Le Négociant de Hambourg, comédie anecdotique en un acte, de Lecomte et Desprez, 11 novembre 1806.
Théâtre des Jeunes Artistes.
Dans les années 1800-1810, il y a deux pièce intitulées le Négociant d'Hambourg,
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celle de Leroi, jouée sur le Théâtre de la Gaieté en pluviôse an 8 [février 1800] ;
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celle de Louis Lecomte et Saint-Clair [Desprez], jouée au Théâtre des Jeunes Artistes à partir du 11 novembre 1806.
Le 11 novembre 1806, le n° 3565 du Courrier des spectacles signale la première représentation du Négociant d'Hambourg au Théâtre des Jeunes Artistes.
Courrier des spectacles, n° 3565 du 13 novembre 1806 :
[Le critique commence son compte rendu par une énumération de tout ce qui fait de cet acte unique un recueil de clichés romanesques. Mais cette accumulation d'événements est la source du succès. Cependant le jeu de mots sur les bonnes affaires de ce négociant donne au propos du critique une teinte un peu ironique, ce succès n'étant pas à ses yeux si légitime. Le résumé de l'intrigue confirme que la pièce repose sur les procédés habituels qu'on retrouve dans le mélodrame : il ne faut pas se laisser prendre par l'emploi du mot « comédie » du début de l'article. La vraisemblance est effectivement malmenée dans cette affaire compliquée de tentative de vol de cassette qui heureusement s'achève par la reconnaissance de l'innocence du jeune Verner, qui reçoit bien un brevet de colonel, et la main de la fille du négociant. Peu de vraisemblance donc, et pourtant du succès, malgré la piètre performance des interprètes.]
Théatre des Jeunes Artistes.
Le Négociant de Hambourg.
Cette comédie renferme en un seul acte presque toutes les aventures d’un roman. On y trouve des rendez vous, des surprises, un vol, des arrestations, des maximes morales, et tout l’attirail de ce charlatanisme soi-disant philosophique qui ne manque jamais de surprendre l’admiration des simples. On ne saurait donc reprocher à l’auteur la stérilité des conceptions ; il ne ménage pas les événemens ; ils se succèdent avec une merveilleuse rapidité, et laissent à peine le tems de se reconnoitre. Ce mouvement a entraîné les auditeurs ; et le succès dont il a été suivi annonce que le Négociant de Hambourg fera d’assez bonnes affaires aux Boulevards de Paris.
M. d'Hernheim, négociant de Hambourg, se propose de marier sa fille Hortense au jeune Verner, pour lequel il vient d’obtenir le grade de colonel. Il fait part de son dessein à Fersen, espèce d’escroc qui aspiroit à devenir son gendre, et qui se voyant, par ce projet de mariage, frustré d’une dot considérable, forme le dessein de troubler les brillantes destinées de son rival. Le moyen qu’il choisit est fort bien assorti à son caractère. Au moyen d’une échelle de corde, il s’introduit pendant la nuit dans la maison du négociant, avec l’intention de lui ravir une cassette qui renfermoit son trésor. Le hazard veut que Verner, attiré dans la même maison par un rendez vous avec Mlle. d’Hernheim, et caché dans un cabinet voisin, cherche en ce moment à sortir de sa retraite ; il surprend le fripon, et s’emparant de ses armes, il le fait d’abord descendre par la fenêtre, puis saisissant l’échelle de corde oubliée par Fersen, il s'en sert pour s’évader, mais une patrouille l’arrête ; il se fait conduire à l’hôtel de M. d’Hernheim, Celui-ci le soupçonne d’abord d’être l’auteur du vol ; il se défend , prouve son innocence, et démontre que le coupable est Fersen. On le comble de témoignages de reconnoissances, et pour récompenser son courage, on lui donne un brevet de colonel et la main d’Hortense.
Quoique tous ces évènemens soient fort peu d’accord avec les règles de la vraisemblance, la pièce a obtenu beaucoup de succès, et ce triomphe est d’autant plus honorable pour les auteurs, qu’ils n’ont pas été secondés par les talens des acteurs.
Les Annales de la littérature et des arts, tome 5 (1821) donnent p. 85-88 le compte rendu d’un opéra-comique intitulé également le Négociant de Hambourg, paroles de M.***, musique de M. Kreutzer. Il y avait beaucoup de négociants à Hambourg !
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