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Nice

Nice, imitation de Stratonice, en un acte, en prose, mêlée de vaudevilles, de Desprès et Ségur jeune, 6 Juin 1792.

Théâtre du Vaudeville

Titre :

Nice

Genre

imitation de Stratonice

Nombre d'actes :

1

Vers / prose ?

prose, avec des couplets en vers

Musique :

vaudevilles

Date de création :

6 juin 1792

Théâtre :

Théâtre du Vaudeville

Auteur(s) des paroles :

Desprès et Ségur jeune

Almanach des Muses 1794

Sur la page de titre de la brochure, Paris, chez Maret, 1793 :

Nice, imitation de Stratonice ; en un acte et en prose, melée de vaudevilles ; représentée pour la première fois, sur le Théâtre du Vaudeville, le Mercredi 6 Juin 1792.

Chronique de Paris, n° 161 du 8 juin 1792, p. 638 :

[Une parodie réussie : elle est pleine d'esprit, et les couplets en sont bien faits, comme on savait les faire autrefois (le journaliste est nostalgique !). Et surtout la pièce montre du respect envers les auteurs de la pièce parodiée. L'auteur, demandé (en fait, il y en a deux), a préféré rester anonyme.]

On a donné avant-hier au théâtre du Vaudeville la prem. représentation de Nice, parodie de Stratonice. Le public y a trouvé beaucoup d’esprit & de gaîté On a redemandé plusieurs couplets. Le choix même des airs a paru fort heureux. Les couplets sont bien faits & rappellent le meilleur tems de ce genre de composition. L’ouvrage donne l’exemple de l’honnêteté avec laquelle les gens de lettres doivent se traiter mutuellement. Le public a demandé l'auteur. Il a gardé l’anonyme.

L’Esprit des journaux français et étrangers, 1792, volume 8 (août 1792), p. 318-320 :

[Le critique s’attache à montrer que la pièce est plus qu’une parodie. Si elle se moque bien de détails de la pièce originale, elle va au-delà, en suivant pas à pas l’intrigue de Stratonice et en constituant ainsi « une jolie piece, isolée de tout objet de comparaison ». Le compte rendu cite essentiellement des exemples de couplets, censés refléter la valeur de la pièce.]

Le mercredi 6 juin, on a donné, pour la premiere fois, Nice, parodie de Stratonice.

Le titre de parodie est ici mal appliqué ; car 1a piece, malgré quelques petites observations critiques, tant sur le costume de M. Michu dans Antiochus, que sur l'étendue qu'il donnoit à sa voix dans le rôle d'un malade, la piece, disons-nous, est imitée, au calque, à quelques intentions près, sur la marche de Stratonice, & Nice, sera toujours une jolie piece, isolée de tout objet de comparaison. En trois mots voici l'intrigue. M. Chanceux, bon bourgeois, est sur le point d'épouser Nice sa pupille ; mais son fils, qui aime la jeune personne & qui en est aimé, feint d'être malade, pour attendrir son pere, qui ignore son secret, & pour différer ce fatal hymen. M. Chanceux envoie à son fils, M. Pénétrant son docteur, qui, après une consultation très-plaisante, découvre le motif de la maladie du jeune homme, & en parle au pere, qui unit son fils à Nice. La scene de la consultation du docteur, est vraiment neuve & piquante : les couplets y sont tournés avec infiniment de goût & d'esprit. Il nous suffira, pour en donner l'idée, d'en citer quelques- uns. Nice demande à son amant, comment il fait, n'étant pas malade , pour se priver de manger : il lui répond :

Air : Le cœur de mon Amant.

        Le dîner de ma garde
        Et le mien ne sont qu'un.

Nice.

        Ton secret, prends-y garde,
        Court des dangers....

Chanceux, fils.

                            Autun 
        Tu conçoit bien
Qu'ainsi la diete ne me coûte rien;

Le médecin demande au malade combien de tems il dort.

Chanceux, fils.

AIR : Je suis né natif de Ferrare.

Une heure, deux heures, trois heures, quatre heures,
Cinq heures, six heures, sept heures, huit heures,
    Neuf heures, dix heures, communément,
        Et toujours très-profondément....                (bis.)
        
Alors, en sursaut, je m'éveille,
        Depuis cet instant-là je veille.

Le Docteur.

        Quoi! sans pouvoir vous rendormir!...

Chanceux, fils.

        Sans même en ayoir le desir.... (bis.)

Insomnie, dit le docteur!.... Le public a fait répéter le couplet suivant du vaudeville, chanté à Nice par M. Chanceux, pere.

AlR : Servantes, quittez vos paniers.

Mon fils a ton cœur & ta main ;
    Lui, c'est encor moi-même.
Je suis supplanté sans chagrin
    Par un rival que j'aime.
L'hymen seul n'eût fait qu'un heureux ;
Joint à l'amour, il en fait deux :
Vous, en m'aimant bien tous les deux,
    Chargez-vous du troisieme.

On a demandé l'auteur. M. Henri est venu dire qu'ils étoient anonymes.

D'après la base César, c'est une œuvre de Jean-Baptiste-Denis Desprès et d'‎Alexandre-Joseph-Pierre vicomte de Ségur (Ségur jeune). Nombreuses représentations, toutes au théâtre du Vaudeville : première le 6 juin 1792, 19 représentations en 1792, 18 en 1793, 13 en 1794, 23 en 1795, 15 en 1796, 15 en 1797, 13 en 1798, 7 en 1799.

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