Laure & Zulmé, opéra en trois actes; paroles de Dubuisson, musique d'Étienne Fay, 8 frimaire an 2 [28 novembre 1793].
Théâtre Lyrique des Amis de la Patrie, ci-devant Louvois.
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Titre :
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Laure et Zulmé
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Genre
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opéra
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Nombre d'actes :
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3
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Vers / prose ?
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en prose, avec des couplets en vers
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Musique :
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oui
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Date de création :
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8 frimaire an 2 [28 novembre 1793]
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Théâtre :
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Théâtre Lyrique des Amis de la Patrie
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Auteur(s) des paroles :
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Dubuisson
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Compositeur(s) :
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Étienne Fay
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L’Esprit des journaux français et étrangers, 1795, volume 3 (mai juin 1795), p. 240-241 :
[De cette pièce nous ne saurons que deux choses : que les acteurs ont eu bien du mal à la jouer avec ensemble, quand on sait combien c’est une nécessité, surtout quand l’intrigue est compliquée ; maintenant que ce problème d’ensemble est réglé, la pièce connaît le succès. Et puis que l’intrigue est bien compliquée (heureusement qu’il y a des « scenes d'une sensibilité douce & d'une franche gaieté » pour soutenir « l'attention & le plaisir du spectateur »). Sinon, une histoire de mariages bien difficiles à rendre possibles.]
Laure & Zulmé ; opéra en trois actes.
Nous avons attendu, avant d'en rendre compte, que les acteurs aient mis, dans l'exécution, cet ensemble si nécessaire dans une piece de ce genre, pour que le public en saisisse tous les effets. Ils ne laissent maintenant rien à désirer à cet égard, & un succès soutenu récompense leurs efforts. Tout ce qui n'avoit pas été saisi d'abord, soit par la singularité des caracteres, soit par d'autres causes, entraîne maintenant des applaudissemens nombreux, & les scenes d'une sensibilité douce & d'une franche gaieté, jettées dans un plan compliqué, soutiennent heureusement l'attention & le plaisir du spectateur. La scene, qui se passe à Bordeaux, présente, au premier acte, le tableau d'une famille comme il s'en trouve souvent : un pere souffrant, & aimant beaucoup Laure sa fille; une mere acariâtre, n'aimant que son fils aîné, & marquant très-peu d'égards pour son mari, valétudinaire. Un Indien, nommé Derbin, & sa fille Zulmé, ont loué un appartement dans cette maison. L'Indien, se trouvant veuf, a envie d'épouser Laure, qui est un modele de pieté filiale. Edmond, frere de Lanre, personnage ridicule, voudroit épouser Zulmé. Celle ci arrivée depuis peu en Europe, a encore les graces naïves d'un enfant de la nature, & une ingénuité qui produit un dialogue d'une originalité souvent piquante. Au second acte, un second frere de Laure revient de la Guadeloupe avec un jeune Indien qui l'avoit accompagné dans ce voyage, entrepris quelque tems avant l'arrivée. de Derbin. Il avoit su plaire secrettement à Laure, qui comptoir l'épouser à son retour ; mais elle ne balance pas de faire à la tendresse filiale un sacrifice généreux de son amour. Zulmé, qui n’épousoit Edmond que par amitié pour sa sœur, aussi-tôt l'arrivée du second frere, lui donne la préférence, & Derbin, ayant reconnu dans le jeune Indien, un fils qu'il croyoit perdu, lui cede aussi-tôt la main de Laure.
D’après la base César, la pièce est un opéra en trois actes d’auteur inconnu. Elle a été jouée 55 fois au Théâtre des amis de la patrie, du 28 novembre 1793 au 4 janvier 1796 (11 fois en 1793, 43 fois en 1794, jusqu’au 15 octobre, 1 fois en 1796).
André Tissier lui attribue 63 représentations.
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