La Locandiera

La Locandiera, opéra italien en trois actes, du signor Poggi (ou Tonioli ?), musique de Paisiello et d’autres, 29 février 1792.

Théâtre de la rue Feydeau.

Titre :

Locandiera (la)

Genre

opéra italien

Nombre d'actes :

3

Vers / prose

 

Musique :

oui

Date de création :

29 février 1792

Théâtre :

Théâtre de la rue Feydeau

Auteur(s) des paroles :

Poggi (ou Tonioli ?)

Compositeur(s) :

Paisiello (mais d’autres aussi)

Le Mercure français n° 15 du 14 avril 1792, p. 56, choisit de ne pas perdre de place pour rendre compte de la Locandiera, qu’il appelle la Locanderia : c’est un échec, et il préfère parler d’une pièce sur le même sujet, la Jeune Hôtesse. Attitude peu courante pour un critique du temps !

Mercure universel, tome 13, n° 366 du jeudi premier mars 1792, p. 15-16 :

[Avec les comptes rendus d'opéras italiens, il n'y a pas de surprise à attendre. Celui-ci « a obtenu quelque succès », ce qui n'est qu'un demi compliment. Pour savoir de quoi il s'agit, le critique se contente à renvoyer à ce quil a écrit d'un autre opéra. A part quelques accessoires, fonds et scènes sont les mêmes. Un accessoire intéressant, « un marquis ridicule » bien joué par un chanteur « dont le talent tire parti des plus mauvais rôles » (c'est un compliment paradoxal !). Le critique donne une liste de morceaux remarquables, en précisant qu'ils sont « de différens auteurs ». Ils ne suffisent pas pour que l'opéra produise un effet remarquable : il est « au-dessous de plusieurs ouvrages qui ont marqué à ce théâtre ». Un chanteur et une chanteuse sont mis en avant.]

Theatre de la rue Feydeau.

La Bella Locandiera, opéra bouffon en trois actes, donné hier à ce théâtre, pour la première fois, a obtenu quelque succès.

Il nous suffira, pour en expliquer le sujet de citer notre article de la Jeune Hôtesse, représentée, il y a environ un mois, au théâtre de la rue de Richelieu. Le fonds est absolument le même, ainsi que la plupart des scènes ; on trouve quelques accessoires, entre autres un marquis ridicule, parfaitement joué par M. Rafanelli, dont le talent tire parti des plus mauvais rôles.

La musique est de différens auteurs. On distingue un Duo au premier acte, un quatuor, un canon, une scène de colère, la finale du second et celle du troisième acte. Néanmoins cet opéra a produit peu d'effet, et reste au-dessous de plusieurs ouvrages qui ont marqué à ce théâtre.

Mademoiselle Morichelli a chanté avec sa supériorité ordinaire, le rôle de la jeune hôtesse, et M. Viganoni ne mérite pas moins d’éloges dans celui du chevalier.

L’Esprit des journaux français et étrangers, 1792, volume 5 (mai 1792), p. 314-315 :

[Compte rendu sévère : «  un long amas de scenes incohérentes, mal adroitement bouffones, & amenées sans vraisemblance », la musique, censée être de Paisiello, était faible et froide, et on y reconnaissait des airs de Cherubini.]

THÉATRE DE LA RUE FEYDEAU.

Le mercredi 29 février, on a donné la premiere représentation de la Locandiera, opéra italien en trois actes.

Cette comédie n'est pas précisément celle de M. Goldoni, qui a servi de modele à M. de Flins, pour sa comédie de la jeune Hôtesse, qu'il a fait jouer au théatre de la rue de Richelieu, & dont nous avons parlé dans notre journal de mars (page 321) ; mais c'est le même ouvrage, découpé en lignes cadencées, par un signor Poggi, poëte Italien, & tel qu'il a été joué sur tous les théatres d'Italie. C'est un long amas de scenes incohérentes, mal adroitement bouffones, & amenées sans vraisemblance. On avoit annoncé sur les affiches que la musique de cette piece étoit du célebre Paësiello ; le public n'a pas été peu surpris d'y trouver beaucoup de foiblesse, de froideur, de reconnoître qu'on lui donnoit un cattivo pasticcio. On a seulement distingué quelques morceaux de M. Cherubini, & qui sont dignes de lui. Si les administrateurs de ce théatre n'y prennent pas garde, ils éloigneront le public, qui, tôt ou tard, se venge quand on le trompe. Du reste, Mde. Morichelli a chanté & joué le rôle de Mirandola, avec le talent précieux qu'on lui connoît : M. Raffanelli a mis un bon comique dans celui d'un marquis ruiné, & les autres rôles ont été bien chantés par MM. Vignanoni, Brochi & scalzi.

César : la pièce, attribuée à G. Tonioli et au signore Giovanni Paisiello, n’a connu que deux représentations, les 29 janvier et 8 mars 1792.

D’après la Biographie universelle, ancienne et moderne, tome trente-deuxième (Paris, 1822), p. 387-388, « Demandé à Londres, et ne pouvant s’y rendre, il y envoya l’opéra de la Locanda, joué ensuite sur le théâtre de Naples, sous le titre d’Il Fanatico in Berlina, et à Paris, en 1792, sous celui de La Locandiera, avec divers morceaux de différents auteurs. »

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