Créer un site internet

La Punition

La Punition, opéra-comique en un acte, paroles de Brousse-Desfaucherets, musique de Chérubini, 5 ventôse an 7 [23 février 1799].

Théâtre Feydeau.

Titre

Punition (la)

Genre

opéra-comique

Nombre d'actes :

1

Vers / prose ?

prose, avec des couplets en vers

Musique :

oui

Date de création :

5 ventôse an 7 [23 février 1799]

Théâtre :

Théâtre Feydeau

Auteur(s) des paroles :

Brousse-Desfaucherets

Compositeur(s) :

Chérubini

Courrier des spectacles, n° 733 du 6 ventôse an 7 [24 février 1799], p. 2 :

[Accueil contrasté pour cet opéra-comique : la musique est applaudie, le livret sifflé. Il faut dire qu’il « a peu de fonds, peu d’intérêt et des invraisemblances marquées ». L’essentiel du compte rendu, c’est le résumé de l’intrigue, une histoire un peu compliquée de père qui voudrait punir son fils, ou se venger de lui, parce que ce fils veut épouser une jeune fille sans avoir d’abord prévenu son père. Et la pièce roule sur cette prétendue punition ou vengeance, qui cesse quand le père est convaincu que les deux jeunes gens s’aiment : il n’a plus qu’à consentir à leur mariage. Non seulement le fonds est léger, mais il n’est pas original. Et le seul exemple de comique donné est pour le moins étonnant : un valet caché sous la table, et qui reçoit des coups de pied de son maître, qui sait très bien ce qu’il fait. Les autres éléments de comique ne valent même pas la peine qu’on les nomme. Les auteurs ont été demandés, et seul le compositeur a droit à un compliment sur son travail.]

Théâtre Feydeau.

On a applaudi, on a sifflé l'opéra donné hier à ce théâtre sous le titre de la Punition. Les applaudissemens ont été pour la musique et les sifflets pour le poëme qui a peu de fonds, peu d’intérêt et des invraisemblances marquées.

M. Bloumer est instruit des démarches que fait Henry son fils, pour obtenir la main d’Eruestine, chez la mère de laquelle il s’est introduit sous le nom supposé de Luceuil. Piqué de la défiance de son fils, qui n’a osé lui faire part de son amour, il veut s’en venger. Henry apprend qu’Ernestine et sa mere partent pour un long voyage, il s’échappe et veut arriver chez elles avant leur départ ; mais le postillon, gagné par Bloumer lui fait faire bien du chemin, et enfin vers la nuit il le descend dans une ferme. C’est là que l’attend Frixhal, ancien serviteur tout dévoué à Bloumer, dont il doit servir la vengeance. Henry demande des chevaux : ils sont fatigués : un seul peut conduire au château d’Ernestine ; mais il est depuis le matin prêté à un voisin. Fatigué de tant d’inconvéniens, le jeune homme se désespère ; Frixhal augmente encore à dessein sa frayeur en lui annonçant l’arrivée de M. Bloumer. Henry est déconcerté et n’a d’autre ressource que de se cacher dans une alcôve, derrière un rideau. Bloumer, qui sait l’arrivée de son fils et qui se plait à le tourmenter commande un souper pour Ernestine et sa mere. Henry est sur le point de voir son amante : il en est ravi. Mais afin d’éviter les regards de son père, il engage Frixhal à le déguiser. Le prétendu fermier lui fait prendre les habits d’un garçon de ferme, le fait même servir à table. Henry cherche par plusieurs signes à se découvrir à sa maîtresse : elle ne le reconnoit pas. Enfin son pere, pour achever de le tourmenter offre de terminer par une union un procès qui divise les deux familles, et il propose son hymen avec Ernestine. Son fils à cette proposition ne se connoit plus : il casse la vaisselle, il fait cent extravagances ; enfin Bloumer sort pour faire faire le contrat pour son hymen prétendu. Le faux garçon de ferme se découvre à Ernestine, et se jettant à ses pieds il est surpris dans cette posture par son pere, qui assuré de l’amour mutuel des jeunes gens, les unit, et termine ainsi sa vengeance.

L’on voit par-là que le fonds est léger, et qu’il ressemble assez à la comédie du citoyen Patrat, intitulée la Vengeance. Ce qui a commencé à indisposer le public est la scene d’un valet, personnage inutile qui au lieu de suivre son maître dans l’alcove, se cache sous une table, où Bloumer lui fait à dessein plusieurs contusions avec ses bottes. Nous ne citerons pas d’autres passages, qu’on a voulu racheter par des hors-d’œuvres.

Les auteurs ont été demandés, celui des paroles est le cit. Desfaucherets, et celui de la musique le cit. Chérubini, qui a donné à cet opéra une ouverture brillante et digne de réunir tous les suffrages.

Magasin encyclopédique, ou journal des sciences, des lettres et des arts, 4e année, 1799, tome VI, p. 246 :

[Visiblement, le succès de la pièce, très relatif, tenait à peu de choses ! un peu de comique, un dialogue « bien fait », une musique « très-agréable ». Ce qui compense une intrigue conduisant à « des situations peu naturelles ».]

La Punition, opéra à Faydeau.

Ce petit opéra n'a pas eu beaucoup de succès : les situations ne sont pas naturelles, et il serait infailliblement tombé si, au milieu des longueurs, on n'avoit trouvé du comique et un dialogue bien fait. Le sujet n'est pas neuf. Un père qui veut punir son fils de son manque de confiance envers lui, feint de rompre son mariage, et de lui destiner une autre épouse que celle qui lui avoit été promise. Le fils, déguisé en valet de ferme, sert à table sa maîtresse, qui est d'intelligence avec le père, et feint de ne pas le reconnoître; mais tout s'arrange pour le mieux, et le jeune étourdi finit par épouser celle qu'il aime.

La pièce est du citoyen Desfaucherets, auteur du Mariage Secret ; de L'Astronome, dont on connoît le succès, et la musique, très-agréable, est du citoyen Cherubini.

D’après la base César, la pièce a été jouée 11 fois, du 23 février au 29 avril 1799.

Ajouter un commentaire

Anti-spam
 
×