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La Matrimonio-manie, ou Gai, gai, mariez-vous

La Matrimoniomanie, ou Gai, gai, mariez-vous, comédie en un acte mêlée de couplets, de Marc-Antoine Désaugiers, Gentil de Chavagnac et Rougemont, 10 novembre 1812.

Sur la page de titre de la brochure, à Paris, chez Barba :

La Matrimonio-manie, ou Gai, gai, mariez-vous, comédie en un acte mêlée de couplets, de MM. Désaugiers, Gentil et Rougemont. Représentée, pour la première fois, sur le Théâtre des Variétés, le 10 Novembre 1812.

Journal de l'Empire du 17 novembre 1812, p. 4 :

[La pièce a eu du succès. C'est une caricature qui a fait beaucoup rire au détriment de l'agence matrimoniale. Mais c'est en fait des « mauvais mariages, tels qu'il doit s'en faire souvent au bureau d'agence matrimoniale » que la pièce se moque. Le portrait qui est fait de ce M. Desaccords – nom prédestiné pour un marieur – ridiculise son langage et sa manière simpliste d'apparier les couples. L'exemple le plus développé est celui d'une vieille femme à qui il ne sait proposer que des hommes de sa famille avec qui elle est fâchée. Triple surprise. Et la fin lui réserve une surprise encore pire : il avait mis à l'abri des regards une charmante jeune fille qu'il voulait se réserver, mais c'est un jeune homme qui sort de la pièce où elle attendait : vengeance d'un client déçu de ses services. Bilan : « beaucoup de grosse gaieté et de débauche d'esprit dans cette facétie ; beaucoup de bons calembours, encore plus de mauvais » (ce n'est pas surprenant). Mais l'interprétation est sauvée par le duo Potier-Brunet, spécialistes de ce genre de farces.]

THEATRE DES VARIÉTÉS.

La Matrimoniomanie.

Cette caricature a un grand succès ; les bouffonneries dont elle est pleine font beaucoup rire. Je ne sais si celui dont on se moque n'accuse pas les joyeux auteurs d'être ennemis de la population. Il auroit tort : ces auteurs ne sont ennemis que des mauvais mariages, tels qu'il doit s'en faire souvent au bureau d'agence matrimoniale. Rien n'est plus burlesque que le ton, les manières et le galimatias de M. Desaccords ; c'est une véritable farce que sa manière d'assortir les époux, en unissant un homme sec à une femme maigre, des yeux bleus à des yeux bleus. Le personnage le plus marquant parmi les postulans pour le mariage est une vieille femme brouillée avec son fils, avec son frère, et qui a fait divorce avec son mari. Elle vient au bureau chercher un mari ; on fait passer toutes les jeunes avant elles [sic] ; son tour venu, on lui produit, pour épouser en secondes noces, son fils d'abord, puis son frère, en troisième lieu son mari : ce qui produit trois surprises théâtrales. Enfin, le maître marieur est trompé lui-même : il avoit mis de côté, pour lui, une jeune personne belle et riche, à lui adressée par un mauvais plaisant : ce trésor étoit renfermé dans une chambre voisine ; mais au lieu d'une fille, il en sort un jeune homme  : par cette supercherie, il a voulu se venger de M. Desaccords qui avoit marié sa maîtresse à un autre. Il y a beaucoup de grosse gaieté et de débauche d'esprit dans cette facétie ; beaucoup de bons calembours, encore plus de mauvais. Potier représente M. Desaccords, et Brunet est son valet : de tels acteurs soutiennent à merveille de pareilles farces.

[La fin de l'article est consacrée à parler des débuts plutôt manqués d'une jeune cantatrice, à qui on a fait chanter « de la musique peu faite pour sa voix ».]

Geoffroy.          

Une pièce sur le même sujet de l'agence matrimoniale, l'Homme à tout ou l'Agence universelle a été jouée sur le Théâtre de la Gaîté à partir du 18 mars 1813.

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