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La Manie de la Danse

La Manie de la Danse, folie en un acte mêmée de vaudevilles, de Ségur jeune, 19 frimaire an 9 [10 décembre 1800].

Théâtre du Vaudeville

La France littéraire de J.-M. Quérard, tome neuvième (Paris, 1838), p. 33, range cette pièce parmi les œuvres non imprimées du vicomte Alexandre-Jospeh-Pierre de Ségur (Ségur jeune).

Titre :

Manie de la danse

Genre

folie

Nombre d'actes :

1

Vers / prose ?

en prose, avec des couplets en vers

Musique :

vaudevilles

Date de création :

19 frimaire an IX [10 décembre 1800]

Théâtre :

Théâtre du Vaudeville

Auteur(s) des paroles :

Ségur jeune

Almanach des Muses 1802

Courrier des spectacles, n° 1382 du 20 frimaire an 9 [11 décembre 1800], p. 2 :

[Après une phrase d’introduction soigneusement neutre, le résumé de l’intrigue : encore un tuteur voulant épouser sa pupille, et qu’il s’agit de tromper, cette fois en introduisant l’amant dans la place en maître de danse. Bien sûr, on le ridiculise en faisant danser le pauvre tuteur avec un mannequin, tandis que sa pupille s’enfuit avec son amant. Le dénouement est naturellement celui qu’on attend : le tuteur « consent au mariage des jeunes gens ». Un beau titre, mais une pièce bien mal faite : le critique y a vu « des scènes décousues, et quelquefois de remplissage, des jeux de mots qui n’étoient pas heureux, trop peu de couplets saillans, peu d’ensemble dans l’exécution confiée aux accessoires » (c’est-à-dire aux acteurs de remplacement). A la fin, des murmures et des applaudissements. Un acteur en particulier a bien joué, parmi les acteurs qui dans l’ensemble ont mérité d’être applaudi.]

Théâtre du Vaudeville.

L’on donna hier à ce théâtre la première représentation de la Manie de la Danse, vaudeville en un acte.

M. Jobet, cousin et tuteur de Caroline, l’a conduite de Beaune à Paris, où il se propose de l’épouser. Durosel, amant aimé de Caroline, s’introduit chez Jobet sous le nom supposé de l’Oiseau, maître de danse. De concert avec un domestique affidé, et madame de Murville, sœur de Caroline, femme fière et absolue, il se propose d’enlever son amante dans le bal que prépare Jobet. Celui-ci reçoit sa leçon de danse avant l’ouverture du bal,qui ne tarde pas à commencer. Alors dans le feu de la danse on substitue adroitement à Caroline, danseuse de Jobet, un mannequin absolument ressemblant ; et les deux amans s’échappent quelques instans après. Jobet reconnoît la méprise ; il veut courir après le ravisseur ; madame de Murville arrive, ramène sa sœur, dont elle réclame la tutelle ; et Jobet déconcerté par cette vue consent au mariage des jeunes gens.

Le joli titre, la Manie de la Danse, sembloit présager un succès. Nous regrettons de le dire, les auteurs se sont trompés. Des scènes décousues, et quelquefois de remplissage, des jeux de mots qui n’étoient pas heureux, trop peu de couplets saillans, peu d’ensemble dans l’exécution confiée aux accessoires, tout cela excita vers la fin quelques murmures, que les applaudissemens mérités par les acteurs ne purent étouffer.

Le citoyen Carpentier sur-tout a fait preuve de beaucoup de talent dans le rôle de Jobet.

La Décade philosophique, littéraire et politique, an IX, IIme trimestre, n° 10 (10 Nivôse an IX), p. 49-50) :

[Un ton un peu condescendant pour parler de la danse, semble-t-il, et des danseurs... De toute façon, la pièce n’est pas très réussie (moins que sa concurrente du Théâtre des Arts – la Dansomanie de Gardel). Les auteurs ne sont pas nommés, mais le critique sait de qui il s’agit, et il ne les dénonce pas.]

LE même théâtre [le Théâtre du Vaudeville] a donné, sans succès, un petit acte intitulé : La Manie de la danse. C'est le ballet-pantomime du Théâtre des Arts, mis en couplets. Ce sujet, qui convenait très-bien au cadre de l'Opéra, était moins heureux dans celui du Vaudeville. Quelques couplets bien tournés, n'ont pu sauver le peu d'intérêt et de vraisemblance du fonds. Les auteurs ont peut-être été séduits par quelques mots plaisans et connus, que l'enthousiasme de la danse a inspirés à des danseurs célèbres. On sait que le fameux Marcel s'écriait avec une sorte d'extâse assez risible, que de choses dans un menuet ! On attribue à des choréographes modernes, quelques phrases comiques et prétentieuses sur l'art qu'ils exercent ; mais des mots isolés ne suffisent pas pour faire une pièce. Les auteurs de celle-ci ont assez de quoi se consoler dans leurs succès passés, du malheur momentané d'un mauvais choix.

Magasin encyclopédique ou journal des sciences, des lettres et des arts, 6e année, tome IV, n° 13, Frimaire an 9, p. 552 :

[D’abord le résumé de l’intrigue (la danse dans une intrigue sentimentale avec le terrible couple du tuteur qui veut épouser sa pupille qui a un amant). Bien sûr, c’est le mariage attendu qui est célébré au dénouement. Jugement peu enthousiaste : « quelques détails amusans n'ont pu remplacer la faiblesse du plan », des éléments empruntés à une pièce de Regnard, « la danse mal exécutée, peu de couplets piquans, de mauvais jeux de mots » : les auteurs n’ont pas été demandés...]

La Manie de la Danse.

On a joué ce vaudeville le 19 frimaire.

M. Jobet, amateur fou de la danse, veut épouser sa pupille, dont l'amant s'est introduit chez lui sous le nom de Loiseau, maître de danse : sa sœur protége l'amant déguisé. Dans un bal que donne M. Jobet, pendant qu'il danse avec sa pupille, on la remplace par un mannequin qu'il ne reconnoît pas, attendu qu'il a perdu ses lunettes. Le prétendu Loiseau fuît avec elle, mais Jobet s'en aperçoit; et, lorsqu'il veut la suivre, il est retenu par sa sœur qui ramène les amans, et le force à signer le contrat. Quelques détails amusans n'ont pu remplacer la faiblesse du plan. L'enlèvement qui amène le dénouement est calqué sur le Bal, jolie comédie de Régnard. La danse mal exécutée, peu de couplets piquans, de mauvais jeux de mots, ont empêché cet ouvrage d'avoir du succès. Les auteurs n'ont point été demandés.

 

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