Le Mari directeur, ou le Déménagement du couvent

Le Mari directeur, comédie en un acte et en vers libres, de Carbon de Flins des Oliviers , musique de Porro, 25 février 1791.

Théâtre de la Nation.

Titre :

Mari directeur (le)

Genre

comédie

Nombre d'actes :

1

Vers / prose

en vers libres

Musique :

oui

Date de création :

25 février 1791

Théâtre :

Théâtre de la Nation

Auteur(s) des paroles :

Carbon de Flins des Oliviers

Compositeur(s) :

Porro

Sur la page de titre de la brochure, à Paris, chez Brunet, 1791 :

Le Mari directeur, ou le déménagement du couvent, comédie en un acte, en vers libres. Par M. de Flins, Jouée pour la première fois sur le Théâtre de la Nation, le vendredi 25 février 1791.

Sous la liste des personnages, on signale que la partition des airs de cette comédie est de M. Porro.

Mercure de France, tome CXXXIX, n° 12 du samedi 19 mars 1791, p. 109-110 :

[Pendant que la Liberté conquise connaît le succès, deux comédies moins réussie connaissent une carrière modeste. D’abord, le Mari directeur, œuvre d’un auteur à succès, qui propose une pièce pleine d’esprit et de gaieté, mais où il ridiculise un officier municipal, ce qui est bien sûr antirévolutionnaire. Après une analyse neutre, rappel de l’origine de l’intrigue, un conte de La Fontaine ? Puis une conclusion peu chaleureuse : « Des détails agréables ont soutenu cette bagatelle. »]

Au milieu du grand succès que continue d'avoir la Liberté conquise (1), le Théatre de la Nation vient de donner successivement deux petites Comédies ; l'une, intitulée le Mari Directeur, est de M. de Flins, à qui l'on doit déjà le Réveil d'Fpiménide. Il y a de l'esprit & de la gaîté dans ce dernier Ouvrage ; mais on est fâché que l'Auteur ait choisi un Officier Municipal pour en faire un personnage ridicule. Le sujet est celui du Conte de La Fontaine, intitulé le Mari Directeur. Le Maire d'un Village vient faire l'inventaire d'une Communauté de Religieuses. Comme il est dans le Couvent, un Bernardin des environs, homme fort considéré, quitte son habit & le lui renvoie. Le Maire conçoit la fantaisie de s'en affubler. Sous cet habit, sa femme, qui le prend pour le Bernardin, lui fait confidence qu'elle a aimé trois personnes, un Militaire, un Officier Municipal..... Un mouvement qui échappe au patient le décele ; la femme, d'abord effrayée, se remet promptement, & continue.... Le troisieme est un Moine. Son époux éclate ; elle ne se déconcerte point, & lui fait voir adroitemenr qu'il a lui-même ces trois caracteres, & qu'elle ne parlait que de lui.

Des détails agréables ont soutenu cette bagatelle.

(1) Cette Piece ne doit pas être imprimée de si-tôt. Les Troupes des divers Départemens qui voudraient la jouer, pourront s'en procurer le Manuscrit. cn s'adressant au Bureau Dramatique, rue Neuve-des-Petits-Champs, Nº. 127, à Paris.

L’Esprit des journaux français et étrangers, 1791, volume 4 (avril 1791), p. 347-348 :

[Les couvents occupent largement les théâtres en 1791, et la pièce de Flins des Oliviers est une des premières pièces sur le thème de l’ouverture des couvents. Le critique est sévère envers elle : « froide, sans intérêt, sans vraisemblance, […] de mauvais ton ». Le style, « plein de traits d’esprit », rachète un peu ce défaut, et le critique signale qu’« elle ne pouvoit pas manquer, par la nature de son sujet, de faire une vive impression sur certains spectateurs » (mais est-ce bien un compliment ?).]

Le vendredi 25 février, on a donné la premiere représentation du Mari directeur, comédie en un acte et en vers.

M. Dorbal еst envoyé par son district, pour signifier le décret de cassation des vœux, dans un couvent de bernardines où sa fille est novice. Les religieuses, qui, avant son arrivée, ne Ьгûloient que pour le ciel, renoncent soudain aux guimpes & acceptent la pension. L'abbesse elle-même, voyant qu'elle est obligée de quitter sa croix, se détermine, quoiqu'en murmurant, à se contenter de la pension. La touriere seule veut finir sa carrière dans son tour, parce que, dit-elle, quand on n’est plus jeune, à quoi sert la liberté ? Enfin tout est d'accord ; le pere Honorin lui-même, directeur du couvent, accepte la pension & envoie son froc à Dorbal, qui s'en affuble pour entendre les secrets des religieuses. En effet, sous cet habit, il sait tout ce que pense sa femme qui le reconnoit bientôt & se tire d'affaire avec beaucoup d'adresse. Sa fille vient ensuite, & croyant parler au pere Honorin, lui avoue qu'elle aime le pere Théotime, jeune bernardin. Satisfait de toutes ces épreuves, Dorbal marie sa fille à ce jeune pere qui se défroque. On apporte des bonnets & des chapeaux aux religieuses : là commence une espece d'orgie, & l'on chante & l'on danse. — Cette piece qui est froide, sans intérêt, sans vraisemblance, est aussi de mauvais ton ; mais le style est plein de traits d'esprit. Elle ne pouvoit pas manquer, par la nature de son sujet, de faire une vive impression sur certains spectateurs. On a demandé l'auteur, & M. Fleury, qui joue le Mari directeur, a nommé M. de Flins, auteur du Réveil d'Epiménide.

L’Esprit des journaux français et étrangers, 1791, volume 7 (juillet 1791), p. 284-285 :

La petite piece de M. de Flins, le Mari Directeur, qui avoit été suspendue par l'indisposition de M. Fleury, a fait beaucoup de plaisir ; l'esprit qui y règne & la manière dont elle a été jouée, lui ont obtenu ce succès: le public a fait répéter ce couplet du vaudeville, chanté par Mlle. Contat l'aînée.

On dit souvent que les belles
Tyrannisent leurs amans ;
Mais, pour des amant fidèles,
Ce sont de bien chers tyrans ;
Et de ce sexe équitable
Reconnoissez la bonté :
Quand l'amant n'est plus aimable,
On lui donne sa liberté.

D’après la base César, le titre complet est le Mari directeur ou le Déménagement du couvent. L’auteur est. Claude-Marie Louis-Emmanuel Carbon de Flins des Oliviers (1757–1806). La pièce a eu 6 représentations, du 25 février au10 septembre 1791.

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