La Leçon des fermiers, ou Je lui pardonne sa fortune, comédie en 2 actes, par le C. d'Orvigny, 21 ventôse an 5 [11 mars 1797].
Théâtre de Montansier
Almanach des Muses 1798.
Sur la page de titre de la brochure, Paris, Barba, an V :
La Leçon des fermiers, ou je lui pardonne sa fortune, comédie en deux actes, Représentée sur le Théâtre de la Citoyenne Montansier, le 21 Ventôse, an 5. Par le c. d'Orvigny.
Courrier des spectacles, n° 67 du 24 ventôse an 5 (14 mars 1797), p. 3 :
[Présenté sous un titre assez différent de celui de la brochure, la nouvelle pièce, attribuée à Dorvilliers (quand la brochure l’attribue à d’Orvigny (Dorvigny) a obtenu un succès jugé mérité par le critique. Il donne ensuite le sujet de cette pièce, une intrigue morale au possible, avec un homme qui s’est enrichi, mais qui ne songe qu’à faire bon usage de sa fortune nouvelle malgré les récriminations de sa femme, et un jeune homme bien malheureux qui voudrait se marier et s’établir, et n’y arrive que parce qu’il trouve auprès du fermier enrichi un secours généreux : il peut acquérir une ferme et épouser celle qu’il aime. Le jugement porté sur la pièce est très positif : elle est « généralement bien jouée », et surtout elle est d’une valeur morale supérieure, ce dont le critique loue l’auteur.]
Théâtre Montansier.
La pièce donnée hier à ce théâtre sous le titre de : Je lui pardonne sa fortune, ou Leçon aux Fermiers, a eu le plus grand succès. L’auteur est M. Dorvilliers ; il a été demandé, et est venu recueillir du public les applaudissemens les mieux mérités. Voici le sujet de cette pièce :
Gros-Jean, ancien jardinier de M. de Merinval, a gagné à son service de quoi acheter une grosse ferme que ce dernier a été forcé de vendre par le malheur des circonstances. Gros-Jean fait le meilleur usage de sa fortune, en soulageant non-seulement ses voisins, mais tous ceux qu’il sait être malheureux. Sa femme, enivrée de sa nouvelle fortune, contrarie le penchant qu’il a à obliger ; mais il ne le suit pas moins lors qu’il en trouve l’occasion. Guillaume, fils de M. de Merinval, se trouve après la mort de son père sans aucune ressource, et obligé pour subsister, de servir, en qualité de garçon, chez Lucas, autre fermier voisin de Gros-Jean. Ce dernier a une fille dont Guillaume est devenu amoureux. Il craint de s’en voir séparé en voyant Lucas sur le point de vendre son bien. La jeune fille persuade à son amant d’entrer au service de son père. Celui-ci, quoique touché des manières et de la physionomie de Guillaume ne, veut point le recevoir sans bien le connoître. Guillaume est obligé de lui remettre ses papiers, qui le font reconnoître pour le fils de M. de Merinval. Gros-Jean, charmé de cette découverte, et de pouvoir être utile au fils de son bienfaiteur, fait pour lui l’acquisition de la ferme de Lucas. La femme de Gros-Jean se plaint de la nouvelle générosité de son mari ; mais celui-ci l’appaise en remettant à Guillaume un pot de fleurs rempli d’argent qu’il a trouvé dans un coin de la maison de son père, et qu’il a toujours regardé comme un dépôt sacré : Guillaume obtient la main de sa maîtresse.
Cette pièce a été généralement bien jouée. M. Amiel sur-tout a rendu le rôle de Gros-Jean avec un naturel et une vérité qui lui ont attiré tous les suffrages.
On ne sauroit trop louer l’auteur, des heureuses applications qu’il a faites aux nouveaux enrichis, et des leçons utiles dont son ouvrage est rempli.
L. P.
La base César connaît 9 représentations de la pièce, du 22 mars 1797 (mais elle a été obligatoirement jouée avant le 14 mars, date de son compte rendu dans le Courrier des spectacles) au 3 juin de la même année. Il faut dire que le même journal ne donne pas régulièrement le programme du Théâtre Montansier.
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