Le Menteur maladroit, opéra en un acte, de Hennequin, musique de Lebrun, 9 Nivôse an 7 [29 décembre 1798].
Théâtre des Amis des Arts et des Élèves de l'Opéra-Comique.
Almanach des Muses 1800
Courrier des spectacles, n° 678 du 11 nivôse an 7 [31 décembre 1798], p. 2 :
[Ouvert par l’annonce d’« un succès flatteur » pour la nouvelle pièce, le compte rendu comporte ensuite le traditionnel résumé de l’intrigue, centrée sur le retour du fiancé qu’un « menteur maladroit » tente d’évincer, mais qui échoue dans ses tentatives (effectivement maladroites) de travestir la vérité et d’éliminer son rival. Tout finit par le mariage prévu d’emblée. Le jugement porté sur la pièce met en doute son originalité, mais reconnaît qu’elle est bien jouée au moins par un acteur (pour les autres, on ne sait rien). Puis c’est la musique qui est évoquée en termes plus flatteurs : elle est « vive, légère et bien adaptée au sujet », et son auteur verra sa réputation grandir. Par contre le nom de « l’auteur des paroles » est simplement cité, avec renvoi à une de ses œuvres.]
Théâtre des amis des Arts et des Elèves de l’Opéra-Comique.
Le Menteur mal-adroit, opéra en un acte, donné hier pour la première fois à ce théâtre, a obtenu un succès flatteur.
Lysis, fils de Mme. Doucet et amant aimé de Louise, est absent depuis plus d’un an afin d’amasser une somme d’argent assez forte pour se marier avec elle. Car telle est la volonté de Gérard, père de Louise. Ce dernier n’en recevant pas de nouvelles, a promis sa fille à Thomas, riche paysan, qui se prépare à conclure son mariage lorsque Lysis arrive. Thomas cherche à l’éloigner et lui fait croire que Mme. Doucet demeure, depuis quelque tems dans le village voisin ; et il l’entraîne loin de la maison où il est attendu. La mère de Lysis, qu’une lettre a prévenue de l’arrivée de son fils, le voit de loin emmené par Thomas : elle vole sur ses pas et le ramène, en détestant le mensonge de son rival. Lysis est irrité ; mais les services pécuniaires que Thomas a rendus à Mme. Doucet, lorsqu’elle étoit malade, calment son ressentiment. Cependant, Gérard et sa fille embrassent Lysis : celui-ci a la somme exigée par le père de son amante, mais il doit en distraire le montant de la dette con tractée par sa mère envers Thomas ; et voyant que Gérard est inflexible, il s’éloigne. Thomas qui le croit au village voisin, veut persuader que Lysis n’est pas revenu à ceux même qui viennent de le voir. Il a intercepté autrefois une de ses lettre ; et en ayant changé la date, il la montre comme nouvellement reçue ; mais le menteur est bientôt démasqué par le retour de Lysis, qui s’acquitte envers lui. Thomas ne veut pas être moins généreux : il renonce à son amour, et les deux amans sont unis.
Tel est le cadre du Menteur mal-adroit. On a cru y reconnoitre quelqu'analogie avec la Dot, sur-tout dans le rôle de Thomas, qui d’ailleurs est rendu avec beaucoup d’originalité par le cit. Bosquier-Gavaudan.
La musique de cet opéra est vive, légère et bien adaptée au sujet : elle ajoute à la réputation de son auteur, le cit. Lebrun, artiste de Feydeau ; l’auteur des paroles est le cit. Hennequin ; déjà connu avantageusement par la Partie Quarrée.
La Dot est une comédie en trois actes et en prose, mêlée d’ariettes, de Desfontaines (1785).
D'après la base César, l'auteur est inconnu, et le compositeur est Louis-Sébastien Lebrun. La pièce a été représentée 4 fois au Théâtre Molière, entre le 29 décembre 1798 et le 27 janvier 1799.
La Chronique musicale, volume 10 (octobre à décembre 1875), n° 60 du 15 décembre 1875, p. 243, cite le Menteur maladroit parmi les œuvres créées pendant la Révolution au Théâtre Molière, devenu Société des Amis des Arts, et en attribue la paternité à Hennequin (pour les paroles) et Lebrun.
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