Les Mineurs de Beaujonc, ou Ils sont sauvés

Les Mineurs de Beaujonc, ou Ils sont sauvés, fait historique en trois actes, mêlés de couplets ; de Pain et Dumersan (8 avril 1812).

Théâtre du Vaudeville.

Pièce à ne pas confondre avec la pièce de Rougemont, Brazier et Merle, Ils sont sauvés, ou les mineurs de Beaujonc, jouée le 4 avril 1812, au théâtre des Variétés.

Sur la page de titre de la brochure, Paris, chez J. N. Barba, 1812 :

Les Mineurs de Beaujonc, ou ils sont sauvés, fait historique en trois actes, mêlés de couplets ; Par MM. J. Pain et Du Mersan ; Représenté, pour la première fois, à P aris, sur le Théâtre du Vaudeville, le 8 avril 1812.

Magasin encyclopédique, ou journal des sciences, des lettres et des arts, année 1812, tome II, p. 425-426 :

[Le jugement porté sur cette pièce de circonstance est favorable : sur un sujet qui pouvait difficilement porter à la gaieté (le couplet d’annonce s’en expliquait), ils ont bien sûr fait pleurer, mais un médecin ridicule a apporté un peu de détente. Des couplets pleins de sensibilité, un dialogue efficace, un découpage dramatique bien fait, cette pièce est au moins égale à celle des auteurs qui ont traité le même sujet quelques jours auparavant.]

Les Mines de Beaujonc, ou ils sont sauvés, fait historique en trois tableaux, joué le 8 avril.

Les auteurs ont eu la modestie d'intituler la triple division de leur ouvrage, tableaux et non pas actes.

La décoration change trois fois. On voit d'abord la mine où sont ensevelis les malheureux auxquels Goffîn s'efforce d'inspirer une gaieté et une confiance qu'il est loin d'avoir lui-même.

Le second tableau offre une autre partie de la houillère où travaillent les libérateurs de leurs infortunés compatriotes.

Le troisième présente un site villageois, où des femmes et des enfans désolés attendent, dans les angoisses du désespoir, des nouvelles des êtres chéris, qu'ils ont enfin le bonheur de serrer dans leurs bras.

Il étoit difficile d'encadrer gaiement de pareils tableaux. Les auteurs l'avoient fait sentir au public dans leur couplet d'annonce qui mérite d'être cité. Le voici :

Air : Traitant l'Amour sans pitié.

Ce beau trait d'humanité
Plut au petit Vaudeville,
Mais il lui fut difficile
De le peindre arec gaîté.
Il a besoin d'indulgence
Pour des pleurs de circonstance
Qu'une fois, sans conséquence,
Il verse contre son gré.
En chantant ce qu'il admire,
Décemment pouvoit-il rire
Lorsque la France a pleuré ?

Pour donner aux spectateurs le temps d'essuyer leurs larmes, on a introduit dans la pièce un médecin ridicule qui, descendu dans la mine pour offrir les secours d'un art qu'il ignore, ne peut être utile qu'en traînant la brouette.

Plusieurs couplets remplis de sensibilité,quelques traits saillans dans le dialogue, et surtout la coupe bien dramatique de l'ouvrage, lui ont mérité un succès qui permet à MM. Pain et Du Mersan de ne rien envier aux auteurs qui avoient traité le même sujet avant eux.

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