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Monsieur Girouette, ou Je suis de votre avis

Monsieur Girouette, ou Je suis de votre avis, comédie en un acte et en prose, par M. Jean-Baptiste Dubois, 26 ventôse an 12 (17 mars 1804).

Théâtre Louvois.

Titre :

Monsieur Girouette, ou Je suis de votre avis

Genre

comédie

Nombre d'actes :

1

Vers / prose

en prose

Musique :

non

Date de création :

26 ventôse an 12 (17 mars 1804)

Théâtre :

Théâtre Louvois

Auteur(s) des paroles :

Jean-Baptiste Dubois

Courrier des spectacles, n° 2577 du 27 ventôse an 12 [18 mars 1804], p. 2 :

[Il y avait du monde à la première, mais le critique ne croit pas que ce sera un succès durable. Le public a été trop indulgent avec la pièce. Le personnage est un simple perroquet des propos qu’on lui tient, la pièce est sans but et les scènes sont sans intérêt. Une fois de plus, il s’agit d’une affaire de mariage : qui épousera la jeune Laure ? Obtiendra-t-on que son tuteur rende des comptes ? Tout le monde a son avocat, et c’est l’avocat que soutient la jeune femme qui triomphe : c’est la règle dans ce genre de pièce. L’auteur est nommé, ce qui permet de dire qu’il a déjà fait bien mieux.]

Théâtre Louvois.

Première représentation de M. Girouette.

Cette piece avoit attiré beaucoup de monde hier, nous ne croyons pas qu’elle obtienne le même avantage aux représentations suivantes : ce n’est pas qu’elle ait été traitée avec rigueur ; à l’exception de quelques murmures, trop légitimes, et de trois ou quatre coups de sifflet, l’auteur a fort à se louer de l’indulgence du-public. M. Girouette est un véritable Bride-Oison qui, si l’on en excepte trois ou quatre phrases rien moins que galantes, qu’il adresse à sa femme, ne dit pas un mot sans répéter la derniere phrase qui a été dite devant lui. La piece n’a aucun_but ; il n’y a pas une scene que l’on puisse citer-avec éloge, tandis que plusieurs choquent la raison. Une courte analyse suffira pour prouver ce que nous venons d’avancer.

Le tuteur de la jeune Laure refuse de rendre compte de son administration, madame Girouette, tante de la pupille, presse monsieur Girouette, son mari, de faire une consultation à cet égard. Elle veut choisir pour avocat Florval, jeune fat, à qui elle désire faire épouser sa niece, quoique celle-ci lui préfere Bellecourt, autre jeune avocat ; l’oncle promet tantôt à sa femme, tantôt à sa nièce, tantôt à Florval, tantôt à Bellecour tout ce que chacun d’eux lui demande; mais ce qu’il y a de plus bizarre, c’est que le tuteur lui-même propose un avocat pour agir contre lui, et que le bonhomme d’oncle lui promet aussi de le choisir. Enfin la famille s’assemble, et nos deux jeunes avocats, au lieu de consulter sur l’affaire, entreprennent de la plaider. Le tuteur emmene Bellecourt, en promettant qu’il se justifiera à ses yeux. En son absence mad. Girouette force son mari de promettre à Florval la main de sa nièce, qu’il avait promise à Bellecourt ; mais celui-ci arrivant avec un notaire, aussitôt que l’autre est parti, après quelque résistance M. Girouette signe le contrat de mariage. Sa femme revient avec son protégé. Elle s’emporte contre Bellecourt qui, dit elle, s’entend avec le tuteur. Celui ci , qui ne devoit qu’un compte de quarante mille livres à sa pupille, déclare qu’elle a dix mille livres de rente, et qu’il lui assure sa succession, en faveur de son mariage avec Bellecourt. Florval est éconduit, et M. Girouette finit comme il a commencé par dire à sa femme,devenue raisonnable : Je suis de votre avis.

Cette piece est de M. Dubois , mais elle est en tout fort inférieure à Frontin et Marton,

La Décade philosophique, littéraire et politique, an XII, n° 20 (20 germinal), p. 114 :

[Critique plutôt sévère d’une pièce qualifiée d’« ébauche très-médiocre d'un caractère qui à bien dire n'en est pas un » : simple variante d’autres caractères, complaisamment énumérés. L’auteur de l’article pense que Dubois a voulu imiter le succès de Monsieur Musard, de Picard, mais il n’a pas le talent de Picard. Dubois a des qualités (« de la facilité dans l'esprit et quelque naturel dans le dialogue »), mais il les exploite mal. Trop de facilité. Succès en rapport...]

Au théâtre Louvois, Monsieur Girouette, ébauche très-médiocre d'un caractère qui à bien dire n'en est pas un, puisque c'est à peine une nuance de l’lrrésolu, de l’Indécis, de l’Inconsèquent, de l'Inconstant, etc. L'auteur, enhardi peut-être par le succès de Monsieur Musard , a cru saisir la manière de Picard ; mais il n'a pas la fermeté de sa touche, et sur-tout l'art de terminer ses esquisses de manière à en faire de petits tableaux précieux. Le C. Dubois a de la facilité dans l'esprit et quelque naturel dans le dialogue ; mais, il faut l'inviter à se défier de la première et à donner quelquefois un peu plus de sel au second. La pièce a obtenu le succès proportionné à son genre de mérite.

L’Esprit des journaux français et étrangers, an 12, tome huitième (floréal an 12, avril 1804), p. 269 :

[Pour ce critique, la pièce « a eu du succès », même si elle a fort peu d’intrigue. Il prend soin d’expliciter le trait de caractère de ce monsieur qui change sans cesse d’avis : « c'est un homme tombé en enfance », et le rire qu’il suscite cède la place à une certaine gêne de rire « d'une infirmité de vieillesse » au caractère déplorable ».

Monsieur Girouette , pièce en un acte.

Cette pièce a eu du succès. Point, ou très-peu d'intrigue. Monsieur Girouette dit alternativement oui à celui qui dit oui , et non à celui qui dit non. Ce n'est pas seulement un personnage simple et faible, c'est un homme tombé en enfance. Sa versatilité paraît d'abord assez comique ; mais on se reproche d'en avoir ri, dès qu'elle prend le caractère déplorable d'une infirmité de vieillesse.

Vigny joue avec beaucoup de naturel le rôle de M. Girouette.

L'auteur a été demandé et nommé : c'est M Dubois, à qui le théâtre de Louvois doit déjà Marton et Frontin.

Magasin encyclopédique, ou journal des sciences, des lettres et des arts, 9e année, 1804, tome V, p. 402 :

[La pièce n’a pas réussi (sans échouer complètement), et la faute en incombe à l’auteur, qui donne des esquisses là où le public attend des tableaux. Invitation polie à travailler ses ouvrages...]

M. Girouette.

Très-petit succès. M. Dubois s'en dédommagera quand il voudra, en nous donnant des tableaux au lieu d'esquisses.

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