La Prise de Mantoue

La Prise de Mantoue, vaudeville en deux actes, de Hapdé, 9 ventôse an 5 [28 février 1797].

Théâtre de l'Ambigu Comique.

Courrier des spectacles, n° 53 du 10 ventôse an 5 – 28 février 1797, p. 4 :

[La pièce jouée au Théâtre d’Émulation s'intitule La Bataille de Roverbella, ou Bonaparte en Italie, représentée le 22 pluviôse an V (10 février 1797). Celle du Théâtre Molière s'intitule la Reddition de Mantoue, créée le 5 ventôse an 5 (23 février 1797). Ces deux pièces n'ont pas eu plus de succès que la troisième.

La Prise de Mantoue est présentée comme l'œuvre d'un tout jeune homme (il est tout de même né en 1777 et a donc plus de seize ans...), et il l'a écrite très vite, double titre ouvrant droit à l'indulgence du public. Elle est mal construite, faute d'une exposition correcte. On y relève surtout un certain anticléricalisme, qui est ce qui a manifestement beaucoup frappé le critique.]

Théâtre de l'Ambigu Comique.

Voici déjà la troisième pièce sur la Prise de Mantoue, et aucune jusqu’ici n’a eu de véritable succès ; les auteurs qui se livrent à ces sortes d’ouvrages, veulent jouir trop vite de leurs travaux, pour pouvoir espérer que leurs pièces soient dignes de fixer quelques temps l’attention publique, qui ne court à ces nouveautés que par pure curiosité. La Prise de Mantoue, vaudeville en 2 actes, donnée hier au théâtre de l’Ambigu-comique, n’a pas eu plus de succès que les pièces données aux théâtres de Molière et d’Emulation ; mais l’auteur peut réclamer avec justice la plus grande indulgence qu’il mérite à tous égards ; c’est M. Hapdé, déjà connu par quelques pièces au théâtre des Jeunes artistes ; ce jeune homme, de seize ans, a fait ce vaudeville en l’espace de douze heures, ce qui, à son âge, peut donner de grandes espérances de facilité.

Les défauts qui nous ont le plus frappés, sont le manque d'exposition. On ne sait comment et pourquoi Celina se trouve chez l’évêque de Mantoue, ce qui a donné lieu à l’amour de Fréderick et de Celina. Le présent de 10000 livres que promet l’évêque de Mantoue au plus brave Français, ce qui n’est ni naturel ni vraisemblable, ne paroît pas mieux amené.

L’évêque de Mantoue retient chez lui Célina, jeune fille dont il est amoureux, et qu’il a eu soin de faire déguiser en jeune abbé de sa suite. Frédérick, capitaine français, l’aime et en est aimé ; au moment qu’il lui exprime son amour, on bat la générale ; l’évêque de Mantoue promet 10,000 liv. et le choix d’une jeune fille, à celui des Français qui se distinguera le plus dans la prise de cette ville. Frédérick est celui qui s’est plus fait remarquer par sa valeur  ; il réclame la promesse de l’évêque, et choisit pour sa femme, le jeune abbé femelle, ce qui rend l’évêque fort stupéfait d’avoir été découvert.

D. S.          

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