Créer un site internet

Le Plan d'opéra

Le Plan d'opéra, comédie en un acte, en prose, mêlée d'ariettes, de Gamas, musique de Foignet, 6 brumaire an 3 [27 octobre 1794].

Théâtre de la Cité-Variétés

Titre :

Plan d’opéra (le)

Genre

comédie mêlée d’ariettes

Nombre d'actes :

1

Vers / prose

en prose, avec des couplets en vers

Musique :

ariettes

Date de création :

6 brumaire an 3 [27 octobre 1794]

Théâtre :

Cité-Variétés

Auteur(s) des paroles :

Gamas

Compositeur(s) :

Foignet

Almanach des Muses 1796.

Sujet imité d'une anecdote de Scudery qui, étant dans une auberge avec sa sœur, lui demande comment il fera mourir la princesse Mazare. Des gens qui les écoutent les prennent pour des assassins. On les arrête. C'étoit le plan d'une pièce de théâtre qui les occupoit.

L'Almanach des Muses donne comme date de création le 7 brumaire an 3, soit le 28 octobre 1794.

Par contre, le Journal des spectacles du 9 brumaire [30 octobre] donne comme date le 6 brumaire, soit le 27 octobre.

C'est aussi la date du 6 brumaire que donne Louis-Henry Lecomte dans l'ouvrage qu'il consacre au Théâtre de la Cité, p. 92.

Sur la page de titre de la brochure, Paris, chez la citoyenne Toubon, an III :

Le Plan d'opéra, comédie En un Acte et en Prose, mêlée d'Ariettes ; Paroles du Citoyen Gamas. Musique du Citoyen Foignet. Représentée, pour la première fois, sur le Théâtre de la Cité, le 6 Brumaire.

L'Esprit des journaux, françois et étrangers, vingt-quatrième année, tome V, septembre et octobre 1795, Fructidor et Vendémiaire an, p. 263-264 :

[Pour rendre compte de l’opéra, le critique commence par raconter l’anecdote connue de tous qui, d'après lui, lui sert de fondement. Puis il résume l’intrigue de l’opéra, qui n'est finalement pas si proche de la fameuse anecdote. Il souligne ensuite la difficulté qu’il y avait à trouver de l’intérêt dans un tel canevas. Il trouve que l’auteur « a eu l'art de filer des situations comiques entre eux [les auteurs écrivant le plan de leur opéra], & d'offrir au musicien beaucoup d'effets pour la musique ». L’auteur est invité à enlever quelques longueurs dans sa pièce, tandis que le compositeur se voit féliciter pour avoir écrit une musique qui présente « un chant agréable, des accompagnemens d'un bon style, des détails rendus avec esprit ». Félicitations aussi aux acteurs, pour leur jeu, et pour le chant.]

Le Plan d'Opéra , comédie mêlée de musique :

Tout le monde connoît l'aventure de George Scuderi & de sa sœur, l'auteur de Clélie. Dans un voyage qu'ils firent en Provence, on les logea dans une chambre où il y avoit deux lits. Avant de se coucher, Scuderi demanda à sa sœur ce qu'ils feroient du prince Muzare, un des héros du roman de Cyrus : il fut arrêté, après quelques contestation, qu'on le feroit assassiner. Des marchands, ayant entendu, d'une chambre voisine, la conversation de nos deux auteurs, crurent qu ils complottoient la mort de quelque grand prince : la justice fut avertie ; le frère & la sœur furent mis en prison, & ce ne fut qu'avec peine qu'ils parvinrent à se justifier. Ce trait a fourni le sujet du Plan d'Opéra, opéra en un acte, en prose, joué dernièrement avec succès sur ce théâtre. Deux auteurs & un acteur vont travailler, dans une auberge de Vincennes, à un plan d'opéra : ils sont entendus du garçon d'auberge, qui est amoureux de la fille de l' hôtesse : l'imbécile entend parler d'une fille qu'on va enlever, d'un rival qu'on doit assassiner : il est même question de mettre le feu à la maison !.... Le garçon croit que tout cela le regarde. L'hôtesse & la fille partagent ses inquiétudes, & tous trois vont dénoncer les auteurs au commissaire de police. Le commissaire arrive, se fait remettre les papiers des trois amis ; mais il reconnoît bientôt la vérité, & il apprend aux dénonciateurs que ceux qu'ils ont accusés à tort font des hommes utiles qui consacrent leur plume & leurs veilles à l'instruction publique, à des leçons sur les mœurs & les vertus sociales.

Ce cadre n'étoit pas susceptible d'un grand intérêt : aussi l'auteur l'a-t-il senti : ses scènes sont presque toutes polémiques entre les trois auteurs : il a eu l'art de filer des situations comiques entre eux, & d'offrir au musicien beaucoup d'effets pour la musique. Nous l'engageons à retrancher quelques longueurs de cet ouvrage estimable, & nous lui répondons d'un succès constant. Le poëme est du cit Gamas , auteur de Michel Cervantes, & la musique est du cit. Foignet : c’est, sans contredit, un des meilleurs ouvrages de cet artiste : un chant agréable, des accompagnemens d'un bon style, des détails rendus avec esprit, tout lui a mérité les plus vifs applaudissemens. Cette comédie est bien jouée, & sur-tout très-bien chantée.

D'après la base César, la pièce a été jouée 7 fois en 1794 (à partir du 5 novembre 1794), 21 fois en 1795, 14 fois en 1796, 11 fois en 1797. César répartit ces représentations dans divers théâtres : Palais de Variétés, Maison Égalité, Variétés Amusantes, Comiques et Lyriques, Théâtre de la Cité. Mais s'agit-il bien de théâtre différents ?

Ajouter un commentaire

Anti-spam
 
×