Le Lion de Florence, ou l'Héroïsme maternel, tableaux historiques en deux actions et à grand spectacle, de Frédéric [Dupetit-Méré], musique de Piccini et Lassus [Lanusse ?], mis en scène par Camus, 26 février 1810.
Théâtre de la Salle des Jeux Gymniques.
Le Journal de l'Empire du 28 février 1810 signale la première représentation du Lion de Florence. Le Journal de Paris donne l'information sous cette forme :
SALLE DES JEUX GYMNIQUES, Porte St Martin. Spectacle dans le genre de Servandoni. – Le Lion de Florence, précédé de la Chattomanie.
La pièce a été publiée en 1810 chez Barba.
L.-Henry Lecompte, Histoire des Théâtres de Paris, Les Jeux Gymniques 1810-1813, Le Panorama Dramatique 1821-1823, Paris, 1908, p. 11-12 :
[La pièce utilise une histoire connue sous bien des formes, celle du lion blessé, qui montre sa reconnaissance envers celle qui lui a retiré la flèche fichée dans sa patte. Ici, la générosité de lion passe après le courage d'une mère qui prend le risque de s'approcher du lion qui tient son fils dans sa gueule. Le dénouement de la pièce montre le traître, indispensable dans ce genre de pièce, empêché de se venger. On peut laisser à Lecomte la responsabilité de son jugement sur une histoire qu'il juge « intéressante ».]
28 février : Le Lion de Florence, ou l'Héroïsme maternel, tableaux historiques en 2 actions, par Frédéric (Dupetit-Méré), musique de Piccini et Lanusse, mise en scène de Camus.
Le Grand-Duc de Toscane.
|
MM.
|
Livaros.
|
Ludovic
|
|
Dumouchel.
|
Fidelio
|
|
Chevalier.
|
Adolphin
|
|
Dumouchel fils.
|
Alino
|
|
Creuseton.
|
Geraldi
|
|
Michaut.
|
Bichono
|
|
Klein.
|
Corine
|
Mme
|
Camus.
|
Au milieu d'un violent orage, un homme, une femme et un enfant abordent les rives de la Toscane ; c'est, avec sa famille, Fidelio, seigneur proscrit par suite des infâmes manœuvres de Ludovic, courtisan du Grand-Duc Tandis que Fidelio se rend à Florence dans l'espoir d'obtenir sa grâce, son épouse Corine, réfugiée dans un souterrain, sort de sa retraite au bruit de coups de feu suivis de gémissements. Un lion d'Afrique, destiné au Grand Duc, a brisé sa cage ; poursuivi, blessé par une flèche restée dans une de ses pattes de devant, il s'est couché près du souterrain et lève sur Corine, qui l'aperçoit avec terreur, des yeux suppliants. Prise de pitié, la jeune femme s'approche de l'animal, le délivre de la flèche qui paralyse ses mouvements et bande sa blessure avec un mouchoir. Le lion peut alors s'éloigner, mais Ludovic qui le poursuit apprend que Fidelio est de retour, fait des recherches et, découvrant Corine, veut lui enlever son fils Adolphin. Revenant avec des amis, Fidelio s'interpose, mais il est vaincu, et les agents de Ludovic s'emparent de Corine et de son enfant. Tous deux sont prisonniers dans le palais de Ludovic quand le Grand-Duc, venu pour visiter son courtisan, annonce à tous qu'il a gracié Fidelio ; celui-ci réclame alors son épouse et son fils, et le Grand-Duc ordonne qu'on les lui rende. Mais, méprisant cet ordre, Ludovic fait conduire Adolphin dans la forêt où le lion échappé a élu domicile. Rendu furieux par une nouvelle poursuite, l'animal se jette sur l'enfant et va le dévorer lorsque Corine, accourant, se précipite aux pieds du monstre en lui redemandant son fils. Le lion fixe Corine, la reconnaît, et, déposant l'enfant qu'il tient par une jambe, se couche aux pieds de sa bienfaitrice qui presse avec transport Adolphin sur son cœur. Se sentant perdu, Ludovic veut du moins faire pleurer ses ennemis ; il se dispose en conséquence à poignarder Corine quand on l'arrête ; les bienfaits du Grand-Duc consoleront Fidelio et les siens des malheurs passés.
Intéressante histoire, que le succès récompensa.
Au Salon de 1801, le peintre Nicolas-André Monsiau a présenté un tableau intitulé : « Trait sublime de maternité au siècle dernier arrivé à Florence dit le lion de Florence ». Il fait partie des collections du musée du Louvre.
Ajouter un commentaire