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La Partie quarrée

La Partie quarrée, opéra-folie, en un acte, de Louis Hennequin, musique de Gaveaux, 27 juin 1793.

Théâtre de la rue Feydeau.

Pièce à ne pas confondre avec Partie carrée, ou Chacun de son côté, comédie vaudeville en un acte de Théaulon, Armand Dartois et Dumersan, créée sur le Théâtre du Vaudeville, 11 juillet 1810.

Titre

Partie quarrée (la)

Genre

opéra-folie

Nombre d'actes :

1

Vers / prose ?

en vers

Musique :

oui

Date de création :

27 juin 1793

Théâtre :

Théâtre de la rue Feydeau

Auteur(s) des paroles :

Louis Hennequin

Compositeur(s) :

Pierre Gaveaux

Almanach des Muses 1794

Jolie bluette qui a réussi.

Des nones [sic] viennent d'être remplacées par un régiment de dragons. Des capucins d'une maison voisine ignorent cet échange, et font la partie d'aller déjeûner dans le couvent. Deux dragons qui les entendent, se déguisent en religieuses, et les moines après avoir beaucoup bu, proposent d'aller achever la partie quarrée au fond d'un bosquet. A la fin ils changent leur capuce contre un bonnet de dragons.

Sur la page de titre de la brochure, Paris, de l'imprimerie des Citoyens Du Pont, 1793 :

La Partie quarrée, opéra-folie en un acte, Représenté pour la première fois sur le Théâtre de la rue Feydeau, le 27 Juin 1793. Paroles du Citoyen Louis Hennequin, Musique du Citoyen Gaveaux.

.  .  .  . C'est une espièglerie,
Une véritable folie.

Scène dernière.

Avant le texte de la pièce, une épître dédicatoire :

A GAVEAUX.

            Une épître dédicatoire !
            Quoi ! pour un opéra-bouffon ?
Ne va-t-on pas crier au ridicule ? Non ;
            Car j'y parlerai de ta gloire ;
            J'y parlerai de ton talent,
            Sur-tout de ma reconnaissance.
Ah ! si je me taisais, quand je te dois autant,
On me ferait rougir, mais c'est de mon silence.
            Eh quoi ! n'est-il pas étonnant
      De te voir, occupé d'une caricature,
            Quitter le ton du sentiment
            Que tu reçus de la nature,
            Pour nous égayer un moment ?
            Mais non, c'est chose naturelle :
            On a vu le moderne Appelle, (1)
            Changeant de ton, de coloris,
            Et conduit par la main des graces,
            Du pinceau qui fit les Horaces,
            Dessiner les amours d'Hélene et de Pâris.
            Mais, ami , cette ressemblance
            De ton éloge est le plus faible trait :
      Si je voulais achever le portrait,
            Je dirais, mais en confidence,
            Afin de ne pas t'allarmer :
      Ami fidèle, excellent frère,
      Il a tous les talens pour plaire,
Et toutes les vertus pour se faire estimer.

Après l'épître à Gaveaux, un avertissement aux lecteurs :

A MES LECTEURS.

            Encor des moines, va-t-on dire,
            Encor des moines amoureux ;
            Encor des tableaux scandaleux,
Ou quelque trait malin d'une obscure satyre !
            Et de qui voulez-vous donc rire,
            Si vous ne vous moquez pas d'eux,
            Puis-je répondre à mes critiques ?
            De nos intérêts politiques,
            Objets majeurs assurément,
            Il faut, de moment en moment,
            Et s'éloigner et se distraire ;
            Or, j'avais cru, tout bonnement,
Que c'était un moyen assuré de vous plaire,
            Que de vous mettre sous les yeux
            La plaisante caricature
            De deux capucins amoureux,
            Coureurs de galante aventure,
            Corrigés, sans danger pour eux.
            
De presque tous les ridicules
            On vous a présenté les traits ;
S'il en restait encor qui ne fussent pas faits,
            Moi, je conviens de mes scrupules,
Je ne me sens pas né pour faire des portraits.
            Si, malgré cette bonne excuse,
Aucun de mes tableaux, pourtant, ne vous amuse,
Si mes deux capucins vous semblent ennuyeux,
Alors je me verrai forcé de vous redire :
Parlez-moi franchement, de qui voulez-vous rire,
            Si vous ne vous moquez pas d'eux ?

Mercure français, historique, politique et littéraire, n° 103, 20 Juillet 1793, p. 105-106 :

THÉÂTRE DE LA RUE FEYDEAU.

On a donné dernièrement à ce théâtre un opéra comique, intitulé la Partie quarrée, qui a été fort applaudi. Ce n'est qu'une bluette où l'on ne trouve ni fonds ni intrigue, mais qui se soutient par la gaîté des détails, le charme d'une jolie musique et le soin des acteurs dans l'exécution. C'est encore un couvent. Des nonnes viennent d'être remplacées par un régiment de dragons ! Des capucins séparés par un mur mitoyen ignorent cet échange. Un pere, qui a des intrigues dans le couvent, instruit un jeune novice de ce manège et l'invite à le seconder, en faisant un déjeuner avec deux sœurs. Deux jeunes dragons qui ont entendu le complot, se proposent de persifler les deux moines. Ils revêtent un habit de religieuse, et se laissent entraîner sans trop de façon au déjeûner. On rit, on jase, on raisonne, on chante même et surtout on boit beaucoup. Les deux caffards s'en ressentent. Ils proposent aux deux prétendues religieuses d'aller achever la partie quarrée dans le fond du bosquet. Mais le tambour qui se fait entendre appelle les deux jeunes officiers à d'autres exercices ! Ils se font connaître et le pistolet à la main, veulent rentrer dans leur gîte. Grand bruit parmi les capucins, au désespoir d'être démasqués. Cependant ils prennent leur parti, et changent leur capuce contre un bonnet de dragon, ce qui termine la pièce.

Elle est du C. Hennequin qu'on a demandé à grands cris et qui a paru, La musique est du citoyen Gavaux et soutient fort bien la réputation qu'il s'est déjà faite à ce théâtre.

L’Esprit des journaux français et étrangers, 1793, volume 7 (juillet 1793), p. 371-372 :

[Le critique n’aime pas le graveleux, et il fait un compte rendu très sévère d’une pièce qui n’en méritait pas tant. L’auteur, dont il semble penser qu’il ne manque pas de moyens, est invité à choisir « un sujet plus riche & moins graveleux ». Musique digne de son compositeur, Gaveaux. Echec constaté (le critique emploie le passé pour dire cet échec), mais la liste des représentations qu’on peut dresser ne confirme pas cette condamnation tout à fait pessimiste.]

Partie quarrée, comédie en un acte, mêlée d'ariettes.

Un fait aussi invraisemblable que peu neuf au théatre, forme le fond de cette petite piece : ce sont encore des couvens. Un couvent de religieuses & un couvent de capucins sont mitoyens ; on y communique même par le moyen d'une grotte & d'un souterrein. Deux capucins ont formé le projet de déjeûner avec deux aimables nonettes ; mais ils ignorent que des dragons occupent maintenant le couvent de religieuses. En conséquence, deux dragons, qui connoissent le dessein des moines, se déguisent en nones, & acceptent la partie quarrée. Sur la fin du déjeûner, nos deux grivois se font connoître, & forcent, avec leur compagnie, tous les capucins à jetter le froc, pour prendre le casque, le sabre, & pour défendre leur patrie. Cette petite piece est écrite en vers, & son auteur y prouve qu'il saura faire une comédie, quand il aura choisi un sujet plus riche & moins graveleux. La musique, qui est de M. Gavaux, offre ce chant aimable qu'on connoît à ce jeune compositeur ; mais en général l'ouvrage a eu très-peu de succès. Il est bien joué d'ailleurs par MM. Martin, Résicourt, Lesage, Gavaudan & Georget.

César : pièce de Louis Hennequin, musique de Pierre Gaveaux. Création le 26 juin 1793. Pièce jouée 21 fois en 1793, 19 fois en 1794, 10 fois en 1795 (dont 1 fois au Théâtre de société de Momus), 19 fois en 1796 (10 fois à Feydeau, 9 fois chez Momus), et 1 fois en 1797 (Feydeau). Pour une pièce « qui a eu très-peu de succès » (Esprit des journaux), ce n’est pas si mal.

(1) David , député,

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