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Monsieur Botte ou le Négociant anglais

Monsieur Botte ou le Négociant anglais, comédie en trois actes et en prose, de Servières et Ernest [de Clonard], 24 ventôse an 11 [15 mars 1803].

Théâtre de l'Ambigu-Comique.

Sur la page de titre de la brochure, à Paris, chez Barba, an 11 – 1803 :

Monsieur Botte ou le Négociant anglais, comédie en trois actes et en prose, Imitée du roman de Pigault-Lebrun, Par MM. Servières et Ernest. Représentée, pour la première fois, sur le théâtre de l'Ambigu-Comique, le 24 ventôse an 11.

Courrier des spectacles, n° 2201 du 25 ventôse an 11 [16 mars 1803], p. 2 :

[La pièce est inspirée du roman de Pigault-Lebrun : le nom de M. Botte suffit à garantir le succès. Elle est d'ailleurs d'une grande fidélité au roman, situations, et même dialogue. « Pouvoient-ils espérer de mieux écrire que Pigault-Lebrun ? » Le résumé de l'intrigue entraîne le lecteur dans le dédale des affaires de cœur du neveu de M. Botte, désireux d'épouser la fille d'un négociant. Mais le retour du père de Charles compromet ce mariage, qui ne pourra être conclu que par la ruine du père de Charles et les efforts de M. Botte, bourru et généreux. Le jugement porté sur la pièce est mitigé : il faudra faire des coupures, notamment dans l'acte 2, « un peu vuide d'intérêt ». Le rôle de M. Botte est très bien joué par Corse, « les autres rôles sont bien soignés ». Les auteurs ont été nommés, sans plus de précision.

Quelques jours plus tard, on jouera au Théâtre Molière Monsieur Botte, ou le Nouveau bourru bienfaisant, de Dumersan et Debugny, preuve de la grande popularité du roman de Pigault-Lebrun.]

Théâtre de l'Ambigu- Comique.

Première Représentation de M. Botte, ou le Négociant Anglais.

Le nom de M. Botte est une excellente recommandation, aussi la comédie nouvelle en trois actes avoit-elle attiré hier beaucoup de spectateurs à ce théâtre, qui d’ailleurs est un des plus suivis de la capitale. Elle a. réussi, mais l’on conviendra que le roman lui a servi de passe-port, car les auteurs y ont puisé presque toutes leurs situations, et pour ne point s’écarter de leur modèle, ils ont eu la sagesse d'en emprunter jusqu’au dialogue ; et ils ont bien fait. Pouvoient-ils espérer de mieux écrire que Pigault-Lebrun ? Ils ont conservé plusieurs des noms qui figurent dans le roman, ceux qu'ils ont changés conviennent mieux aux lieux où ils ont établi la scène. Voici de quelle manière ils ont traité ce sujet.

M. Botte apprend l’emploi que fait son neveu Charles Mortimer de ses épargnes que le jeune homme consacre à soulager le vieux Edmond et Sophie Dollaston, et sur-le-champ il veut courir à la ferme et voir ce vertueux vieillard. Charles qui craint que son oncle ne pénètre le motif de sa générosité en voyant Sophie, lui dépêche son valet pour l’engager à s’éloigner. La jeune personne refuse de fuire [sic] la présence de M. Botte, et celui-ci a avec elle un entretien après lequel il lui promet la main de son neveu. Sophie, au comble de la joie, desireroit pourtant avoir le consentement de son père, absent depuis dix-huit ans  ; mais M. Botte toujours emporté, toujours expéditif, fait venir un tabellion, dicte lui-même les clauses du contrat, et unit Charles à Sophie, lorsqu’une lettre que reçoit celle-ci lui apprend que son père arrive, et qu’il lui destine pour époux le lord Clarence, son ami, et le compagnon de ses voyages et de ses infortunes.

Dollaston est rentré au château qu’Emond a sçu lui conserver, c’est tout ce qui lui reste de sa fortune avec une partie de la cargaison du vaisseau le Neptune dont il attend le retour des Indes. Sophie s’est dérobée aux larmes de Charles, et est venue embrasser son père : celui-ci lui présente Clarence, et lui ordonne de renoncer à tout espoir d’union avec la famille d’une négociant. M. Botte paroit, s'emporte, menace, puis recommande à Sophie d’obéir, puis s’adresse à Clarence et finit par faire ouvrir les yeux à ce dernier sur les dangers d’une union mal assortie. Un entretien de Clarence avec Sophie acheve de l’éclairer il il déclare à Dollaston qui vient d’apprendre le naufrage du Neptune et la perte de tous ses biens, qu’il ne peut devenir son gendre. Dollaston est piqué, et il va jusqu’à accuser la délicatesse de Clarence qui le quitte et va chercher Mortimer pour fléchir ce père opiniâtre. M. Botte reparoit de nouveau, fait de nouvelles propositions, déchire pour quarante mille francs de lettres de-changes qu’il a sur Dollaston, et à force de générosité, triomphe de la résistance du père de Sophie.

Le second acte est un peu vuide d’intérêt ; il y aura quelques coupures à faire dans l’ouvrage et il marchera mieux. Le cit. Corse a joué M. Botte avec beaucoup de talent et d’originalité ; il a été unanimement redemandé après la pièce ; il a paru, et a été de nouveau couvert d’applaudissemens. Les autres rôles sont bien soignés. Les auteurs sont les cit. Serviere et Ernest.

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