Le Nouveau débarqué

Le Nouveau débarqué, comédie en un acte, mêlée de vaudevilles, de Gosse, 2 brumaire an 9 [24 octobre 1800].

Théâtre de Molière.

Le titre utilise une expression connue depuis la fin du 17e siècle, désignant une personne nouvellement arrivée, et par extension quelqu'un d'ignorant, de naïf, de crédule. Il s'applique volontiers à un provincial « débarquant » à Paris.

En 1769, J.-F. Cailhava de L'Estendoux a fait jouer une comédie en vers et en cinq actes intitulée le Jeune présomptueux ou le Nouveau débarqué.

Sur la page de titre de la brochure, à Paris, chez Roux, an 9 – 1800 :

Le Nouveau débarqué, comédie en un acte, mêlé de vaudevilles. Par le Citoyen GOSSE. Représenté pour les premières fois sur le Théâtre de Molière, les 2, 3, 4, 5 et 6 Brumaire de l'an IX.

Le couplet d'annonce repose sur une allusion à un succès de Picard avec lequel la pièce nouvelle a un rapport (un personnage débarquant d'une voiture de voyage) :

COUPLET D'ANNONCE.

    Air : J'ai vu partout dans mes voyages.

L'œil hagard, la main dans la poche,
Sur les quais on a remarqué
Plus d'un niais sortant du coche,
Parlant en nouveau débarqué.
Pour le succès de cet ouvrage,
L'auteur n'aurait aucun souci,
S'il débarquait son personnage

De
la diligence de Joigny (1).

(1) C'est le titre d'une comédie en cinq actes, du citoyen Picard.

Courrier des spectacles, n° 1330 du 3 brumaire an 9 [25 octobre 1800, p. 2 :

[Après un résumé du sujet (le « fonds », jugé « bien foible, sans contrédit », le critique ne donne pas le déroulement de l'intrigue (que peut-il bien se passer après un tel début ?) et se contente de dire que la pièce se rachète par « de jolis détails ». Il cite, « parmi les couplets qui ont été le plus applaudis », un couplet « qui a été redemandé », et qui fait allusion à Misanthropie et Repentir, grand succès des années 1800, créé à la fin de 1799. Les interprètes sont nommés de manière flatteuse, mais un des acteurs a un tic lui faisant répéter « ses demi-phrases ». Enfin, l'auteur est nommé après avoir été « vivement demandé ».]

Théâtre de Molière.

Un jeune homme de Périgueux, quittant l'état de pâtissier, est venu à Paris prendre un ton et des manières ridicules. Il est épris d’une beauté qu’il croit une dame de haut parage, et à qui il donne à entendre qu’il est d’une naissance au-dessus du commun. Prêts à signer le contrat de mariage, ils ont besoin de témoins. La jeune Aspasie s’adresse précisément à son ancien maître, dont elle fuit la présence, et le jeune Périgourdin à son propre père, qui est venu lui-même à Paris afin de faire reprendre à son fils la route de Périgueux et son premier état.

Tel est le fonds bien foible, sans contrédit [sic], du Nouveau Débarqué, dont la première représentation eut lieu hier : mais de jolis détails, quoique un peu longs, le soutiennent et l’embélissent [sic].

Parmi les couplets qui ont été le plus applaudis, nous regrettons de ne pouvoir citer que le suivant, qui a été redemandé :

Depuis qu'un drame inconcevable
A fait pâmer tant de bons cœurs,
Et que l’époux le moins aimable
A trouvé tant d’admirateurs,
Depuis que la misantropie
Enseigna l’art de s’attendrir,
Toute femme jeune et jolie
Porte avec elle un
Repentir.

Le jeu du citoyen Véniard et le chant du cit. Baptiste ont contribué au succès de la pièce. Mesdames Kinter et Joly ont été fort applaudies dans leur rôle. Nous observerons cependant au cit. Véniard qu’il répète trop souvent ses demi-phrases , et qu’il chargea hier au point que cela dégénéra en parade.

L'auteur, vivement demandé, est le citoyen Gosse , à qui nous devons l’Auteur dans son ménage et d'autres jolies productions.

F. J. B. P. G ***.          

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