Le petit Orphée, parodie en quatre actes & en vaudevilles, de Rouhier-Deschamps, avec Léger, musique arrangée par Deshayes, ballets composés par Beaupré, 13 juin 1793.
Théâtre du Palais-Variétés (Théâtre de la Cité).
Louis-Henry Lecomte et la base César, font de Léger le coauteur de la pièce avec Rouhier-Deschamps.
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Titre :
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Petit Orphée (le)
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Genre
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parodie en vaudevilles
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Nombre d'actes :
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4
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Vers / prose ?
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prose, avec des couplets en vers
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Musique :
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vaudevilles
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Date de création :
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13 juin 1793
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Théâtre :
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Théâtre du Palais-Variétés
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Auteur(s) des paroles :
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Rouhier-Deschamps
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Compositeur(s) :
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Deshayes (arrangement de la musique)
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Chorégraphe(s) :
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Beaupré
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L’Esprit des journaux français et étrangers, 1793, volume 8 (août 1793), p. 312-316 :
[Est-ce une parodie d’Orphée, un Orphée travesti, une imitation d’Orphée ? La question n’est pas résolue, mais elle permet de voir que le petit Orphée est plus qu’une simple parodie : si la pièce reprend le plan de l’opéra d’Orphée et Euridice, il a aussi sa part d’originalité (« des situations vraiment originales »), et le travestissement apparaît clairement par le passage des « héros de l’opéra » à des paysans et des paysannes. Le compte rendu est tout à fait indulgent envers ce que d’autres appellent une « bagatelle, mais il s’agit de montrer que la pièce vaut mieux que ce qualificatif. Ses qualités sont nombreuses : des couplets « fort gais », même s’ils pourraient être plus piquants ; des décorations, des accompagnements, des ballets réussis. Tous ceux qui ont contribué à la parodie, y compris les acteurs se sont investis dans sa réalisation.
Le compte rendu traite de deux questions annexes. D’abord, il se félicite de ce que la pièce soit exempte de tout élément choquant : une mère peut y conduire sa fille, ce qui n’est pas si fréquent. L’autre digression (fort longue) concerne la fameuse cérémonie de la révélation du nom des auteurs et de leur apparition, selon un rituel que le critique considère comme un peu ridicule.
La fin de l’article est consacrée à parler des acteurs, dont l’une est critiquée pour avoir voulu imiter la nature (elle joue Euridice et tente de la montrer revenant à la lumière, « les levres engourdies, & la langue à demi-glacée ») : occasion de rappeler que « tout ce qui est vrai, n'est pas-toujours vraisemblable ». Enfin, le dernier paragraphe fait le tour de tout ce qu’on peut trouver de positif dans ce spectacle.
Il semble que cette fin d’article se ressente de la façon particulière de réalisation de l’Esprit des journaux...]
Le petit Orphée, parodie en quatre actes & en vaudevilles, par M. Deschamps, musique arrangée par M. Deshayes, ballets composés par M. Beaupré.
L'auteur de cette piece a suivi le plan de l'opéra d'Orphée & Euridice, qu'il a parodié. Dans celui-ci Orphée l'aîné, ce favori du dieu des arts & du bon goût, maîtrise l'univers par le son de la lyre ; dans la parodie, Orphée le cadet amuse tout le monde avec son flageolet. Mettez à la place des héros de l'opéra, des paysans & des paysannes, & conséquemment du plaisant & du ridicule à la place du sentiment & du pathétique, & vous vous ferez une suffisante idée de la parodie dont il est question, & vous saurez que l'Orphée de l'académie de musique est seulement travesti sur le théatre du palais.
Il y a dans cette parodie des couplets fort gais, & remplis d'esprit & de goût ; mais, en général, ils ne sont peut-être pas aussi piquans que doivent l'être des vaudevilles. Quelques-uns d'entr'eux offrent toutefois, par la situation qu'ils fournissent, ou par leurs pointes, des épigrammes telles, qu'elles pourroient déconcerter l'auteur d'Orphée & Euridice, si l'on ne savoit pas qu'il est plus aisé de faire une parodie qu'un opéra.
Quelques périodistes ont parlé du petit Orphée comme d'une bagatelle ; mais par bonheur, le peintre des décorations, l'auteur des accompagnemens, le compositeur des ballets, les acteurs & les danseurs ne l'ont pas considéré de la sorte ; il leur a paru au contraire mériter toute leur attention, & il en est résulté un ensemble qui produit le meilleur effet ; & ils ont fait ressortir par-là des situations vraiment originales, telles que celle où le petit Orphée endort, en chantant, Pluton & tous les esprits infernaux, & celle où, en jouant du flageolet, il les contraint tous à danser.
L'auteur a conservé quelques morceaux des chœurs d'Orphée, qui deviennent fort plaisans par leur opposition avec les paroles auxquelles ils sont adaptés. Le prélude du grand air : L'espoir renaît dans mon ame, est de ce genre ; lorsqu'il est fini, & au moment où l'on s'attend à entendre chanter ces paroles, on est comiquemenr surpris, lorsqu'on voit qu'elles sont remplacées par quelques couplets sur l'air de la Bourbonnaise, que M. Deshayes a su adroitement lier avec le prélude dont nous venons de parler. Le petit Orphée n'offre rien d'ailleurs qui puisse allarmer une oreille délicate, & c'est une chose vraiment digne de remarque autant que d'éloge, dans un moment où la mere a besoin de connoítre les pieces qu'on joue sur tel ou tel théatre, avant de se décider à y conduire sa fille.
A la fin de la premiere représentation, on demanda les auteurs ; ils parurent. Ce tribut de reconnoissance est devenu si banal, que nous sommes peu surpris en voyant certains auteurs s'éloigner promptement, pour ne pas en jouir. En effet, de quel prix peut être une faveur qu'on est exposé à partager avec des gens qui en sont indignés [sic] ? A quoi se réduit d'ailleurs ce triomphe ? On appelle l'auteur à grands cris. On vient lui annoncer ce qu'il sait, c'est-à-dire, que le public le demande. Il a l'air d'être confus. On le presse, on le pousse, & il sort à peine de la coulisse, & on l'applaudit. Mais si les applaudissemens redoublent, le bras du conducteur, qui a toujours l'air d'être nerveux, amene l'auteur jusqu'au proscénium, où il s'incline, & où il a l'air de dire dans son langage muet & déconcerté : Messieurs, vous êtes bien bons, bien honnêtes. Alors il fait cinq à six saluts l'un sur l'autre, en courant à reculons ; il échappe, & il est fort heureux, lorsque la fumée enivrante des bravos, mille fois répétés, ne l'a pas étourdi jusqu'au point de le porter, en quittant la scene, à donner de la tête contre le chassis ou le charriot d'une coulisse.
Cette singuliere digression nous a fait perdre de vue notre sujet, auquel nous devons revenir. On a observé que les actes du petit Orphée sont fort courts, & cette remarque fait honneur à M. Deschamps ; mais il est de la justice d'avouer aussi qu'on est amplement dédommagé par la longueur des entr'actes. M. Fréderic, qui remplit le rôle auquel la parodie doit son nom, joue avec de l'intelligence, de l'originalité, & il a des momens fort heureux. Mme. Cléricourt met de la grace & du goût dans le rôle de l'amour ; quant à Mme. ***, qui d'ailleurs remplit fort bien le rôle d'Euridice, ne pourroit-on pas dire qu'elle veut pousser trop loin l'imitation de la nature ? ce qu'on doit, suivant nous, considérer comme un défaut, puisque tout ce qui est vrai, n'est pas-toujours vraisemblable. II est certain qu'Euridice, ayant été privée pendant trois jours de la vie, doit, en revoyant la lumiere des cieux, avoir encore les levres engourdies, & la langue à demi-glacée. Mais est-ce bien, de l'imiter en cela ? nous ne le pensons pas. Quel effet produit cet engourdissement des organes ? Il est cause qu'on n'ouvre pas assez la bouche, qu'on n'articule pas assez le chant, & que le public fort désespéré de n'avoir pas entendu la moitié de ce qu'a dit une actrice charmante.
Le petit Orphée a été donné au Hâvre, en 1785, & depuis, sur plusieurs théatres des départemens. Cet ouvrage, auquel l'auteur a fait pour Paris des changemens & des additions, est plutôt un Orphée travesti, ou une imitation d'Orphée, qu'une véritable parodie d'Orphée. La musique, arrangée par M. Deshayes, est très-bien exécutée par un orchestre qui renferme des talens précieux, & que Novoigille [sic, pour Navoigille ?] conduit avec tout le talent qu'on connoît à cet artiste. Beaupré, de l'académie de musique, y a ajouté des ballets, dont le dernier, sur-tout, est charmant par l'arrangement des pas & des tableaux. En un mot, cet ouvrage est mis avec tout le soin qui caractérise ce théatre : les costumes y sont très-bien, & les décorations piquantes : elles font honneur au talent de Mœnch (Munik). Fréderic y joue le rôle d'Orphée avec beaucoup d'intelligence. Ce jeune acteur a de l'habitude de la scene, une voix très-agréable & du goût : il mérite que les auteurs songent à lui, & le placent dans des rôles avantageux. Ceux qui verront le petit Orphée, rendront justice à cet acteur, & à l'ensemble agréable des décorations, de la musique, des ballets, qui font le charme de ce joli ouvrage, & qui prouvent le zele des entrepreneurs de ce spectacle.
Louis Henry Lecomte, Histoire des théâtres de Paris : le Théâtre de la Cité, 1792-1807 [Paris, 1910], p. 121-122 :
13 juin : Le Petit Orphée, opéra-comique en 4 actes et en vaudevilles, par J. Rouhier-Deschamps (avec Léger), musique de Deshayes, ballet de Beaupré.
Pluton
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CC.
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Raffile.
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Orphée
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Frédéric.
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Paysans et Pâtres
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Dubreuil, Hippolyte.
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Démons et Furies
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Joachim, Roseville.
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L'Amour
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Cnes
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Cléricourt.
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Eurydice
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Belly.
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Ombres heureuses
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Lacaille, Mautouchet, Roseval.
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Ayant perdu sa femme Eurydice, Orphée la demande en pleurant à tous les échos, quand l'Amour apparaît pour dire que son épouse lui sera rendue s'il va la chercher en enfer et a le courage de ne la point regarder avant leur retour sur la terre. Descendu au Tartare, Orphée captive les démons en leur jouant du flageolet ; Pluton lui-même se laisse séduire et lui livre passage. Dans les Champs-Elysées, Eurydice pleure Orphée lorsque celui-ci arrive et l'emmène. Eurydice déploie en route tant de coquetterie qu'oubliant le danger Orphée la regarde ; elle expire aussitôt, mais l'Amour la ressuscite et tous les personnages dansent un ballet.
Donnée en 1786 au Havre, puis sur plusieurs autres scènes départementales, cette pièce avait subi, pour être digne du public parisien, nombre de changements. C'était plutôt une imitation qu'une parodie d'Orphée et Eurydice, opéra de Moline et de Gluck. Le plan n'en est pas très piquant, mais des gens expérimentés l'avaient tracé. On aurait tort pourtant d y voir, comme le compositeur Hervé, le premier essai d'opérette, car l'ouvrage était fait selon une formule innovée à la Comédie-Italienne, formule qui n'avait rien perdu de son mérite, si l'on en juge par le succès dont bénéficièrent les auteurs.
César : les auteurs sont Beaupré, Léger et Rouhier-Deschamps ; la musique est de Deshayes. Première le 13 juin 1793. 37 représentations en 1793, 6 en 1794. Reprise en 1797 au théâtre de la Cité, pour six représentations en mai et juin.
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