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Léonce, ou le Fils adoptif
Léonce, ou le Fils adoptif, opéra-comique en deux actes et en prose, de Marsollier, musique de Nicolo Isouard, 27 brumaire an 14 [18 novembre 1805].
Théâtre de l’Opéra-Comique.
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Titre :
Léonce, ou le fils adoptif
Genre
opéra comique
Nombre d'actes :
2
Vers / prose
prose, avec couplets en vers
Musique :
oui
Date de création :
27 brumaire an 14 [18 novembre 1805]
Théâtre :
Théâtre de l’Opéra-Comique
Auteur(s) des paroles :
M. Marsollier
Compositeur(s) :
N. Nicolo Isouard
Sur la page de titre de la brochure, à Paris, chez Mme. Masson, an xiv (1805) :
Léonce, ou le Fils adoptif, comédie en deux actes et en prose, mêlée de musique; Paroles De Marsollier, Musique De M. Nicolo Isouard De Malthe. Représentée sur le Théâtre de l’Opéra-Comique-National, le lundi 18 novembre 1805.
Courrier des spectacles, n° 3219 du 28 brumaire an 14 [19 novembre 1805], p. 4 :
Théâtre de l’Opera-Comique.
Léonce , ou le Fils d'adoption.
On étoit prévenu d’avance que cette pièce étoit de deux auteurs dont les talens sont justement estimés du public. Cette première représentation avoit attiré une assemblée nombreuse et brillante Le succès en a été complet. Le poème a présenté des situations très-intéressantes, et la musique des morceaux pleins de goût, de verve et de naturel. Les paroles sont de M. Marsollier, la musique de M. Nicolo Nous reviendrons sur cette agréable composition.
Courrier des spectacles, n° 3220 du 29 brumaire an 14 [20 novembre 1805], p. 4 :
[La fin de l’article semble indiquer que le public n’a pas vraiment apprécié « cette agréable composition », puisqu’il est invité à « vaincre sa résistance ». Et l'ensemble de l’article fait l’éloge des auteurs, de leur pièce et de ses interprètes. Premier éloge : celui de Marsollier, qui revient à l’Opéra-Comique dont il était absent « depuis long-tems » : il y revient quand ce théâtre est en difficulté. Second éloge : celui de son habileté à choisir ses compositeurs (puisque l’opéra suppose l’union de deux talents). Marsollier a beaucoup travaillé avec Dalayrac, et sa collaboration avec Nicolo Isouard est tout aussi prometteuse. On peut faire bien sûr des reproches au poème de Marsollier : le caractère du héros, tout comme certaines situations sont « un peu forcées », l’enchaînement des scènes n’est pas parfait, certains effets sont trop brusques, et on peut trouver l’intrigue exagérément sentimentale. On peut passer au résumé de l’intrigue, qui va confirmer les réserves prudentes du critique : une histoire pleine de bons sentiments, autour de l'adoption d’un enfant à qui son père adoptif refuse tout contact avec son père biologique, jusqu’à ce que celui-ci réapparaisse au moment du mariage de son fils. Sans dire que la nature triomphe, le critique relève que le jeune homme est prêt à quitter sa situation confortable pour suivre son père, au désespoir du père adoptif, qui finit par accepter la situation nouvelle : il ne renie pas celui qu’il a adopté, permet son mariage (il faut comprendre qu’il ne lui retire pas sa fortune). Éloge de la pièce : le talent de l’auteur lui permet de faire admettre par le public le caractère qui peut sembler bizarre du père adoptif, mais que l’auteur a su rendre presque naturel. Éloge de la musique : Nicolo a écrit une musique « d’un style facile, vrai et dramatique ». Lui qu’on connaissait comme auteur de « compositions élégantes, badines et gracieuses » a su écrire une musique dans « le genre sentimental, et le critique cite une série de morceaux très réussis. Éloge des interprètes : aucun reproche à faire à des acteurs qui ont très bien joué. Reste au public à « vaincre sa résistance »...]
Théâtre de l'Opéra-Comique.
Léonce , ou le Fils d'adoption.
M. Marsollier avoit suspendu depuis long-tems le luth auquel l’Opéra-Comique est redevable de tant d’agréables productions : mais le public le théâtre réclamoient également ses talens, le public, pour ses plaisirs ; le théâtre, pour sa gloire et sa fortune. M. Marsollier n’a point voulu résister à leurs vœux ni tromper leur attente. L’espèce de langueur où se trouve l’Opéra-Comique est devenue pour lui un motif honorable de reprendre ses anciennes liaisons avec les muses ; et si l’on peut avec raison se plaindre de la défection des amis quand on cesse d’être heureux, ce ne sera pas au moins à M. Marsollier que l’on pourra appliquer ces vers d’Ovide :
Donec eris felix multos numerabis amicos
Tempora si fuerint nubila solus eris.
M. Marsollier a toujours eu l’avantage d’associer à ses poèmes des compositeurs capables d’en faire ressortir le mérite.
Les opéras ne ressemblent point aux autres productions dramatiques. Dans la tragédie, dans la comédie, dans le drame, tout dépend du génie du poète ; c’est à lui seul qu’appartient l’honneur du succès : dans l’opéra, les pouvoirs sont séparés ; ce genre de composition exige deux puissances créatrices différentes, mais deux puissances toujours unies de vues, d’esprit, d’intention ; deux forces amies, divisées sans se perdre de vue, rapprochées sans se nuire ; marchant au même but d’un pas égal, avec un concert et un accord toujours parfaits. Cette union est souvent difficile à former ; elle ressemble à celle de l’hymen, où les caractères ne sympathisent pas toujours ensemble. M. Marsollier a été très-heureux dans ses alliances ; le génie de M. Dalayrac et le sien ont toujours vécu dans une intelligence parfaite ; et l’union qu'il vient de contracter avec M. Nicolo n’a pas eu des résultats moins favorables.
Léonce n’est pas un poème sans défaut. Le principal caractère et quelques situations sont un peu forcées ; plusieurs scènes ne sont point amenées avec assez d’art, quelques effets sont un peu brusques, et ceux qui préfèrent le comique au larmoyant pourroient encore lui reprocher d’être une pièce sentimentale : mais parce que l’on a abusé d’un genre, faut-il se l’interdire sans retour et sans exception ? et quand on éprouve du plaisir, est-il si nécessaire d’en rechercher la source ? est-on obligé toujours de raisonner avant de se livrer aux sentimens qu’on éprouve ? II est certain que Léonce offre des tableaux touchans, et des traits de bonté et de générosité auxquels les ames les plus sèches ne sauroient refuser d’applaudir.
Le personnage principal est un homme riche, qui, jeune encore, a perdu une femme qu’il adoroit et l’enfant qu’il avait eu d’elle. Convaincu que la terre ne lui offriroit pas un second modèle aussi parfait, il prend la résolution de rester veuf et d’adopter un enfant. C’est en Hollande qu’il choisit le fils qu’il veut élever comme le sien propre, et ce fils est celui d’un simple soldat prêt à partir avec sa femme pour Batavia : mais en l’adoptant il exige de ses parens une condition expresse : c’est que cet enfant ignorera éternellement son origine, et qu’il n’aura d’autre père que celui qui vient de le choisir pour l’objet de ses uniques affections. Justin. père de l’enfant, y consent, et M. Dormeuil (père adoptif) revient à Paris chargé du précieux fardeau qu’il vient d’acquérir. Léonce est élevé avec tous les soins qu’on peut attendre du père le plus sensible et le plus tendre.
Enfin , l’époque où il convient de l’établir arrive. Dormeuil, toujours généreux, lui choisit pour épouse la fille orpheline de son ancien caissier. Les préparatifs de la noce se font, lorsqu’un valet vient annoncer que la voiture de son maître a failli blesser un vieillard qui se tenoit à la porte de son hôtel, et paroissoit chercher à suivre des yeux le jeune Léonce.
On amène le vieillard ; c’est Justin, ce bon soldat, qui a cédé son fils à Dormeuil, et qui, avant de mourir, veut jouir du bonheur de le revoir. La reconnoissance se fait d’abord entre lui et Léonce. Dormeuil en est bientôt instruit : il paroît d’abord irrité et au désespoir ; sa douleur augmente, quand il voit Léonce prêt à partir pour suivre son père ; mais la générosité de sou cœur l’emporte, il admire l’excellent naturel de son fils adoptif ; il est pénétré de la sensibilité de la jeune Clérine, qui ne veut point renoncer à Léonce, quoiqu’il soit devenu pauvre : il les embrasse comme ses enfans, serre égale ment dans ses bras le bon Justin, et fait disposer tout pour l’union des jeunes amans.
Ce sujet présente , comme on voit, des situations intéressantes et variées. Le caractère de Dormeuil paroit avoir de la bizarrerie ; quelquefois même on est mécontent du parti qu’il prend ; mais l’auteur le reconcilie bientôt avec le public ; on diroit qu’il s’est fait un jeu piquant de l’éloigner de son caractère naturel, pour l’y ramener ensuite plus fortement. Ces sortes de disparates ne sont pas rares dans la société ; et l'on remarque même que ces inégalités tiennent communément à un cœur vrai, qui ne sait rien dissimuler, qui s’abandonne franchement à toutes les ondulations qu’il éprouve, pour revenir ensuite plus fortement à son battement naturel.
La musique fait beaucoup d’honneur aux talens de M. Nicolo, l’un de nos plus habiles compositeurs. Elle est d’un style facile, vrai et dramatique. Elle porte par-tout le caractère et la couleur du sujet. Jusqu’à ce jour M. Nicolo s’etoit fait connoître par des compositions élégantes, badines et gracieuses ; il a prouvé avant-hier que le genre sentimental ne lui est point étranger. On a vivement applaudi le duo du premier acte entre Lesage et Solié ; c’est un morceau extrêmement facile et naturel. La romance chantée par Solié a été redemandée ; elle est d’un goût parfait et ne sauroit manquer d’être bientôt dans toutes les bouches. L’air du valet est très-gai ; et le quintetto du second acte est composé avec toute l’habileté d’un grand maître.
Les rôles ont été tous très-bien joués. Celui de Dormeuil par Solié ; celui de Justin par Chenard, de Léonce par Gavaudan, de François par Lesage, de Germain par Juliet ; et enfin celui de Clérine par la jolie et spirituelle Madame Gavaudan. Le public sera bien obstiné si cette agréable composition ne parvient pas à vaincre sa résistance.
La Revue philosophique, littéraire et politique, an XIV, 1er trimestre (fin de l’année 1805), n° 7 an 14, (10 Frimaire, 1er décembre 1805) p. 434-435 :
[Le compte rendu commence par le résumé de l’intrigue. Puis le critique montre la fausseté du sujet (un père adoptif aimant qui hésite à réunir son fils à son père véritable). On ne peut s'intéresser à cette situation jugée fausse. Le charme des détails tente de dissimuler cette faiblesse, mais en vain. La musique est jugée de façon positive : elle est « facile sans être réminiscente ; elle est à la fois neuve, forte et gracieuse ». Si bien que la pièce a réussi grâce à elle, au style des paroles et au jeu de l’acteur Solier.]
Théâtre de l'Opéra-Cornique, rue Favard.
Léonce, ou le Fils adoptif, en deux actes et en prose.
M. Dormeuil ayant perdu de bonne heure une épouse adorée, a juré de renoncer au mariage ; mais son extrême sensibilité et le besoin de l'exercer l'ont déterminé à prendre un enfant adoptif : c'est Léonce. Il connaît l'indigente famille de son protégé et la comble de bienfaits ; mais il a mis à son adoption une condition expresse et bizarre, c'est que jamais le père véritable de Léonce ne se fera connaître. Egoïste d'amitié, c'est un supplice pour lui que l'idée seule de partager le cœur de son fils adoptif. Dix-huit ans se sont écoulés et le secret est encore entier. Léonce, comblé des bienfaits de Dormeuil, va dans le jour même épouser la jeune et modeste Clairine, et tout le monde paraît heureux du bonheur de ce jeune homme et de son protecteur, lorsque le père de Léonce, qui jusques-là fidèle à ses engagemens s'est contenté de rôder autour de l'hôtel pour y voir son fils sans en être reconnu, se trouve, par un accident imprévu, conduit dans l'intérieur de la maison et interrogé par Léonce lui-même. La nature et la sensibilité triomphent, dans cette entrevue, des promesses du vieillard : il est reconnu par son fils. Comment concilier alors cette nouvelle position des choses avec le caractère et les intentions prononcées de M. Dormeuil ? C'est le combat de la douleur et de là généreuse amitié de cet homme intéressant et respectable qui fait le sujet du second acte. Il cède enfin, comme on s'y attend bien, et consent que son fils adoptif ne renonce pas au bonheur de vivre avec son père véritable.
Si M. Marsollier a voulu prouver qu'un homme de talent sait vaincre les difficultés du sujet le plus ingrat, il a réussi ; mais ce mérite, senti par les gens du métier, ne l'est jamais par la masse des spectateurs. Il est trop clair aussi que la première base sur laquelle l'auteur a fait reposer l'intérêt de son action est précisément faite pour l'anéantir. On ne conçoit pas qu'un père adoptif bienfaisant, généreux et sensible, se fasse un tourment douloureux de la réunion d'un père véritable et de son fils. Cette exigeance exclusive peut appartenir quelquefois à l'amour, rarement à l'amitié, jamais à la tendresse d'un bienfaiteur pour son obligé. Aussi la douleur et la résistance de M. Dormeuil, au lieu d'intéresser, paraissent-elles toucher au ridicule, et le second acte qui ne roule que sur cette espèce d'abstraction métaphysique, ne produit qu'un effet médiocre : i! fallait même tout le talent d'une plume aussi exercée pour le faire supporter. M. Marsollier a cherché à dissimuler le vice radical du canevas par le charme des détails ; mais la broderie a beau faire , elle emporte le fond et finira par subir son sort.
Jamais peut-être M. Nicolo n'avait, à mon gré, déployé plus d'esprit et de talent que dans cet ouvrage. Sa musique a le mérite d'être facile sans être réminiscente ; elle est à la fois neuve, forte et gracieuse. C'est elle, le style de l'auteur des paroles et le jeu de M. Solier qui ont désarmé la sévérité du public sur le fond de l'ouvrage : il a réussi, et les auteurs ont été, demandés. L. C.
L’Esprit des journaux français et étrangers, année xiv, tome III (frimaire an xiv, novembre 1805), p. 277-279 :
[Compte rendu bien sévère pour une pièce qui « a obtenu beaucoup de succès », et qui transforme Dormeuil en Germeuil... Après une analyse précise de l'intrigue, le verdict tombe : « pièce trop longue de moitié ; sujet mal établi, sans vraisemblance, sans intérêt, et comme étouffé par la multiplicité des détails, la plupart puérils et insignifians ; caractères et sentimens faux ». Seules quelques scènes, seuls quelques couplets sont sauvés du naufrage. C’est la musique, qualifiée de charmante, qui « a fait tout le succès de la pièce ». Auteurs nommés, acteurs excellents.]
Léonce , ou le Fils adoptif, comédie en deux actes et en prose, mêlée d'ariettes, a obtenu beaucoup de succès.
Germeuil, riche négociant, ayant eu des raisons puissantes pour se vouer au célibat, s'est dédommagé des privations qu'exige ce triste état, en adoptant un enfant trouvé nommé Léonce ; il a fiancé ce fils adoptif à une jolie personne (Clairine), et le mariage des deux jeunes gens va se conclure.
Un vieillard inconnu se fait, depuis quelques jours, remarquer à la porte de l'hôtel, et inspire aux gens de la maison un vif désir de le connaître ; il paraît chercher avec empressement les occasions de voir Léonce, et au moment où il est, pour cela, stationné dans la rue, une voiture le blesse légérement ; on l'introduit auprès de Léonce, qui est, de son côté, curieux de l'interroger ; et la nature qui parle toujours à propos dans les romans et dans les comédies, a bientôt décidé une reconnaissance ; Léonce est dans les bras de son père.
Mais que va dire, que va faire M. Germeuil ? Il ne s'est chargé d'élever Léonce qu'à la condition expresse d'en être l'unique maître ; il a même exigé que cet enfant ne connût jamais d'autre père que lui : voilà tout son plan dérangé.
Cependant Léonce, forcé d'opter entre un père et un bienfaiteur, n'hésite point à suivre le premier, et M. Germeuil est au désespoir ; il ne peut se faire à l'idée de partager avec un autre homme le cœur de son fils d'adoption, et il refuse de voir le vieillard, dont il est profondément jaloux.
Celui-ci, sensible au chagrin qu'il cause dans une maison respectable, prend le parti de renoncer à vivre avec Léonce, et ne demande qu'à le voir une fois par an ; cette résignation pénible touche M. Germeuil, qui, pour se réconcilier tout-à-fait avec le père et le fils, n'a plus besoin que de faire subir une épreuve à ce dernier. Supposant que Léonce doit partir, il lui fait redemander son portrait ; Léonce veut bien rendre la boîte précieuse qui renfermait l'image chérie de son bienfaiteur, mais il s'obstine à garder la miniature, et, pour peine de sa résistance....... il épouse l'aimable Clairine. Plus de jalousie , plus de discords.
Pièce trop longue de moitié ; sujet mal établi, sans vraisemblance, sans intérêt, et comme étouffé par la multiplicité des détails, la plupart puérils et insignifians ;. caractères et sentimens faux. Petits moyens ; dénouement prévu dès l'exposition, etc., etc. ; cependant quelques scènes agréables dans le premier acte, et des couplets assez jolis. --- Musique charmante, et qui a fait tout le succès de la pièce ; les morceaux d'ensemble sur-tout sont pleins de verve.
On a demandé les auteurs : ce sont M. Marsollier pour les paroles, et M. Nicolo pour la musique. Cette comédie est parfaitement jouée par Solié, Lesage, Chenard, Gavaudan, et par Mme. Gavaudan.
Magasin encyclopédique, ou Journal des sciences, des lettres et des arts, 10e année, 1805, tome VI, p. 411-412 :
[On retiendra de ce court compte rendu le sentiment d’un déclin de l’imagination des auteurs de théâtre, incapables de trouver des sujets neufs, et l’affirmation de la supériorité du don de l’éducation à celui de la naissance, jugement moral qui trouve sa caution dans l’exemple d’Alexandre le Grand.]
Théâtre de l'Opéra-comique.
Léonce, ou le Fils adoptif.
Les sujets neufs sont-ils épuisés, ou nos auteurs ont-ils maintenant plus d'esprit que d'imagination ? Cette question vient naturellement en voyant la plus part des pièces nouvelles. Léonce est une contre-épreuve de Lucile, On y voit un jeune homme adopté dès son enfance par un homme riche qu'il croit son père, désabusé tout-à-coup par la présence du véritable auteur de ses jours. Il préfère à son riche bienfaiteur son père dans l'indigence, et se dispose presque sans regret à quitter un château brillant pour aller habiter la chaumière qui l'a vu naître. Je ne sais pas trop cependant s'il n'y a pas dans son fait un peu d'ingratitude et de fausse philosophie; car le grand désir que son père adoptif lui témoigne de le garder, devroit le faire réfléchir ; il doit à l'autre la vie, mais à celui-ci le bienfait de l'éducation, et tout le monde sait ce que disoit Alexandre de son père Philippe et de son maître Aristote. Au surplus, comme il faut qu'à la fin d'une pièce de théâtre tout le monde soit content, les deux pères s'arrangent et gardent en commun l'enfant, dont ils partagent la tendresse. La pièce est de M. Marsolier. Malgré le vice du fond , on y a distingué son talent, et on a justement applaudi des situations et des effets dramatiques. La musique de M. Nicolo n'a pas peu contribué au succès de l'ouvrage.
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