s'achève par l'évocation de la danse qui achève le spectacle, et qui est exécutée par une petite danseuse au talent plus que précoce : elle a sept ans et a toutes les qualités : légèreté, souplesse, aplomb. On sait par ailleurs combien les gens du temps aiment les enfants prodiges (la petite Hullin...).]

Théâtre de Molière.

Le bruit qui a régné durant presque toute la représentation de Jacques dans la Forêt, ne nous a pas néanmoins empêché de suivre cette pièce, dont voici le sujet :

Jacques, premier garçon de ferme chez Richard, pere de Nicolette, aime celle-ci et en est aimé. Mais Richard préfere à un domestique le fils du sénéchal du lieu, M. Christophe, sot et arrogant jeune homme, qui croit faire beaucoup d’honneur à Richard en épousant sa fille. Trompé par Christophe, le fermier congédie son fidèle serviteur, et avec lui son cousin Blaise. Jacques désespéré forme le projet d’enlever Nicolette. Il la trouve endormie et l’emmène, secondé par son cousin, jusques dans la forêt. Là est une cabane où Jacques dépose Nicolette, tandis qu’il veille, dans la crainte d’être poursuivi. Il fait nuit. Blaise tremble de peur ; il croit aux revenans : et bientôt, en effet, par la puissance d’une fée qui habite celte forêt, différentes apparitions s’offrent aux yeux de Jacques et de Blaise.

Richard parcourt la forêt pour découvrir sa fille. Christophe, qui le suit, accablé de fatigue et mourant de frayeur, reste sur la place ; et bientôt Jacques, qui le reconnoît, le force au combat. Il parvient à échapper, rejoint Richard et le ramène-au lieu où Jacques l’a provoqué. La Fée s’y rend aussi, et d’un coup de baguette elle dénonce Nicolette aux yeux de son père ; Jacques et Blaise sont enchaînés dans la cabane ; mais la Fée, à la prière de Nicolette, brise leurs fers, et Richard, revenu de ses préventions contre Jacques, lui donne sa fille en mariage.

A cette pièce a succédé un divertissement, dans lequel la jeune Elise, âgée de 7 ans, a réuni tous les suffrages pour sa légèreté, sa souplesse, et sur-tout pour un aplomb extraordinaire dans un âge aussi tendre.

Le nom de l'auteur n'est pas donné (mais la représentation ne s'est pas bien passée : elle semble n'avoir connu que deux représentations, les 11 et 14 vendémiaire an 9 [3 et 6 vendémiaire an 9]).

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