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Le Mari instituteur

Le Mari instituteur, comédie en un acte et en vers, de Dumolard, 23 frimaire an 13 [14 décembre 1804].

Théâtre de la Porte St-Martin.

Almanach des Muses 1806.

Sur la page de titre de la brochure,Paris, chez Mme Masson, an XIII (1804) :

Le Mari instituteur, ou les nouveaux époux, comédie en un acte, en vers, Par M. H. F. Dumolard.

Quand l'absurde est outré, c'est trop lui faire honneur
De vouloir, par raison, combattre son erreur.
Enchérir est plus cour, sans s'échauffer la bile.

                                                        La Fontaine.

Représentée, pour la première fois, à Paris, sur le Théâtre de la Porte Saint-Martin, le 23 Frimaire an XIII, (14 décembre 1804.)

Le Courrier des spectacles dans son numéro 2850 du 24 frimaire an 13 [15 décembre 1804] p. 2, se contente d’une brève information sur la pièce :

Le Mari instituteur, pièce en un acte et en vers, a été jouée hier au Théâtre de la Porte Saint-Marin, avec un succès mérité. C’est une très-agréable production de M. Dumolard.

Courrier des spectacles, n° 2852 du 26 frimaire an 13 [17 décembre 1804], p. 2 :

[C’est la quatrième adaptation du même conte de madame de Genlis, et elle est très proche de celle qu’on joue au théâtre Louvois. Mais elle lui est supérieure parce qu’elle est en vers. L’intrigue est vite racontée (elle ressemble à celle des autres pièces sur le sujet de la femme colère, corrigée par son mari). Le critique trouve juste un peu miraculeux que dans le temps d’un acte un mari arrive à corriger son épouse. Retour sur la supériorité de cette nouvelle version : sa qualité littéraire et poétique (elle est en vers ! A chacun d’apprécier !); et le fait qu’elle est jouée dans un théâtre éloigné « du centre de la circulation » : son public est ignorant de l’actualité des théâtres, et a pris pour une nouveauté ce qui ne l’était guère. Deux acteurs sont mis en avant, dont un jeune débutant, à qui le critique promet un bel avenir, s’il travaille. L’auteur est lui aussi mis en avant, parce qu’il a déjà des succès à son actif, dans un drzmr qui témoigne de ses qualités et de son esprit.]

Théâtre de la Porte St-Martin.

Première représentation du Mari instituteur.

Cette comédie, en un acte et en vers, est la quatrième imitation connue d’une historiette de Mad. de Genlis. C’est un quatrième Ménechme, pour la ressemblance avec ses autres frères. Il a particulièrement une presqu’idendité de forme avec celui du Théâtre Louvois ; mais il est écrit en vers, en vers élégans, en vers qui peignent de jolies idées, et expriment des sentimens honnêtes et délicats.

Laure (c’est le nom de la jeune épouse) se fâche successivement et sans raison, contre une femme-de-chambre, contre un bonnet, contre la maladresse d’un domestique. Son mari, conseillé par un brave oncle, qui se trouve là, oppose emportemens à emportemens ; mais ce qu’il fait de plus que les autres maris, il travaille, et parvient à guérir sa femme, non seulement de la colère, mais encore de la prodigalité et de la jalousie ! Que de miracles dans une demi-heure ! Cependant le public y croit d’autant plus volontiers, que tous les personnages de cette comédie parlent un langage aimable, spirituel, et auquel il est impossible de ne point s’attacher.

L’avantage de cette pièce sur les trois autres ne consiste pas seulement dans son mérite littéraire et poétique, il résulte encore de la distance où est placé le Théâtre de la Porte St.-Martin du centre de la circulation. La plûpart des spectateurs, venus du quartier paisible du Marais ignoroient presque tous l’existence des trois autres imitations du conte de Mad. de Genlis. Celle de M. Dumolard a eu pour eux l’attrait de la nouveauté. Ils s'y sont beaucoup amusé, et l’ont unanimement applaudie.

Nous devons de justes éloges au talent vrai ment précieux de Mad. Bourdais, qui a joué le rôle de la Femme colère. Son débit a de la grâce et de la justesse. M. Philippe a très-bien rempli le personnage de l'Epoux. Il porte parfaitement l'uniforme.

Si ce jeune homme travaille, il est possible qu’un jour il occupe une place distinguée sur l’un de nos premiers théâtres. La nature l’a bien servi quant aux qualités physiques ; il montre de l’intelligence. Aucun obstacle ne peut nuire, ce nous semble, au succès de ses études, s’il s’y livre avec ardeur.

M. Dumolard, auteur de cette comédie, a déjà donné des preuves d’un talent distingué dans la carrière dramatique. On a joué de lui, il y a quelque mois, au théâtre Louvois un drame en trois actes, Saint Vincent de Paul, qui a eu un succès mérité, et qui donne une aussi bonne opinion des qualités personnelles de l’auteur que de son esprit.

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