La Pièce qui n'en est pas une, dialogue analogue aux prologue et épilogue, de Georges Duval, Bonel et Servières, 17 Germinal an 9 [7 avril 1801].
Théâtre Montansier Variétés.
Sur la page de titre de la brochure, à Paris, chez Roux, an 9 – 1801 :
La Pièce qui n'en est pas une, dialogue analogue aux prologue et épilogue, par les citoyens Georges Duval, Bonel et Servières. Représentée, pour la première fois, sur le Théâtre Montansier-Variétés, le 17 Germinal an 9
Le Journal des débats et le Courrier des spectacles du 17 Germinal an 9 [7 avril 1801] annoncent la pièce comme un « imbroglio analogue au prologue et à l'épilogue ».
Courrier des spectacles, n° 1500 du 18 germinal an 9 [8 avril 1801], p. 2 :
[Salle Favart et Vaudeville se font la guerre autour du vaudeville, et Montansier se propose de s'entremettre entre eux, mais les deux théâtres rivaux ne semblent pas décidés à écouter « une puissance du second ordre ». Pour aujourd'hui, nous n'en saurons pas plus, sauf le nom des auteurs. Un trio bien connu (mais Bonel se voit appeler Bonnet).
Théâtre Montansier.
C’est en riant, c’est en chantant que deux théâtres rivaux se sont fait la guerre. C’est en riant, c’est en chantant qu’un troisième interpose sa médiation et s’établit juge de la querelle, Montansier ... A ce nom je vois Favart dédaigner presque les bons offices d’une puissance du second ordre. Le Vaudeville secoue la tête et doute que ce conciliateur puisse les accorder en chantant aussi le Vaudeville. Et pour quoi non ?
Air : Une fille est un oiseau.
Si quelqu’auteur en secret
Demandoit au Vaudeville
Quel est en France l’asyle
Qu’il préfère, il répondroit :
Fils de la Gaîté, je brille
Aux lieux où l’esprit pétille ;
Les plaisirs sont ma famille ;
Ainsi que l'a dit Boileau,
L'Univers est mon empire.
Partout où I on aime à rire
Je retrouve mon berceau.
Et Montansier a prouvé hier qu’il pouvoit offrir de très-jolies choses par l’ouvrage intitulé : la Pièce qui n'en est pas une.
C’est une folie qui a fait rire aux larmes, et sur laquelle nous reviendrons dans le numéro de demain.
Les auteurs sont les cit. Bonnet, Georges Duval et Serviere.
Courrier des spectacles, n° 1501 du 19 germinal an 9 [9 avril 1801], p. 2 :
[La pièce n'en est effectivement pas une : « une véritable cacophonie », avec des acteurs qui interpellent « directeur, auteur et acteurs » : questions, observations, reproches... Et ces personnes disséminées dans la salle sont eux-même des personnages. Ceux de Tercelin et de Mlle Joly sont bien mis en valeur. Le critique paraît s'être bien amusé à ce spectacle.]
Théâtre Montansier.
Il seroit difficile de donner l’apperçu de 1a Pièce qui n'en est pas une ; c’est une véritable cacophonie dans laquelle des acteurs placés aux quatre coins de la salle adressent ou des questions ou des observations , ou des reproches aux directeur, auteur et acteurs qui ont annoncé une pièce nouvelle sur la querelle de deux théâtres, et qui déclarent au public qu’ils ne peuvent la jouer. L’auteur, en répondant, explique presque le sujet de sa pièce. Mais les interlocuteurs des loges et du parterre veulent voir jouer et non raconter l’ouvrage ; delà une cacophonie.
Rien d’aussi plaisant que la carricature de Tiercelin, qui en habit de batelier du Gros-Caillou, se place aux premières au milieu des femmes. Mademoiselle Joly, en femme précieuse, réclame une place sur le devant. Le cit. Veniard, jeune homme du bon ton, la lui refuse. C’est ce qui amène ce couplet.
Air : Femmes , voulez-vous éprouver ?
Près des femmes soyons galans,
Ayons l’antique courtoisie,
Par leur présence aux premiers rangs
La salle se trouve embellie :
Dans un parterre un jardinier
Des fleurs avec ordre dispose ;
De ses soins quel est le premier ?
C’est celui de placer la rose.
Ce couplet fut redemandé, ainsi que le suivant, qui est un des couplets du vaudeville :
Air : C'est la petite Thérèse.
Aux talens que l’on admire
Sur le Théâtre Français,
C’est envain que la satyre
Prétend lancer quelques traits :
Eh ! qu’importe qu’on s’échappe
Contr'eux en discours malins ?
On ne peut mordre leur grappe,
Trop verte pour leurs voisins.
F. J. B. P. G***.
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