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La Paix (Aude, Eugène, 1806)

La Paix, vaudeville impromptu, de Aude neveu et Eugène [Eugène-Hyacinthe Laffillard], 23 janvier an 1806.

Théâtre des Élèves

Les journaux consultables en ligne n’annoncent pas à la date du 23 janvier 1806 de première représentation de la Paix d’Aude et Eugène Laffillard. On y joue par contre un Enfin voilà la paix que le Mémorial dramatique ou Almanach théâtral pour l'an 1807 attribue à MM. Aude et Eugène :

Enfin voilà la Paix, divertissement de MM. Aude et Eugène. (22 janvier.)

On a applaudi, dans cette jolie bluette beaucoup de couplets qui annoncent la facilité des auteurs ; on a saisi également toutes les allusions heureuses à la gloire du pacificateur de l'Europe.

On considèrera donc que la Paix et Enfin voilà la Paix ne sont qu’une seule et même pièce.

Sur la page de titre de la brochure, à Paris, chez Allut, 1806 :

La Paix, vaudeville impromptu, de Aude neveu et Eugène. Représenté pour la première fois, à Paris, sur le théâtre des Élèves, rue de Thionville, le 23 janvier 1806.

Louis-Henry Lecomte, Napoléon et l'Empire racontés par le théâtre, 1797-1899, p. 129-130 :

[Ce grand admirateur de Napoléon 1er résume assez vite une intrigue où la paix passe un peu après une intrigue matrimoniale peu passionnante (comme d’habitude, une jeune fille, deux prétendants, l’un aimé, l’autre imposé par un père qui craint de marier sa fille avec quelqu’un de ruiné ; la paix ne sert qu’à réunir des personnages qui ne se connaissent pas et qui peuvent éclaircir le malentendu, si bien que la jeune fille épouse celui à qui elle était promise depuis longtemps). Lecomte trouve la pièce à la fois « peu vraisemblance » (le père est ruiné, mais son fils rétablit sa fortune...) et pleine de bons sentiments et de gaîté (on voit mieux les bons sentiments que la gaîté). Un couplet à la gloire de Napoléon est chargé de nous renseigner « sur leur esprit et leur facture ». A chacun de juger !]

Théâtre des Jeunes-Elèves, 23 janvier 1806 : La Paix, vaudeville impromptu en 1 acte, par Aude neveu et Eugène (Décour).

Dorbin et Verseuil se sont promis d'unir leurs enfants ; mais, par suite de mauvais placements, Dorbin perd la moitié de sa fortune, et Verseuil, qui craint de faire le malheur de sa fille Amélie, promet cette dernière au colonel du régiment où Dubois fils sert depuis cinq années. Cela se fait par correspondance, et Verseuil ne connaît pas plus son futur gendre que celui-ci ne connaît Amélie. Cependant le canon résonne, annonçant 1a paix et l'arrivée de ceux qui l'ont conquise. Dorbin fils est parmi les vainqueurs. Après avoir embrassé son père et Amélie, il somme Verseuil de tenir sa parole. Verseuil. embarrassé, est obligé de dire ce qu'il a fait et le motif qui l'a porté à ne plus vouloir du jeune homme ; sa surprise est grande quand il apprend que le colonel avec lequel il a traité n'est autre que Dorbin lui-même, et que celui-ci possède assez d'argent pour rétablir la fortune de son père. Les projets d'autrefois sont repris. Dorbin épouse Amélie et chacun chante, avec la paix, celui que chérit la victoire.

Ce sujet, peu vraisemblable, est traité tour à tour avec sentiment et gaîté. Quant aux couplets qui l'agrémentent, un de ceux qui célèbrent les prodiges accomplis par Napoléon nous renseignera sur leur esprit et leur facture :

Jamais Alexandre le Grand
Ne fit de miracles semblables,
Jamais Henri le conquérant
Ne fit tant d'exploits remarquables ;
Turenne, Bayard et Condé
S'illustrèrent en cent années,
Quand droit à l'immortalité
Le héros court en deux journées.

[La fin de la strophe n'est pas très claire. Il faut comprendre : « Quand le héros court en deux journées droit à l'immortalité ».]

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