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La Prise de Toulon par les Français
La Prise de Toulon, par les Français, opéra en trois actes, mêlés de prose, de vers et de chants, par Louis Auguste Bertin d’Antilly, an 2.
Théâtre National de la rue de la Loi.
Pas de date pour cette pièce, sinon l'an 2.
Sur la page de titre de la brochure, à Paris, chez Huet, l’an second de la République :
La Prise de Toulon, par les Français, opéra en trois actes, mêlés de prose, de vers et de chants, Représenté sur le Théâtre National de la rue de la Loi, l’an deuxième de la République Française, une & indivisible.par le Citoyen B. d’Antilly.
Avant la page consacrée à la liste des personnages, l’auteur insère un très long avant propos, de la page III à la page XXIX. Texte éminemment politique, et qui tient des propos anti-anglais d’une belle vigueur. Il y a jusqu’à des appels à la ruine de Londres. Il y a aussi une affirmation que le monde des lettres, et le théâtre tout particulièrement, est entré dans une autre ère, la scène française étant appelée à devenir « l’école des mœurs ». Après un aperçu de l’histoire de la Province, l’auteur passe à l’évocation des combats entre les Français et les Alliés,Savoyards et Anglais, en 1707, pour finir par l’évocation de la levée du siège de la ville. Il cite toute une série de poèmes évoquant cette défaite anglaise. Mais il n’y avait pas alors « d’esprit national », à la différence de ce qui se passe en 1793, où la prise de la ville sur les Anglais soulève un enthousiasme général. La pièce que propose l’auteur est simplement destinée à montrer sa volonté de « bien mériter de [s]es concitoyens », sans illusion sur la pérennité de son œuvre.
AVANT-PROPOS;
La prise de Toulon (1) est, sans contredit, l'époque la plus brillante & la plus heureuse de la Révolution. Outre qu'elle nous assure l'empire de la Méditerranée, elle rend un port à notre marine ; elle rétablit nos communications avec le Levant, & nous ouvre le détroit de Gibraltar. Jamais expédition ne fut plus hardie, plus importante. Imprenable du côté de la mer, entouré de montagnes que l'art & la nature rendoient inaccessibles, hérissé de fortifications, défendu par une garnison nombreuse, tel étoit Toulon lorsque les armées de la République entreprirent d'en former le siège; & cependant cette ville, que le prince Eugène, le duc de Savoie, & les flottes combinées de la Hollande & de l'Angleterre avoient inutilement attaquée en 1707, a été, pour ainsi dire, enlevée d'un coup de main. L'aristocratie, habile à exagérer ses succès, comme à dissimuler ses revers, n'a pas manqué de publier que nous y avions employé plus d'argent que de poudre. Heureusement ce conte grossier ne s'est accrédité nulle part ; & ne tombe-t-il pas de lui-même par cette seule question : étoit-il de l'intérêt des puissances coalisées de conserver une place devenue pour elles la clef de la Provence & du Midi ?
Remercions le ciel de ce qu'il ne donne pas toujours aux brigands le courage de défendre ce qu'ils ont volé. Grace à la valeur de nos troupes, grace à l'expérience de leurs chefs, l'Espagnol & l'Anglais ont fui de notre territoire. N'en doutons pas, ce succès en amenera d'autres , & bientôt chassés de nos frontières, François & Guillaume iront chercher par-delà le Rhin les couronnes qu'ils ont si bien méritées. Alors la France aura recouvré ses limites naturelles ; alors elle sera redevenue ce qu'étoit l'ancienne Gaule sous Jules-César ; mais avant tout, que Londres soit châtié, & que cette cité insolente, qui osa méditer notre esclavage, reçoive enfin le prix de ses longs attentats !
Autrefois que la France étoit gouvernée par des catins & par des commis ; autrefois que les destinées étoient réglées par les cabinets de Vienne & de Pétersbourg, la seule menace d'une descente en Angleterre auroit soulevé contre nous ce qu'on appeloit alors la neutralité armée. Aujourd'hui que nous nous sommes affranchis de cette servitude, plus d'obstacles, plus d'inconvéniens. A la vérité, il faudra risquer une action de mer, mais quelle qu'en soit l'issue, que sur les trois colonnes employées à cette expédition une seule parvienne, & c'en est fait de l'Angleterre, car quelle puissance la préserveroit d'une invasion ? Ses armées ? Les dunes de Dunkerque & les sables de Toulon leur ont servi de sépulture. Ses milices ? Elles n'existent que dans le cerveau de Pitt. Ses villes fortes ? Que l'on m'en cite une ! Ses habitans ? Où prendra-t-on de quoi les armer, & quelle baguette magique aura le pouvoir de transformer en guerrier les habitués de Covent-garden & de Dokandok ? Nous irons donc à Londres, parce que tel est notre bon plaisir, & nous en ferons un auto-da-fé, le tout par représailles, car entre brûler des vaisseaux, & brûler des édifices, la différence est si peu de chose que ce n'est pas la peine d'en parler. Cette hécatombe expiatoire, nous la devons à la liberté du commerce, à la paix du monde entier, aux mânes de nos frères égorgés dans toutes les parties de l'univers. Français ! songez que Londres règne en tyran sur les mers; que depuis trois siècles sa politique astucieuse & cruelle gouverne l'Europe & les deux Indes.
Songez que Londres est la sentine de tous les vices, le séjour de toutes les corruptions.
Songez que le peuple qui l'habite verseroit jusqu'à la dernière goutte de votre sang, s'il pouvoit le faire avec impunité.
Songez que depuis deux cents ans il vous abreuve d'outrages, de persécutions.
Songez que tour-à-tour il fut envers vous parjure, traître & sans pitié.
Songez qu'il a donné à l'Europe l'exemple de tous les crimes, de toutes les perfidies.
N'est-ce pas lui qui, dans les plaines du Canada, assassina Jumonville ?
N'est-ce pas lui qui préluda à la guerre de 1744, par la prise de votre marine marchande? N'est-ce pas lui qui fit dresser le bûcher de l'infortunée Jeanne d'Arc ?
N'est-ce pas lui qui dictoit au lord Chesterfield qu'un Anglais, les armes à la main, vaut cinq Français ?
N'est-ce pas lui qui a fait du nom Français une épithète injurieuse pour désigner ce qui est haïssable ou méprisable? (2)
N'est-ce pas lui qui, le premier, a imaginé, dans l'Amérique, le trafic des blancs ?
N'est-ce pas lui qui, le premier, soumettant la vie de l'homme aux calculs de l'avarice, a fait de l'existence & du produit journalier d'un esclave (3) une règle de proportion, d'après laquelle celui-ci doit, au bout de neuf ans, expirer sous le poids du travail ?
N'est-ce pas lui que l'on a vu, au mépris des droits sacrés de l'hospitalité, faire ruisseler votre sang dans le port de Gènes ?
N'étoit-il pas Anglais, ce monstre qui eut la lâcheté d'enlever & de vendre la sensible & trop généreuse Yarika. (4)
Français, point de pitié ! point de clémence ! que Londres disparoisse à jamais ! les campagnes de l'Angleterre vous béniront, (5) & l'univers aura été vengé.
En attendant ce moment glorieux, que les arts s'empressent de consacrer les journées immortelles auxquelles nous devons la prise de Toulon !
Déjà les principaux théâtres de Paris ont célébré cet événement mémorable ; par-tout l'affluence a été la même ; par-tout le succès a couronné l'entreprise.
L'homme de lettres, qui, dans le silence du cabinet, suit la Révolution jusques dans ses moindres sinuosites, n'a plus d'observations à faire. (6) Le chemin est tracé, c'est à lui de le suivre. Que l'on ne dise donc plus que c'en est fait de notre théâtre, (7) que le bon goût en est banni pour toujours ! Ce que l'horison dramatique a perdu d'un côté, il l'a regagné de l'autre. A la vérité, le vol, (8) le rapt, l'escroquerie n'y occuperont plus le premier rang, mais les vertus privées & publiques prendront leur place, & la scène française, devenue justement l'école des mœurs, brillera d'un nouveau lustre, sur-tout si nos jeunes littérateurs se montrent plus difficiles dans le choix de leurs sujets, & plus corrects dans leur style. Les mots sacrés de patrie, de liberté, d'egalité sont doux à toutes les oreilles, mais il faut quelque chose de plus, & l'intention ne sauroit jamais servir d'excuse à la médiocrité.
Dans le tems où l'amour étoit le grand ressort des intrigues dramatiques, c'étoit à qui mettroit sur la scène ce sentiment manié & remanié de toutes les manières par les anciens & par les modernes. Aussi chaque ouvrage de ce genre pouvoit-il être regardé comme un véritable tour de force. Quelle que fût la difficulté, personne ne se rebutoit, soit que les obstacles donnaient plus de prix au succès, soit qu'il fut convenu qu'au théâtre, comme ailleurs, chacun devoit se laisser tyranniser par la routine. Eh bien ! si, malgré ces entraves, la scène française a tenu pendant deux siècles le sceptre de la littérature, que ne devons-nous pas espérer aujourd'hui qu'il n'est plus au théâtre ni serfs, ni vassaux ?
Je reviens au siège de Toulon. J'ai dit plus haut que cette ville avoit résisté autrefois aux efforts combinés des premières puissances de l'Europe. Voici comme s'exprime l'historien qui nous a transmis cet événement. Je commencerai par les instructions préliminaires qu'il a placées en tête de son ouvrage.
« La Provence est bornée au Levant par les Alpes maritimes & par la rivière du Var ; au Couchant par le Rhône , & au Midi par la Méditerranée. Elle faisoit autrefois partie de la Gaule Celtique, de la Ligurie, de la Gaule, dite Braccata, & de la Narbonnaise : elle a eu le nom de Celte Ligurie, de province Narbonnaise & de province des Romains. Ses peuples particuliers étoient les Voconces, les Caccares, les Saliens, les Decentes & les Oxybiens.
« Cette province fut d'abord soumise aux Liguriens, aux Celtes, aux Gaulois, & puis aux Romains, qui la nommoient leur province. Elle passa ensuite sous la domination des Visigoths, des Bourguignons, des Ostrogoths, des rois de France, des rois d'Arles, & enfin des rois héréditaires de ce pays, rois dont la famille commença vers le dixième siècle. La Provence entra une seconde fois dans la maison de France par le mariage de Charles d'Anjou, frère de Louis IX, chef de la première maison d'Anjou, avec l'héritier de Berenger, dernier comte de Provence. Cette province sortit de la seconde maison d'Anjou pour rentrer dans la maison de France, par le testament de Charles IV, comte du Maine, & roi de Naples & de Sicile, en faveur de Louis XI (d'exécrable mémoire) qui réunit la Provence à la couronne.
« Ce n'est pas d'aujourd'hui que la Provence a v été l'objet des vœux de plusieurs souverains. Charles-Quint mit le siège devant Marseille en 1524, & fut obligé de se lever ; quoique cette entreprise ne lui eut pas réussi, il reparut en Provence l'an 1536, avec une puissante armée, & attaqua de nouveau Marseille. Il y perdit plus de 30,000 hommes. Des paysans renfermés dans un château du diocèse de Fréjus, arrêtèrent son armée. Ce prince, après avoir couru risque de la vie, fut obligé de repasser une seconde fois les Alpes.
« En 1624, Charles Emmanuel, duc de Savoie, entra en Provence à la tête de 28,000 hommes. L'armée française l'observa de si près, que la faim & les maladies la détruisirent presqu'entièrement. Emmanuel ne ramena dans son pays que 2,000 hommes.
« Quant à Toulon, ce n'étoit qu'un château dans le tems que César se rendit maître de Marseille. Ayant prévu que ses ennemis en tireroient de grands avantages, il s'en empara. Cette place devint si formidable par la suite, qu'elle mérita le nom de ville. Elle fut prise deux fois par les Sarrafins qui la ravagèrent, mais s'étant relevée de ses ruines, elle devint une seigneurie considérable. Henri IV la fit entourer de murailles & de bastions ; il la regardoit comme une des plus importantes places du royaume. Il fit construire deux grands moles de 700 pas chacun. Ce que Louis XIV y a fait faire depuis 1660, passe toute imagination, & peut aller de pair, pour ne rien dire de plus, avec ce que les Romains ont fait dans le tems de leur plus grande splendeur.
« Les choses les plus remarquables sont la corderie, l'école des gardes-marine, la salle d'armes, la Sainte-Barbe, (dépôt d'ustensiles nécessaires aux canonniers) le parc d'artillerie, la salle des voiles, la fonderie des canons, les fours militaires, la machine de la mâture.
« On comptoit alors à Toulon 567 pièces de » canons de fonte, & 3036 pièces de fer.
« Il у avoit dans le port 16 vaisseaux du premier rang, 8 du second, 24 du troisième, 6 du quatrième, 4 frégates, 4 corvettes, 5 galiottes à bombes, 8 brulots, 3 fluttes, & dix autres en construction,
« Voilà ce qu'étoit Toulon lorsque les alliés se mirent en mouvement pour l'attaquer; quelques précautions qu'ils eussent prises pour donner le change, le gouvernement eut bientôt pénétré leurs intentions. Le maréchal de Tessé fut aussitôt envoyé dans cette place. Il trouva que les fortifications du côté de la terre ne pouvoient pas tenir plus de six jours, ce qui paroîtra vraisemblable si l'on considère que la France avoit tout lieu de se croire à l'abri d'une aggression de ce genre.
« Le salut de la ville dépendoit de la célérité des secours. Le maréchal de Tessé fit faire un camp retranché, un chemin couvert, & les murailles furent terrassées pour recevoir le plus d'artillerie possible.
« La surprise des alliés fut extrême de trouver, à leur arrivée, quarante bataillons de troupes réglées, un camp retranché, un chemin couvert, & plus de 300 pièces de canon en batteries. Ces dispositions déconcertèrent leurs mesures, & les mirent dans la nécessité d'entreprendre un siège dans toutes les règles de l'art.
« Les ennemis commencèrent l'ouverture de cette campagne par quatre camps qu'ils formèrent de toutes les troupes tirées de leurs quartiers d'hiver, tant de la Lombardie que du Piémont, l'un à Mazin, près d'Ivru, deux autres plus considérables à Rivosi, & le quatrième à Dermont, près de Cony.
« Alors on reçut avis que la flotte anglaise, composée de 30 vaisseaux de guerre paroissoit à la hauteur de Gênes. En effet, elle ne tarda pas à se montrer dans les parages de la Provence ; mais, à l'exception des rafraîchissemens qu'elle procuroit aux armées ennemies, & de quelques descentes entreprises sans succès le long de nos côtes, on peut dire qu'elle seconda bien peu les efforts des assiégeans.
« Ceux-ci plus entreprenans, mais malheureux dans toutes leurs tentatives, furent chassés successivement de toutes les hauteurs dont ils s'étoient emparés, & réduits à la nécessité de lever le siège, ce qu'ils firent avec tant de précipitation, qu'ils abandonnèrent trente pièces de canons, quantité de boulets, des affuts, des bombes, des grenades, six mille pèles, une infinité de barils de poudre, & un grand nombre de tentes.
« Les historiens ne s'accordent pas sur la perte des alliés ; mais il paroît certain que la désertion, les maladies & le feu de la place leur enlevèrent 12,000 hommes.
« Pendant que le duc de Savoie repassoit le Var, l'amiral Schowel faisoit voile pour l'Angleterre. Affailli dans le trajet par un coup de mer, il fut englouti dans les eaux, ainsi qu'une partie de son escadre. Le vaisseau qu'il montoit s'appelloit l'Association ; il étoit de 96 canons de fonte, & portoit 900 hommes d'équipage.
« Ces nouvelles désastreuses arrivèrent à la reine Anne, à l'instant où elle recevoit de toutes les cours les félicitations les plus affectueuses sur la conquête du midi de la France; car alors, comme aujourd'hui, il ne s'agissoit de rien moins que de l'envahissement de ces riches contrées. » Je laisse au lecteur le plaisir des rapprochemens.
La levée du siège de Toulon fut célébrée dans toute la France. Les poëtes du siècle ne manquerent pas de se signaler, & l'on vit pleuvoir de toutes parts & dans tous les idiomes, des odes, des couplets, des balades, &c. On pourra se faire une idée de l'esprit du tems par les pièces suivantes.
[L’auteur reproduit une série de poèmes sur les événements du moment en Provence :
-
Canson su la retreto dau dic de Savoyo, par Chasteuil Galaup (en provençal) ;
-
La folle entreprise du duc de Savoie, par un anonyme ;
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Autre, par Robbe ;
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Autre, par un anonyme ;
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Autre, par un anonyme ;
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Un distique en latin, du père Angier, Jésuite, avec sa traduction en français ;
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des fragments d’une ode de M. de Sennecé, « ce qui parut de mieux à cette occasion.]
A la médiocrité de ces productions, qui reconnoîtroit les beaux jours de la littérature française ? Il faut en conclure qu'il n'y avoit point alors d'esprit national. Disons mieux, pouvoit-il exister sous un gouvernement où le peuple n'étoit compté pour rien ? La levée du siège de Toulon sauvoit le midi de la France, & peut-être la France entière. Cet événement, chez une nation libre, eût produit une ivresse générale ; chez un peuple esclave, il n’excita que l'indifférence. Dans le fait, qu’importoit aux sujets de Louis XIV la domination de l'Autriche ou de l'Angleterre, lorsque chacun pouvoit dire, avec l'âne de la fable, non binas clitellas....... Aujourd'hui que le peuple prend la peine de se gouverner lui-même, & que ce qu'il acquiert de gloire les armes à la main, ne lui est dérobé ni par un roi, ni par un ministre parasites, au moindre succès l'enthousiasme est général ; & la France, des bords de la Moselle, aux Bouches-du-Rhône, retentit d'acclamations.
Fier du succès de nos armes, jaloux, je ne dis pas de les transmettre à la postérité, car il n'est que trop prouvé que les opéra n'y passent point, mais de bien mériter de mes concitoyens, j'ai osé entrer en lice, & me mesurer avec des athlètes redoutables par le nombre & par le talent. Le public qui a déjà prononcé sur les ouvrages auxquels la prise de Toulon a donné lieu, ne me doit certainement aucun compte de ce que cette production a été le fruit de dix jours de travail ; mais il ne sauroit assez encourager les écrivains qui se consacrent particulièrement à ce genre de littérature.
Quant à moi, je ne puis que le remercier de l'accueil qu'il a bien voulu faire tant au siège de Lille (9) , qu'à l'apothéose de Lepelletier (10). Ne sachant comment lui en témoigner ma reconnoissance, je prends ici l'engagement de ne quitter la plume que lorsque les ennemis de la Liberté française auront été terrassés, ou réduits à solliciter la paix.
Il ne me reste plus qu'à indiquer les sources où j'ai puisé les principaux traits de cet ouvrage, Ce que je puis faire de mieux à cet égard, c'est de renvoyer le Lecteur aux Bulletins de la Convention.
Je terminerai cet Avant-propos en annonçant au public qu'il doit paroître incessamment une relation du siège de Toulon. Je ne doute pas qu'elle ne réponde à l'attente générale, & qu'elle ne soit la réfutation complete de toutes les impertinences que la calomnie & l'ignorance se sont permises par forme de dédommagement.
(1) L'Auteur , pour prévenir la contre-façon, a signé l'édition entière de cet ouvrage.
(2) Un enfant crie-t-il ? On le menace de le faire manger par un Français. Au théâtre même gentillesse. Un homme reçoit-il un soufflet ? C'est un Français. Refuse-t-il de se battre ? C'est un Français. Laisse-t-il voir sous un habit galonné une chemise toute en loques ? C'est un Français. Leve-t-il le pied sans payer ses dettes ? C'est un Français. Est-il vêtu à la turque ? C'est un Français. Parle-t-il une langue étrangère ? C'est un Français. N'est-ce pas là l'excès de la haine & de la stupidité ?
(3) Ne les ménagez pas, disoit un habitant d'Antigue à son Econome ; les Nègres sont des bêtes de somme qui ne doivent pas vivre plus de neuf ans.
(4) Voyez l'histoire philosophique & politique des deux Indes.
(5). C'est en Angleterre, peut-être plus qu'ailleurs, qu'il faut dire : Paix aux chaumières, guerre aux châteaux.
(6) La Révolution étant le passage de la corruption aux mœurs, tout ouvrage de morale est, de fait, un ouvrage révolutionnaire.
(7) Quel est le théâtre de l'Europe, qui, depuis la Révolution, ait produit des ouvrages que l'on puise mettre en parallèle avec le Philinte, le vieux Célibataire, Fééélon, la Mort d'Abel, Marius, Epicharis, &c.
(8) Il est malheureux qu'il n'existe pas un juri dramatique, chargé de l'épurement de l'ancien théâtre, car, à coup sûr, celui de Regnard, que l'on peut appeller le scandale de la scène française, en seroit proscrit pour toujours.
(9) Du théâtre de la rue Feydeau.
(10) Représenté à la comédie Italienne.
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